#paroles en l'air
Explore tagged Tumblr posts
spilladabalia · 5 months ago
Text
youtube
Agosto (Perturbazione, 2004)
2 notes · View notes
pompadourpink · 6 months ago
Text
Literal French expressions
À deux - at two
À la + n. - in the style of
À la carte - at the menu
À la mode - in fashion
Amateur - lover
Après-ski - after skying
À propos - about
Armoire - wardrobe
Art nouveau - new art
Au naturel - plain
Au pair - at the peer
Auteur - author
Avant-garde - before guard
Bête noire - black beast
Blasé - jaded
Bon appétit - good appetite
Bon voyage - good journey
Boutique - shop
Buffet - credenza
Bureau - office
Canapé - couch
Carte blanche - white card
C'est la vie - that's life
Chauffeur - warmer (n.)
Chef - leader
Cliché - picture
Clique - gang
Connaisseur - "knower"
Coup d'état - blow of state
Coup de grâce - blow of mercy
Coup de foudre - blow of lightning
Couture - sewing (n.)
Cul-de-sac - ass of the bag
Début - beginning
Débutante - beginner
Déjà-vu - already seen
Dénouement - untying
Dossier - file
Double entendre - double hear
... du jour - of the day
Eau de toilette - washing water
Eau de vie - life water
Encore - again
Ennui - boredom
En route - in road
Ensemble - together
Entourage - people surrounding you
Entrepreneur - starter (n.)
Essai - attempt
Esprit de l'escalier - spirit of the stairs
Étiquette - label
Exposé - exposed
Façade - frontage
Faux pas - fake step
Femme fatale - deadly woman
Film noir - black movie
Fin de siècle - end of century
Flâneur - "stroller"
Femme - woman
Folie à deux - madness at two
Foyer - fireplace, home
Gamine - female kid (casual)
Gauche - left
Gendarme - person of weapons
Je ne sais quoi - I don't know what
Laissez-faire - let (someone) do (imperative)
Laissez-passer - let (someone) pass
L'appel du vide - the call of the void
Lingerie - underwear
Maître d' - master o'
Mardi gras - fat Tuesday
Matinée - morning
Ménage à trois - household at three
Mon/ma chéri-e - my cherished
Montage - mounting
Motif - pattern
Mural - on the wall (adj.)
Né-e - born
Négligé - neglected
Nom de plume - feather name
Parole - word
Petite - small (adj.)
Pied-à-terre - foot on land
Poilu - hairy
Pot pourri - rotten pot
Pourboire - for drink
Première - first
Prêt-à-manger - ready to eat
Protégé - protected
Renaissance - rebirth
Rendez-vous - appointment
Répertoire - directory
Résumé - summary
Risqué - risked
Robe - dress
Rouge - red
RSVP - answer please
Sans-culottes - without pantaloons
Savant - "knower" (n.)
Savoir-faire - know how to do (v.)
Savoir-vivre - know how to live
Séance - session
Soirée - evening
Souvenir - memory
Suite - sequel, development
Surveillance - careful watching
Tête-à-tête - head to head
Touché - touched
Tour - circuit
Trompe-l'oeil - cheats the eye
Venue - came
Vignette - sticker, label
Vis-à-vis - face to face
Voyeur - "seer"
Tumblr media
Ballet vocabulary:
Allongé - laid down
Balancé - swinged
Balançoire - swing (n.)
Battu - battered
Brisé - broken
Chassé - chased
Chaînés - chained
Ciseaux - scissors
Coupé - cut
Dégagé - cleared
Développé - developed
Échappé - escaped
En cloche - in bell
En croix - in cross
Entrechat - between braid
En pointe - in tip
Failli - almost did
Fouetté - whipped
Glissade - sliding
Plié - bent
Jeté - thrown
Manège - carousel
Pas de bourrée - drunk step
Pas de chat - cat step
Pas de cheval - horse step
Pas de deux - step of two
Pas de valse - waltz step
Penché - leaned
Piqué - pricked
Port de bras - carry of arms
Relevé - lifted back up
Renversé - titled, bent backwards
Retiré - removed
Rond de jambe - leg circle
Temps de flèche - arrow time Tendu - stretched
Temps lié - linked time
Tombé - fallen
Tour en l'air - turn in the air
Kitchen vocabulary:
Amuse-bouche - mouth entertainer
Bain-Marie - Mary bath
Café au lait - milky coffee
Casserole - pot
Cordon bleu - blue ribbon
Crème brûlée - burnt cream
Crème de la crème - cream of the cream
Crème fraîche - fresh cream
Croissant - crescent
Éclair - lightning
Entrée - entrance
Filet mignon - cute net
Flambé - blazed
Foie gras - fat liver
Fondant - melting
Fondue - melted
Gourmet - foodie
Hors d'oeuvre - out of the work
Légume - vegetable
Liqueur - liquid
Mille-feuille - thousand leaf
Mousse - foam
Pâté - pasted
Roux - redhead(ed)
Sauté - jumped
Sautoir - "jumper"
Soufflé - blown
Velouté - velvety
Fanmail - masterlist (2016-) - archives - hire me - reviews (2020-) - Drive
312 notes · View notes
radiant-fan-blog · 4 months ago
Text
Ma 2ème participation au concours de dessin Radiant de Ankama Editions et Clip Studio Paint.
Thème : Crée ton sorcier.
Tumblr media Tumblr media
J'ai créé ma sorcière Cookine pour l'univers de Radiant en 2017 déjà, et elle n'a presque pas pris une ride xD
Auto-proclamée "Wizartiste", Cookine est une sorcière qui préfère utiliser sa magie et son imagination pour s'exprimer et émerveiller que pour se battre. Cela ne signifie pas pour autant qu'elle est sans défense, surtout en compagnie de son Labragold Titan. Tous les deux voyagent pour donner des spectacles là où la magie et les sorciers ne sont pas mal perçus. Ce qui fait hélas assez peu de coins du Pharénos.
Pour manipuler le Fantasia, Cookine utilise ses carnets et surtout son stylo baguette. Une fois qu'elle a rempli une page avec un croquis, elle utilise sa baguette pour que le Fantasia prenne la forme dessinée sur le papier (semblable à celui d'un parchemin).
Son infection se manifeste par une bouche à l'air "démoniaque" placée à l'arrière de sa tête. Lorsque Cookine est rongée par le doute et autres sentiments négatifs, cette bouche les renforce avec des paroles blessantes qu'elle seule peut entendre.
Pour être tout à fait honnête, j'ai hésité à participer à ce thème là, je n'étais pas sûre de moi. Mais comme j'ai créé Cookine il y a des années (je l'ai même demandée à Tony une fois en dédicace), je m'en serais voulue de ne pas lui laisser au moins une chance.
Technique : Traditionnel (feutres à alcool) et Digital (Photoshop) pour montage et corrections.
RADIANT (c) Tony Valente
Fanarts (c) @melachanart
DO NOT REPOST/STEAL PLEASE. Thank you.
28 notes · View notes
mrsines · 1 month ago
Text
Il ne te mérite pas
Lilia Calderu X Reader
Le silence de la bibliothèque était seulement interrompu par le grattement léger des plumes sur le papier. Reader, le dos voûté sur un parchemin, était concentrée sur une incantation complexe que Lilia lui avait assignée. Mais ce jour-là, quelque chose d'invisible semblait peser sur ses épaules.
Lilia l'observait du coin de l'œil, son cœur battant plus fort que d'habitude. Depuis des mois, elle se surprenait à chercher des prétextes pour rester près d'elle, pour écouter sa voix ou simplement croiser son regard. Pourtant, elle savait que ses sentiments étaient voués à rester silencieux. Reader était déjà engagée ailleurs.
Mais aujourd'hui, tout semblait différent. Reader posa sa plume avec un soupir tremblant et, soudain, ses yeux s'emplirent de larmes.
Lilia se leva immédiatement, laissant de côté son propre travail. Elle s'assit près de Reader, une main légère mais réconfortante sur son épaule.
— Reader, qu'est-ce qui se passe ? demanda-t-elle doucement.
Reader secoua la tête, mordillant nerveusement sa lèvre. Après quelques secondes, elle murmura :
— Il... il m'a quittée.
La confession semblait déborder de douleur, et Lilia sentit son cœur se serrer pour des raisons bien différentes de celles qu'elle aurait imaginées. Elle aurait dû se réjouir, peut-être, mais tout ce qu'elle voulait à cet instant, c'était alléger la peine de Reader.
— Oh, mon enfant... Viens ici, murmura Lilia en l'attirant doucement dans ses bras.
Reader hésita, mais la chaleur et la sincérité du geste la firent céder. Elle se blottit contre Lilia, les larmes coulant librement. Lilia caressa doucement ses cheveux, murmurant des mots réconfortants dans une langue ancienne.
— Tu n'as rien fait de mal, dit-elle. Certaines personnes ne savent pas reconnaître ce qu'elles perdent. Mais moi... moi, je vois ta force, ta gentillesse, ton incroyable intelligence. Tu es bien plus précieuse que tu ne le crois.
Les mots semblaient résonner dans l'esprit de Reader. Elle leva les yeux vers Lilia, ses joues rougies par les larmes, mais un soupçon de soulagement visible dans son regard.
— Merci, Lilia, murmura-t-elle. Je ne sais pas ce que je ferais sans toi.
Lilia esquissa un sourire triste, retenant les mots qu'elle mourait d'envie de dire : Et moi, je ne veux jamais te perdre.
Mais pour l'instant, elle se contentait d'être là, le pilier dont Reader avait besoin. Peut-être qu'un jour, quand le temps aurait apaisé leurs blessures, elle pourrait lui avouer ce qu'elle ressentait réellement. Mais pour l'instant, tout ce qui comptait, c'était que Reader sache qu'elle n'était pas seule.
Lilia maintint son regard sur celui de Reader, ses yeux empreints de douceur et de conviction. Elle essuya une mèche de cheveux qui s'était échappée du chignon de Reader, la touchant d'une manière presque imperceptible. Un frisson parcourut le corps de Reader, mais elle n'osa bouger, comme si le moment était suspendu dans l'air, à la fois délicat et intense.
— Il ne te mérite pas, dit Lilia, sa voix calme mais ferme, avec un éclat de certitude. Quelqu'un qui ne voit pas ta beauté, ta valeur, n'est pas digne de t'avoir à ses côtés.
Reader sentit une chaleur envahir son cœur, un mélange d'émotions qu'elle ne parvenait pas tout à fait à saisir. Les paroles de Lilia résonnaient en elle, comme un baume apaisant, mais aussi comme un léger défi qu'elle n'avait pas vu venir. Un défi à se voir autrement, à ne plus se rabaisser face à la perte.
Lilia se pencha un peu plus près, jusqu'à ce que l'air entre elles semble s'électrifier. Ses doigts effleurèrent doucement la peau délicate du visage de Reader, traçant la ligne de sa mâchoire avec une tendresse infinie. Reader inspira profondément, sentant la proximité de Lilia éveiller quelque chose en elle qu'elle n'avait jamais vraiment exploré.
— Tu es magnifique, Reader, murmura Lilia d'une voix plus basse, plus intime, alors que ses yeux s'attardaient sur les lèvres de la jeune femme. Ne laisse personne te faire croire le contraire.
Les paroles étaient un souffle, une promesse presque intime, qui fit se tendre les muscles de Reader. Un frisson plus fort qu'auparavant secoua son corps. Leurs visages étaient si proches maintenant qu'il semblait que le moindre mouvement les rapprocherait encore davantage. Reader se sentit emportée par la chaleur de la situation, par l'intensité de ce regard qui ne quittait plus ses lèvres, comme une invitation muette.
Elle n'osa pas bouger, comme paralysée par la tension, par l'envie sourde et conflictuelle qui naissait en elle. Elle voulait lui répondre, lui dire que tout était confus dans sa tête, mais avant même qu'elle puisse dire un mot, Lilia posa délicatement ses lèvres sur son front. Un simple baiser, léger, mais chargé d'une émotion inexplicable.
— Reste avec moi, chuchota Lilia contre sa peau. Laisse-moi te montrer à quel point tu es précieuse.
Lilia se recula légèrement, ses mains effleurant les épaules de Reader, la laissant respirer, mais la connexion entre elles était plus forte que jamais. Reader, les yeux fermés un instant, se laissa submerger par cette étrange chaleur qui montait en elle. Elle n'avait jamais ressenti une telle proximité, une telle tendresse, mêlée à une attirance indéniable qui la perturbait.
Elle rougit légèrement, mais ses lèvres se pinçaient dans une expression incertaine, avant de s'ouvrir timidement.
— Je... je ne sais pas si je mérite tout ça, répondit Reader, sa voix tremblante d'émotions contradictoires. Mais je sais que... je me sens bien ici, avec toi.
Lilia sourit doucement, mais cette fois, il y avait quelque chose de plus dans son regard, un éclat de compréhension et de désir silencieux qui passait entre elles. Le monde autour d'elles semblait s'effacer, et seule l'intensité de ce moment, suspendu entre leurs respirations, existait encore.
tag list : @theonefairygodmother @sayresse17
14 notes · View notes
camisoledadparis · 1 month ago
Text
saga: Soumission & Domination 341
Février le Ski-3
Jona aide le milit à se relever et la première chose que ce dernier lui demande c'est de lui montrer comment il a fait. Les autres aussi sont intéressés. Le plus timoré à monter chez nous me dit qu'il n'avait pas prévu que son pote perdrait et qu'il se sent mal à l'idée d'y " passer ".  Je le rassure et lui dit qu'avec ce que je pense qu'il doit abriter dans son slip (j'ajoute le geste à la parole c'est-à-dire que j'empoigne son paquet), c'est plutôt sa bite que mes escorts vont utiliser.
Je prends tout le monde à témoin. Je confirme qu'ils ont perdu et que j'espère qu'ils auront à coeur d'honorer leur parole et j'ajoute qu'ils ont quand même gagné le droit de rester avec nous.
Enguerrand et Max suscitent le rire de tous alors qu'ils sautent au cou de leurs militaires préférés pour leur rouler des pelles. Le temps à mon lieutenant de prévenir la caserne que l'équipe allait faire un exercice de nuit et ça part en sucettes ! Au figuré et au réel. De mon côté je préviens juste la direction que j'ai besoins des trois chambres restantes de notre étage et je descends chercher les clefs.
Quand je reviens, tous sont à poil et les nouveaux militaires ne sont pas les moins actifs. Mon lieutenant ne s'était pas trompé dans sa sélection. Ils sont bien foutu mais ça c'est facile car ils sont quasiment tous sur le même moule. Ils sont par contre tous montés correct à ++ et bien sûr homo-friendly, c'est prouvé maintenant ! Je retrouve mon " pessimiste " de tout à l'heure entre les mains d'Anthony et Charles-Ed. Coaché par notre maitre-nageur, il s'introduit (et pas en douce) dans le cul de Charles-Ed. J'ai bien l'impression que c'est son premier cul. Je lui pose la question et il me dit que c'est pas tout à fait ça, car il s'était fait une fois un travelo mais que oui, il avait plus l'expérience des meufs. Quand je lui demande comment il trouve le cul de mon ami, il me dit que c'est trop bon. Il est serré et ça le fait bander encore plus que quand il enfile une chatte.
Je le laisse et me cherche un plan. Notre salon est la scène d'une mini partouze. Quand j'entre dans une des chambres de la suite, c'est pour voir Marc enculer en levrette le chasseur alpin qui lui avait tapé dans l'oeil. Maintenant c'est lui qui le tape et dans l'oignon !
Ernesto lui aussi est en mode actif et c'est un autre chasseur alpin qui lui sert d'étui pénien. Et d'après les cris de ce dernier, il a l'air d'être efficace. Le temps de trouver un plan, je le bâillonne avec ma bite et mon gland que je pousse jusque dans sa gorge. Pas habitué le mec mais coincé entre Ernesto et moi, il en peut se dégager. Après 4/5 haut le coeur, il s'y fait et ils deviennent plus espacés. En attendant ça le met en sourdine !
 Je les laisse et passe de chambre en chambre. Ça baise plus à 4 ou 5 qu'à 2. Je finis par trouver ma place entre Ludovic et un chasseur. Autant tester les nouveaux. Il s'en était trouver un bon et j'en profite bien. Ses coups de rein propulsent sa queue dans mon cul avec la régularité d'un métronome. Et comme c'est une belle bête je prends un plaisir fou. Mon Ludovic se dés-emboite de ma propre bite et vient me rouler une pelle. On reste un moment, accrochés, pour contrebalancer les assauts de mon militaire. Puis il se dérègle et accélère avant de se bloquer au fond de mon cul. Dommage, j'en étais encore dans la montée. Ludovic le sent et intercepte un autre chasseur qui passait devant la porte.
Je ne perds pas au change. Je sens son entrée en moi et l'élargissement que sa bite provoque. Il me semble plus court mais j'ai gagné en largeur. Mes genoux brulent sur la moquette. Je me désaccouple le temps de grimper sur le lit, je me mets sur le dos, mes mains sous mes genoux, je relève mes jambes et mets ma rondelle bien en évidence. Mon défonceur de cul n'attendait que cela pour réinvestir la place. Je vois enfin qui était le remplaçant. Je me faisais défoncer par celui qui avait perdu le match contre Jona. Il se penche, écarte mes cuisses ; je les resserre autour de ses hanches, juste au cas où j'aurais besoin de calmer ses ardeurs en les serrant très fort. De près je le trouve très bien foutu, aussi large que moi (grâce à mes heures de chaise roulante). Il ne doit avoir qu'un ou deux ans de plus que moi et j'aime ses gros tétons qui couronnent ses gros pecs larges épais mais plats. Je me plie pour les lui mordiller alors qu'il me tient par les épaules. Il prend ma tête et me roule un patin de fou. Même sa langue est grosse ! Elle est longue et nous nous battons dans ma bouche.
Putain qu'il est chaud ce mec. J'adore ce style ! Mec qu'on croirait réservé aux meufs, bien balancé et bien monté, belle gueule. Et finalement peut être un des plus chauds de l'équipe. Il me ramone comme le dieu des skis qu'il est.
Juré demain je change de coach !
Ludovic voit bien que je prends mon pied et s'en va chercher un plan ailleurs.
Je n'aurais pas d'autre mec ce soir-là. Mais celui-là va me combler pour 10 ! Il est infatigable. Il teste plusieurs autres positions avant de jouir. Et c'est en me faisant sauter sur ses cuisses qu'il atteint l'orgasme. Il m'enfonce un dernier coup et c'est celui de grâce pour moi. Je lui jute sur les abdos avant de m'écrouler sur lui.
Je reprends mon souffle mais je sens aussi qu'il ne débande pas. Aurais-je la chance de bénéficier d'un deuxième round ?
Il me laisse tranquille le temps que mon coeur reprenne sa cadence à 60. Collé contre lui il sent le moment où il peut remettre ça. Il sort de moi, change sa kpote et m'étale sur le ventre avant d'écarter mes cuisses de ses genoux et venir me couvrir. Sa bite trouve toute seule le chemin de mon trou et le réinvesti comme si c'était sa place habituelle. Il est légèrement plus grand que moi et quand il se couche, ses pecs écrasent mes omoplates. Je tourne la tête et sa langue vient lécher mes lèvres. En peu tordu, il arrive à me rouler un patin tout en continuant à limer ma rondelle. Dans ce deuxième assaut, il a de la résistance. Je lui fais le coup du blocage en serrant très fort ma rondelle. Il est surpris la première fois et me dit qu'il adore mon cul. Je relâche et utilise ce stratagème pour le bloquer plusieurs fois.
J'ai beau peser un petit 90Kg de muscles, ça ne l'empêche pas de me retourner, de placer mes chevilles sur ses épaules et d'un coup de rein de se redresser debout, ses mains sous mes fesses pour me lever et me laisser retomber sur sa bite. J'ai juste le temps de m'accrocher à son cou de taureau.il est vraiment très fort car je ne sais pas combien de temps il va tenir mais toujours est-il qu'on est encore dans cette position quand il me laisse retomber une dernière fois sur sa bite et qu'il remplit sa 2ème kpote. Je recouvre une nouvelle fois ses abdos de ma production personnelle.
Ses genoux lâchent enfin et on s'écroule sur le lit, moi dessous !
Après j'ai un peu perdu le cours des évènements.
Jour 4
Je crois qu'on a du s'endormir comme ça car au matin, il m'a réveillé d'un tonique " debout ma poule " agrémenté d'une claque sur les fesses. Il est encore tôt, la nuit a été courte. Je traine jusqu'à notre suite. Dans toutes les chambres ça dort. Sauf chez le lieutenant responsable qui est déjà sorti de la douche.
Mes amis sont encore dans les bras de Morphée et ceux qui se sont écroulés dans le salon sont dans le même état.
La douche me réveille complètement. Elle a le don de réveiller PH et Ernesto qui dormait dans notre lit. Mais ils décident de partir plus tard.
En slip je fais le point avec le chef du détachement. On se met d'accord sur le fait que la matinée est libre pour tous sauf pour Jona et François qui doivent s'endurcir au froid. J'intercède mais il est inflexible sur leurs cas, autant pour nous autres c'est accessoire.
Comme je suis réveillé je suis partant avec eux et mon nouveau coach personnel.
Je vais chercher mes deux escorts spéciaux et le lieutenant fait le point avec ses troupes.
Jona et François décollent rapidement du lit où ils dormaient laissant leurs collègues de touze finir leurs nuits.  
Nous sommes finalement une bonne 10aine à petit déjeuner ensemble. Il y a nous trois plus Max et Enguerrand (à ma grande surprise, ils s'étaient réveillés alors que nous nous apprêtions à descendre et avait urgé pour nous rejoindre). Le chef du détachement et 4 autres chasseurs nous accompagnent. Il y a évidemment mon nouvel ami, ceux des benjamins et le second lieutenant.
Nous commençons par un bon échauffement avant de chausser les skis. Malgré notre relative méforme, ils nous emmènent sur les pistes noires de la station. Quelques belles chutes ponctuent nos descentes. Les seuls à rester sur leurs skis étant nos coaches. Ils ne nous lâchent pas tant que nous n'arrivons pas à les descendre sans tomber et rapidement.
Notre petit groupe étonne sur les pistes. D'autant que parfois les qualificatifs dont nous sommes affublés par nos militaires ressemblent plus à des insultes qu'à des encouragements.  Mais ça paye puisqu'entre les conseils, les encouragements et les engueulades, nous nous en sortons honorablement.
Je quémande une pause déjeuner. Ce coup-ci nous sommes plutôt sur la fin du service, il est 15h passé. Le choix est du coup plus réduit mais pâtes + boulettes de viande + fromage + gâteau et nous sommes parés pour finir la journée.
Quand nous rentrons, un mot est punaisé sur la porte de notre suite nous prévenant que tout le monde était déjà rentré et qu'ils étaient descendus au sauna, spa et piscine. Je pousse pour qu'on se douche vite pour les rejoindre. Les 3 " nouveaux " chasseurs nous disent qu'ils nous attendront. Ok, je vois. Je reviens avec une poignée de maillots Aussiebum, ES et ADDICTED et leur dis d'enfiler ça. Ils s'exécutent avec plaisir. Et nous descendons rejoindre les autres.
La piscine est quasiment à nous. Je remarque juste quelques jeunes mecs et filles qui matent nos amis en train de se courser dans l'eau. Anthony ne peut s'empêcher de corriger les positions approximatives des chasseurs. Le mien fait sensation quand il ôte son peignoir. Le maillot Addicted souligne l'épaisseur de sa queue en la collant indécemment dès la douche obligatoire avant de plonger.
Moi je suis cassé. Je fais quelques longueurs et rejoint le sauna. Il est suffisamment grand pour un 15aine de personnes. Nous sommes 10 de chez nous (7 à moi et 3 chasseurs alpins dont le " mien ") plus 3 mecs et une nana de l'hôtel.
Déformation, je les déshabille du peu qu'ils ont sur les fesses. Les mecs sont dans nos âges physiquement plus minces mais pas mal quand même et la jeune fille est très belle et collée à l'un d'eux. Nous avons beaux parler bas et peu et exclusivement de nos descentes de la journée, nous intriguons les deux " célibataires ". Au bout de quelques minutes ils nous questionnent sur les cours que nous prenons. Skieurs moyens, ils écoutaient ma narration de notre encadrement intéressés par son efficacité immédiate.
A croire que nos militaires n'attendaient que ça, ils se mettent à draguer carrément les deux mecs. Tout en leur disant que s'ils ne peuvent les intégrer à notre formation de ski, ils ont toute latitude pour prendre une douche avec eux.
C'est tellement direct que le couple mixte se casse définitivement.
Les deux jeunes semblent plus ouverts.....d'esprit au moins. Ils restent avec nous. Ils sont copains et pour la première fois seuls en vacances, sans parents ni copains.
Avant que ça n'aille plus loin, je dis à nos amis de la grande muette qui sont loin de l'être avec leurs deux proies potentielles, que ça ne me gêne pas mais pas à notre étage. Ils captent tout comme les deux minets qui disent loger à l'avant dernier.
A ce propos, ils nous racontent que leurs voisins de palier leur avaient dit avoir appelé hier soir la permanence de l'hôtel pour leur dire qu'il y avait eu des chutes à l'étage au-dessus (le nôtre !). On leur avait répondu de ne pas s'en soucier que l'étage était " sécurisé ".
Ils sont étonnés quand nous éclatons tous de rire. Ils pensaient nous dévoiler le mystère de l'hôtel.
Je lève le voile sur l'origine des bruits et leur dit que c'est notre groupe qui monopolise cet étage et qu'hier soir nous avions improvisé un combat de lutte, d'où les bruits de chute.
Ils me questionnent car ils s'étaient aperçus qu'ils ne pouvaient accéder à notre étage et se demandaient qui pouvait bien y loger. Il s'étaient imaginés qu'un émir ou un milliardaire Russe avait loué l'étage. Je leur dis que nous étions nombreux et c'est pour ça que l'hôtel nous l'avait octroyé.
Deux des militaires s'excusent et proposent à nos nouveaux amis de les raccompagner à leur chambre histoire qu'ils ne fassent pas de mauvaises rencontres. Pas farouche, les deux jeunes acceptent la proposition. Avant qu'ils passent la porte, je les invite à diner avec nous et rappelle aux deux chasseurs qu'ils devaient être à 21h au restaurant.
Une bonne douche et je retrouve d'autres participants à la semaine ski au spa. Je raconte notre rencontre. Enguerrand qui trempait dans les bulles avise le lieutenant responsable et lui dit qu'il savait vraiment choisir ses hommes ! Il nous avoue alors qu'il avait eu personnellement le colonel responsable de Jona et François pour définir leur programme de travail et que ce dernier l'avait prévenu que notre groupe serait exclusivement composé de gay. Quand il avait demandé des volontaires, il avait signalé cette caractéristique pour n'avoir dans son groupe que des mecs que cela ne dérangeraient pas. Il nous dit qu'il pensait avoir des mecs ouverts avec ça mais pas qu'ils seraient tous partants pour tester ce côté de la sexualité.      
Je lui claque le dos et lui dis qu'il avait eu le nez creux. Lui-même est assez content du comportement de ses hommes.
Au diner nos deux invités se pointent avec leurs deux " protecteurs ". Ils ont pris soin de leurs tenues et ont visé juste avec leurs vêtements près du corps. Ils sont effarés quand ils entrent et qu'ils voient la masse de mecs qui discute un verre à la main. J'attire l'attention de tous et présentes les deux mecs comme nos " 2 skieurs du sauna ". Ils rougissent comme des ados sous les regards déshabilleurs de mes amis puis ils sont engloutis dans le groupe. Quelques secondes plus tard, je les vois avec un verre à la main.
J'arrive à parler avec un des deux militaires qui était parti avec eux. D'après lui ce sont deux bombasses chaudes comme la braise. Ils s'étaient quasiment fait violer dès la porte de leur chambre passée. Il ajoute que leurs petits culs sont divins. C'est tentant !
Le diner se passe bien, la chair est bonne et le service impeccable et rapide. Les invités ont l'air heureux parmi nous. Ils ont trouvé place entre mes escorts et " leurs " partenaires. On apprend qu'ils sont étudiants à Lyon en école d'ingénieur. Maxou entend ça discute avec eux.
Notre groupe à la force d'attraction d'un soleil. J'aime bien les mecs que cela attire dans notre sphère d'influence.
La soirée s'étire en longueur. Quand nous songeons à remonter, je vois que nos deux ainés (Marc et Hervé) ont pris les choses en main et alors qu'ils sonnent la fin de la soirée, je les vois capter les deux nouveaux. J'aurais dû m'en douter. Ils ont tout ce qu'il faut pour exciter nos deux compères. Et je n'ai pas l'impression que ça déplaise aux nouveaux.
Je leur laisse cette nuit mais je me les ferais la prochaine et mes 3 amours (PH, Ernesto et Ludovic) sont d'accord avec moi. C'est pas comme s'il manquait de matière pour baiser ce soir encore !
En arrivant à notre étage, je me choisis rapidement un nouveau chasseur alpin pour me servir de " doudou " avant de m'endormir. Tout le monde se réparti dans les différentes chambres. Celui de ce soir est aussi bien foutu que les autres avec une belle bite bien droite de 22cm. Lui est homo même si jusqu'à présent ses collègues l'ignoraient. En plus de faire attention à sa musculation, il prend un soin particulier à sa pilosité, ne laissant que le minimum sur son pubis. Il est même passé à l'épilation définitive de ses pecs et abdos jusqu'au nombril.
Nous commençons par un 69 où chacun peut mesurer l'avidité de l'autre. Sa queue bien droite défonce ma gorge et ma déglutition rapide fait son petit effet. Il se retire fissa de peur de juter tellement il aime ça. Je lui explique comment faire et il apprend vite ! D'autant plus qu'il savait déjà faire les gorges profondes. On se fait du bien un petit moment jusqu'à ce que ma bouche tombe sur sa rondelle. Quand ma langue effleure ses replis, son gémissement est trop naturel pour être feint. Il adore positivement que je lui travaille l'oignon. Il continu de mon pomper grave alors que je lui prépare la rondelle. Sa langue fait merveille sur mon gland quand j'arrive à le lui retirer du gosier. Il sait la faire douce ou râpeuse et l'épiderme fin qui le recouvre devient sur-sensible !  En attendant sa rondelle est prête et il le ressent bien. Je me kpote et dans la foulée je l'encule jusqu'à l'os. Son gémissement attire nos voisins qui baisaient dans le salon de la suite. Il y a un de ses potes et Ludovic. Ce dernier lui sort " il est bon hein mon mec ! ", l'autre " ben ma salope je savais pas que c'était toi qui gémissait pareil ". Mon chasseur n'entend rien, il est parti ! Comme je m'étais immobilisé à l'entrée des intrus, il se lime tout seul sur ma bite.
Je fais signe à son collègue de se barrer. Il encule mon Ludo debout devant moi, le soulève par les cuisses et s'en retourne.
Je prends en main la sodo. Mes mains (justement) accrochées à ses hanches, je lui pilonne la rondelle, lui défonce l'oignon, lui laboure le trou, enfin je le baise à mort. Et il aime ça le cochon. On se fait une bonne série de position mais c'est en levrette qu'il prend le plus son pied. Comme je sens qu'on est près de la conclusion, je m'accroche à ses épaules musclées et le tire violemment en arrière à chaque enculage. Il ponctue chaque prise de possession par un souffle sonore. De plus en plus sonore d'ailleurs !  Nous explosons en même temps, lui dans sa main et moi, la bite étranglée par son sphincter, dans ma kpote.
Je le libère, il se couche sur le dos et approche sa main de sa bouche et lèche son sperme. Bien chaud le mec, ce doit être dû au froid dans lequel il se complait avec ses collègues !
Jardinier
Tumblr media
~~
Tumblr media
~~
Tumblr media
~~
Tumblr media
11 notes · View notes
lordk022 · 15 days ago
Text
Tumblr media
Synopsis : Le lecteur est un garde de Padmé Amidala, il a rencontré Anakin sur Naboo lors d'une promenade près des lacs. Un soir, Anakin reste dormir sur la planète Naboo pour protéger la princesse de potentielle représailles du comte Dooku sur ordre du conseil jedi.
Avertissement : Relation entre hommes (gay), Domination, Dom Anakin, relation sexuelle, contenu +18, sex oral, sex anal, fessée, Cochonneries, langage grossier.
Si quelque chose vous dérange ne lisez pas !
La nuit tombé sur la magnifique planète Naboo, Vous aviez fini de monter la garde auprès de la princesse Amidala, vous rejoigniez les jardins, respirant l'air frais et agréable, les derniers rayons du soleil se reflétant dans le lac situé au pied du palais. Vous sentiez une ombre plané au dessus de vous et saviez de qui il s'agissait.
« Ani ! » il se tenait debout près de la porte d'entrée, sa silhouette grande élancée et sublime, un sourire fier et effronté que vous trouvez tellement sexy et attirant chez lui. Mais vous étiez aussi très inquiet.
« Ani, et si la princesse nous voyait ? Ou que quelqu'un nous voit ensemble ? »
« Tu te fais beaucoup trop de soucis Y/N, je sais que tu a eu envie de moi toute la journée, n'est-ce pas ? » Anakin s'avança dangereusement vers toi, toujours le même sourire aux lèvres, il te regardait te lançant un air de défis. Tu recula l'air gênée, car tu était réellement anxieux par la situation, c'était vraiment grave pour toi, mais mon dieu tu adorais Anakin ! Il était tellement beau, séduisant et fort, comment aurais-tu pu résister face à son charme ? Tu avais essayais mais Anakin t'avais comme ensorcelé !
Anakin leva une main vers toi pour te caresser délicatement la joue droite, le contact de ses long doigts fin contre t'a peau te fit frissonner, tu avais tellement peur que l'ont te surprenne avec lui, mais d'un autres côtes tu avais tellement envie de lui.
Un garde ouvrit la porte et Anakin te chuchota a l'oreille d'une voix grave
« Dans ma chambre, et vite ! »
Anakin partit, et tu reprit alors ton sérieux en franchissant la porte du palais, tu te remémorer l'excitation que tu avais ressentit. Mais tu voulais beaucoup plus, tu voulais être à lui, tu était addicte à lui ! Tu sentais une chaleur montait en toi qui te fit rougir d'excitation et tu te précipita dans les escalier pour le rejoindre. Discrètement tu te faufila dans le couloir des invités, tu arrivas devant la porte de sa chambre mais tu fut surpris de la voir s'ouvrir toute seul, tu pénétra dans la pièce et vit Anakin assit près de la fenêtre au fond de la chambre, sa robe de jedi reposait sur une chaise, le col de son haut blanc était très large, tellement que tu pouvais voir une partie de son torse et tu te senti à l'étroit dans ton pantalon. Tu fut interrompu dans t'es pensées par le claquement de la porte qui te fit sursauter.
« La force. » dit Anakin d'un air presque vantard, mais qui te faisait littéralement fondre et te donner chaud !
« Y/N, enlève t'es vêtements, pose les au pieds du lit » dit Anakin, penchant légèrement la tête sur le côtés gauche pour t'observer. Tu t'exécuta en silence, ton érection ne pouvait être dissimuler.
« Tu as penser à moi toute la journée hein ? Tu n'en pouvais plus d'attendre... »
Il se leva et se tient droit devant toi.
« Met toi à genoux ! » ordonna-t-il simplement.
« Oui Ani !
« Tu es un bon garçon Y/N ! Défait mon pantalon maintenant »
Tu t'exécuta en hochant la tête, et la vis enfin, son énorme bite, dur, dresser devant toi.
« Tu meure d'envie de la goûter n'est-ce pas ? Salope. »
Timidement tu léchais son gland puis toute sa longueur.
« Voilà doucement, maintenant suce là ! »
Tu le fit immédiatement. Sa bite était délicieuse tu te redressa un peu pour le regarder pendant que tu le suçait.
«  T'as bouche est tellement chaude. »
Il se retira de t'as bouche, et tu fut surpris. Tu osa prendre la parole.
« Ani ! Pourquoi tu t'éloigne je croyais que tu aimais mon travail ?! »
« Quelle petite salope ! Tu la veux encore tu ne peux pas t'en passer ! »
« Oui Ani ! »
Anakin se détourna de toi pour enlever son pull, et le jeta près de son lit. Tu était toujours à genoux, perplexe. Il revient vers toi te regardant de haut en bas, son torse était incroyable et tu ne pouvais t'empêcher de le contempler.
« Tu en veux plus ? Y/N ? Tu veux ma bite ? Alors approche toi, rampe jusqu'à moi ! »
Tu le rejoignis et tu posa une main sur son torse
« Je t'en supplie Anakin Skywalker ! J'ai envie de toi depuis si longtemps, j'ai pensé à toi toute la journée ! Je te veux en moi, je veux sentir t'a bite en moi, je veux encore la sucer ! »
Anakin se saisit de ton bras secouant la tête.
« Tu es un vilain garçon Y/N ! je vais devoir te corriger... »
Anakin se laissa tomber sur son lit et tapa sur ses genoux.
« Met toi sur mes genoux, que je te corrige ! »
Votre pénis était sur le point d'éjaculer, l'attente était délicieusement insupportable, mais vous lui obéissiez et monter sur ses genoux, le cul bien en l'air. Il effleurait la peau de votre cul, puis, sans prévenir vous mis une grosse fessée.
« Cesse de crier comme ça, Y/N, quelqu'un va t'entendre, notre relation doit rester secrète, non ? »
Il te remit une fessée plus forte encore puis au bout de six ou sept, il te fit signe de t'allonger sur le lit. Il léchait un de ses doigt et l'enfonça à l'intérieur de ton cul.
« Putain Ani ! C'est tellement bon ! »
« Tu aime ça hein ? Ma petite salope »
il se pencha pour t'embrasser sauvagement et continua des vas et vient dans ton cul. T'as bite palpitait, tu était deja au bord de l'orgasme.
Puis il décida d'introduire sa bite dans ton cul.
« Tu la sent bien Y/N »
« Ouais Ani, continu je t'adore tellement »
Il t'a pris en position missionnaire, tu pouvais voir son torse brillant et tonic au dessus de toi, son regard intense transperçait t'es yeux larmoyant.
« Bon garçon ! »
Anakin poussa encore plus fort sa bite à l'intérieur de ton cul, un rythme encore plus rapide et joui en laissant échapper un gémissement de pur plaisir.
Il se saisit de t'as bite et te masturba rapidement.
« Tu peux jouir maintenant Y/N. »
Tu joui dans sa main, et il porta cette dernière à t'as bouche.
« Tu as était un bon garçon, très doué et dévoué »
Il te mit une petite claque sur les fesses puis enfila son pantalon.
« Je vais retourner dans ma chambre discrètement, d'accord ? » Dis-tu.
« Oui tu peux y aller, Ma mission n'est pas encore terminé je vais sûrement rester encore une ou deux semaine sur Naboo. Les séparatistes n'ont qu'un désir c'est de voir Padmé morte, et je ne le permettrais pas ! »
Tu te lève et remet t'es vêtements, tu ne prend même pas la peine de lui parler de Padmé, il était amoureux, et tu savais qu'il la choisirait elle plutôt que toi. Tu préfère juste ne pas y penser, et profiter de ces moment unique de pur luxure que tu avais avec lui.
14 notes · View notes
ptns-orageuses-rpg · 1 month ago
Text
Tumblr media
LES MINI-JUSTICIERS
Il y a l'oiseau qui siffle : l'un de leur blase en TT pour leur dernière vidéo, leur dernier stream. Les Mini-Justiciers, c'est une alliance : ce sont des altéré·es qu'ont commencé à percer sur la toile. Iels ont trouvé ça pertinent de s'comparer à ce dessin-animé de notre jeunesse. Plutôt que de rester chacun·e dans leur coin, iels profitent ensemble, se promeuvent, s'aident. Parce que s'afficher avec leurs altérations, ça rapporte son lot de problèmes.
Plus ou moins politiques dans leur propos : leur image le reste. Iels se mettent en contact avec les Zarbi·es, font des streams caritatifs pour le Refuge de Bescel. Iels promeuvent une vie altérée normalisée, affichée : des tutos beautés plus inclusifs et des vlogs dans les catacombes. Sûrement qu'iels s'attendaient pas à ça, lorsqu'iels ont allumé pour la première fois leur caméra. Maintenant, iels incarnent le porte-parole d'une communauté qui n'a jamais eu accès à la notoriété.
Tumblr media Tumblr media Tumblr media
WALIBY — nb / m (libre) • ≈ 30ans
L'influenceur préféré de ton influenceur préféré ; le plus populaire des altéré·es sur la toile. D'abord, connu pour ses tutos beautés, c'est aujourd'hui un mec avec autant de casquettes qu'il fait de trucs. C'est rare de le voir tourner seul, souvent il s'accompagne d'autre mini-justiciers. Ce qui le porte, c'est son sentiment de justice, un devoir de protection qu'a éclot dans son passé. A toutes les manifs, il est là ; à chaque drama, il monte au créneau. Un peu trop sauveur, parfois ; il est du genre à serrer le poing sans pour autant se contenir. La décision de faire les mini-justiciers vient de lui. Ses apparitions sont plus sporadiques sur ses chaines persos, c'est quelqu'un de très occupé. C'est un bosseur avec des idées de grandeur pour la communauté. Son entourage a parfois juste un peu peur de le voir se brûler les ailes au soleil. Mais qui n'est pas utopiste ne peut avancer selon lui.
FT. Omar Apollo, ...
Tumblr media Tumblr media Tumblr media
LA ROSE — f / nb (libre) • ≈ 30ans TW - guerre.
Mioche, elle a connu les obus, le feu et la faim. Immigrée avec papa, elle arrive en France sans un mot de la langue à De Veil. Son histoire est une vraie sucess story : l'exception à la panne de l'ascenseur social. Elle s'fait d'abord connaître pour de la chanson, des reprises, puis ses propres morceaux. Aujourd'hui, c'est un large sourire qui dirige son entreprise. Omniprésente sur les réseaux, TikTok et YouTube, les gens suivent son quotidien et le soir : c'est pas rare de danser sur ses 16. Engagé·e à la cause altérée, c'est une proche du Refuge de Bescel. Elle signe des chèques, organise des actions caritatives. Les droits de l'enfant, ça lui parle : c'est les premiers opprimés quand les rues se transforment en tranché. Elle n'a pas peur de balancer une story militante, malgré les grimaces de sa maison de disque. Une franchise que personne lui reproche, au contraire.
FT. Dua Lipa, ...
Tumblr media Tumblr media Tumblr media
GAB' — nb / m (libre) • ≈ 25ans
Les gens attendent ses vidéos comme la sortie du prochain film. Spécialiste des longues productions, c'est un passionné de musique et de cinéma. Il retrace des histoires d'acteurs, de musicienne : n'hésite pas à faire découvrir des altéré·es dans le lot. C'est LE jeune cool et branché : chaque upload, c'est le TT et la toile qui parle que de ça pendant deux jours. Il raconte bien, filme bien. Il incarne cette porte ouverte sur la culture sans verbe soporifique. Son rêve, ça a toujours été de faire son propre film. Il s'est rabattu sur YouTube, mais garde ce but dans un coin de sa tête. Gab', c'est ce mec chill, le type qu'a l'air de jamais paniqué. C'est une source sûre, un mec d'une sensibilité profonde et d'une apaisante maturité émotionnelle. C'est un très bon pote d'Adams et Puzzle, s'invite souvent dans leur prod'. Mais c'est surtout le meilleur ami d'Olympus, c'est lui qu'il l'a fait découvrir autour d'une des vidéos les plus regardées de sa chaine.
FT. Luka Sabbat, ...
Tumblr media Tumblr media Tumblr media
ADAMS — nb (libre) • ≈ 25ans TW - horreur.
Iel a une altération qui fait flipper, en rapport avec le paranormal. Adams a décidé que ce serait le problème des autres, pas le sien. Le fait qu'elle ne gobe plus de Kataline, c'est le plot twist que tout le monde a vu arriver. Ses vidéos ? Du qui fait peur, de l'horreur, de la bonne vieille chasse aux fantômes vibe bug de l'an 2000. On compte plus ses feat avec Puzzle, toujours paumé·es dans les catacombes, toujours à escalader une grille d'un lieu abandonné. Les gens les ship, c'est vrai qu'iels ont une proximité étrange. Ça a le mérite d'être un secret mieux gardé que sa non-prise de médocs. Adams vit dans les catacombes, c'est pas parce qu'elle est pas techniquement recherchée qu'elle fait la maline dehors. C'est une petite figure là-bas, profite de son temps libre pour aller au Refuge. Le soir, c'est pas rare de le·a croiser en soirée, iel regrette un peu l'anonymat parfois : mais heureusement les altéré·es sont plus respectueux·ses sur ce genre de trucs.
FT. Lizeth Selene, ...
Tumblr media Tumblr media Tumblr media
PUZZLE — f / nb (libre) • ≈ 25ans
Quand les journalistes parlent d'elle, ils utilisent des expressions à soupirer genre : « haute en couleur » ou « petit bout de femme surprenante ». La vérité, Puzzle c'est la meuf la plus drôle du YouTube game fr. Jamais fatiguée, toujours prête à renouveler son format : elle s'est spécialisée dans les voyages atypiques et les vlogs d'urbex. Elle a un petit problème de conservation, adore mettre sa vie en danger. Kiffe conduire sur circuit, s'amuse à faire du parkour sur les toits de Paris. Mais ce qu'elle préfère plus que tout, c'est trainer dans les pattes d'Adams. Les vidéos de Puzzle ont toujours un fond de philosophie. Elle parle énormément d'acceptation de son altération, elle montre les incroyables possibilités du corps altéré. Elle-même, elle subit les humeurs d'une altération vénère : ça ne rend que ses exploits plus impressionnants. Son militantisme s'étend sur la création des branches altérés dans les sports, dans les activités : son rêve, c'est d'arriver à faire des JO altérés.
FT. Deba Hekmat, ...
Tumblr media Tumblr media Tumblr media
OLYMPUS — f / nb (libre) • ≈ 25ans TW - mort.
C'est bizarre d'être introvertie et d'être connue. Sa vie c'est une succession de hasard bizarre et d'imprévu chelou. C'est loin d'être un long fleuve tranquille, c'est plus une courte cascade sur des rapides déchainées. Elle prend souvent la flotte, Olympus, l'impression de noyer et de pagayer pour rien. Dans la liste des choses qu'elle garde privée : elle a été hébergée et sauvée par les Misérables. Et elle est morte, une fois : c'était un jour de pluie. Olympus travaille avec les boules de poil et les écailles. C'est une passionnée d'animaux avec des études de véto avortée. Elle a une connexion avec tous les êtres vivants, elle adore même les plantes. C'est la meuf qui travaille en collab avec la SPA, joint l'association à celle du Refuge de Bescel. C'est surtout sur insta et TikTok qu'elle émerge, même si, avec les mini-justiciers, c'est sur toutes les plateformes qu'elle se produit maintenant. Sa popularité, elle a explosé sur cette vidéo en collab avec Gab'.
FT. Ayo Edebiri, ...
---
Si vous souhaitez réserver l'un de ses PLs, n'hésitez pas à passer dans nos asks ou de nous rejoindre sur le discord ! En espérant qu'ils vous inspirent !! Si les faceclaims sont libres, on t'invite à privilégier des faceclaims racisés ! Si tu as besoin de la moindre info, de la moindre aide, n'hésite vraiment pas à nous déranger !
7 notes · View notes
perduedansmatete · 10 months ago
Text
dimanche ennui donc liste (certainement pas exhaustive) de moi à moi des artistes que j'ai déjà vu en concert, de ceux que je vois bientôt, de ceux que j'aimerais voir et de ceux que je RÊVE de pouvoir écouter en live un jour:
concerts faits dans un ordre totalement approximatif:
julien doré (petite, j'étais amoureuse de lui et je me souviens d'avoir eu mal au cœur quand il chantait winnipeg)
jeanne cherhal (petite aussi, j'étais absorbée car elle avait chanté quelques chansons suspendue à un cercle en l'air)
olivia ruiz (toute mon enfance)
la grande sophie
the dedicated nothing (ils ont fait un album on en a plus jamais entendu parler et je les avais vu dans une boutique longboard comme c'était des surfeurs mdr)
the dø (dans un festival paumé en vendée, j'étais la plus heureuse)
george ezra
the black lilys
radio elvis 2x
feu! chatterton 3x (j'ai l'impression de faire l'amour quand j'entends arthur teboul chanter en live, un des trois concerts était en plein air vers l'océan c'était beau et poétique)
grand blanc
jumaï
chevalrex
pr2b
clarika (toute mon enfance, dans la voiture avec ma mère)
the limiñanas (inattendu, jamais écouté avant de les voir mais si cher à mon cœur maintenant)
girls in hawaii (souvenirs d'adolescence)
genghar (concert avec mon père dernièrement, j'écoutais beaucoup adolescente aussi)
sallie ford 2x
norma 2x (elle fait fondre mon cœur j'aimerais qu'elle perce)
mattiel
the twilight sad
las aves
prudence (la chanteuse de the dø, on avait gagné un concours avec ma sœur!!)
cate hortl
clara luciani 3x
pomme 2x
franz ferdinand 2x
arctic monkeys 2x (dont une fois catastrophique à rock en seine, des amitiés se sont brisées, des crises d'angoisses, un son merdique)
the strokes (son merdique et problèmes techniques car rock en seine mais j'étais au max)
ledher blue
the cure (que dire de plus??? 3h de the cure en live c'est le paradis)
depeche mode (que des bangers, je m'en remets pas encore)
pi ja ma (choupette, je l'aime depuis la nouvelle star)
delilah bon (à la fin de son concert on a eu droit à tous les chants de manifs de gauchos sans aucune raison pendant 20 minutes et c'était génial)
kalika
fontaines dc (je veux les revoir)
ethel cain (c'était thérapeutique)
angel olsen
lucy dacus (très vite)
tamino 4x (je l'adore de tout mon cœur mais je fais une pause je l'ai trop vu)
ko ko mo 7x ou plus?? (découverts dans un festival paumé en vendée, depuis on les voit tous les ans)
jesse jo stark (trop sexy)
clemence violence
hachiku
jen cloher (lesbiennes australiennes je vous aime)
dynamite shakers
odezenne (j'ai pu chanter je veux te baiser en live c'était fantastique)
georgio (marque le début de la fin d'une amitié mais j'étais tellement heureuse ce soir là)
slowdive
frank carter and the rattlesnakes (ma sœur qui se fait une entorse dans un pogo)
the mysterines
yeule (premier concert toute seule, il m'a fait du bien)
sorry (chanteuse toute timide toute choupi mais génial et j'ai pu crier les paroles de there's so many people that want to be loved)
alexandra savior (écoutez là c'est un ordre)
sarah maison
sextile (concert génial soirée traumatisante)
wunderhorse (de vrais anglais qui s'en branlent de tout c'était cool)
no elevator
emma peters (j'écoute pas mais sympa)
skip the use (j'y allais en mode souvenirs, j'avais jamais écouté ses récents albums et le gars est trop chaud en live)
agar agar
nada surf (le chanteur est trop gentil <3)
hoorsees
adrien gallo (à défaut d'avoir pu voir les bb brunes... et j'étais aussi amoureuse de lui petite)
therapie taxi
nova twins (un de mes meilleurs concerts elles avaient une énergie trop folle)
la femme (mes meilleurs pogos)
tori amos (concert avec ma mère, icone)
l'impératrice 3x (2 fois sans que je veuille vraiment juste ils étaient dans des festivals et j'en peux plus leur scéno c'est toujours la même et c'est mou)
terrenoire
snail mail (mou)
parcels (j'écoute pas mais en concert c'est fou)
tame impala (l'impression d'avoir pris du lsd pendant 1h30)
gaz coombes (le chanteur de supergrass!!)
inhaler
idles (de loin mdr)
foals (mouais)
wet leg (absolument génial premier rang à crier toutes les paroles, tellement qu'il a plu et qu'on a fini le concert dans la boue)
yeah yeah yeahs
izia
the murder capital (amoureuse)
suzie stapleton
maddy street (une copine de ma sœur, c’est trop bien)
origine club renommé bonne nuit (à revoir c’est des vendéens et j’adore les vendéens pas fachos)
alice et moi
prochains concerts:
stoned jesus
dionysos (cadeau de noël pour mes parents, ils nous ont bercé avec)
air
ethel cain (encore)
mannequin pussy
cherry glazerr
lana del rey!!!!!!!!!
ko ko mo (pour la millième fois mdr)
eartheather (j'ai eu une place alors qu'il n'y en avait plus??? yaayyy)
artistes que j'aimerais voir:
yoa
the marias (ils avaient annulé la seule date qu'ils faisaient en france alors qu'on avait nos places avec ma meilleure amie, on leur en veut encore)
anna calvi
bar italia
the last dinner party
coco & clair clair
dora jar
king krule (on m'a empêché de prendre une place la dernière fois car apparemment il chante mal en live)
beach house
lebanon hanover
japanese breakfast
mitski
sally dige
deerhunter
tove lo (je l'ai raté à rock en seine...)
tv girl
sir chloe
hooverphonic
tomberlin
portugal. the man
last train
baxter dury
sophie meier
thao & the get down stay down
fka twigs
elita
yelle (je serai une femme accomplie le jour où je l'aurai vu)
artistes que je rêve de voir dans mes rêves les plus fous:
lush
soko (elle soignerait tous mes maux)
pulp
garbage
fiona apple (c'est beau de rêver)
the smashing pumpkins
courtney barnett (c'est une nécessité je connais tout par cœur)
siouxsie sioux
björk (ratée en septembre dernier...)
eels (mes parents y sont allés sans moi et sans me le dire????)
alt-j (j'écoute depuis trop longtemps pour ne jamais les avoir vu)
cults
pixies
iggy pop (icone, il faut, et je suis amoureuse de lui)
new order
interpol
massive attack (si je craque pour rock en seine...)
emiliana torrini
deftones
she wants revenge
hope sandoval
sigur rós
arcade fire (je crois que le chanteur est un agresseur sexuel. bon.)
the last shadow puppets
the white stripes mais bon... ou jack white
madonna...... mais je suis pauvre
si une âme charitable a tout lu et veut me fournir de quoi me payer des places de concerts je suis preneuse lol merci
28 notes · View notes
sloubs · 1 year ago
Text
non mais en vrai vous vous rendez compte que pleins de gens à kaamelott ont rencontré/vu mani et que depuis JAMAIS ils en ont reparlé à arthur ? caius l'a connu, merlin l'a connu, le père blaise, venec, perceval, karadoc, léodagan, séli, guenièvre, lancelot, galessin, le tavernier, même les paysans l'ont rencontré et lui ont adressé la parole. y en a pas UN SEUL qui a demandé à arthur qui c'était ou ce qu'il est devenu. non moi j'suis désolée mais quand j'y pense ça me fout en l'air
48 notes · View notes
milkemie · 5 months ago
Note
hi hi c'est pas vraiment une question mais je te suis depuis un moment et j'ai vu que tu te prenais pas mal de commentaires vraiment déplacés sur twitter et tiktok ces derniers jours... et en tant que fellow simmer from france et femme noire je voulais vraiment te dire que j'adore ton contenu et j'espère vraiment que les insultes etc ne te vont pas droit au cœur parce que t'as vraiment l'air d'être un amour, tu te comportes avec beaucoup de grâce avec tout le monde et ton contenu est de vraiment bonne qualité !! c'est très inspirant niveau créativité dans le sens où ça m'a poussé à donner de vraies backstories à mes sims et prendre mon temps pour les construire en tant qu'individus et jsp je voulais juste t'envoyer un petit peu d'amour parce que tlm en a besoin bisous
ohh t'es adorable merci beaucouppp ♡ les personnes qui m'envoient des commentaires de haine se cachent toutes derrière des comptes anonymes parce qu'elles ont pas le courage d'assumer leurs paroles, donc franchement elles valent même pas la peine que je m'en soucie mdrr et je suis super contente de savoir que mon contenu t'inspire et t'as poussé à créer des histoires plus profondes pour tes sims, merci beaucoup pour tes encouragements, ça me booste, gros bisous à toi ♡
11 notes · View notes
recapqsmp · 1 year ago
Text
Jeudi 28/09 - The streak. Is. Over.
Tumblr media
Tubbo est allé aux coordonnées que Fred lui a donné. Il a trouvé une petite alcôve avec un livre de Fred expliquant qu'il a été très occupé a écrire des rapports sur les invasions dans les bureaux de certaines personnes. Il a pris un peu de son temps pour créer un système de messagerie, lorsque la lumière sera allumée, cela voudra dire qu'il y a un message. Il a aussi laissé une fleur représentant la loyauté. Tubbo lui a répondu qu'il faisait parti de ceux qui ont envahis les bureaux, et qu'il espère qu'il lui pardonnera. Il lui a donné des informations sur Badboy pensant qu'il a peut-être kidnappé un de ses travailleurs et espère qu'il cachera bien cette lettre car il ne souhaite pas que des habitants la trouve.
Tumblr media Tumblr media
Aypierre est retourné voir la structure de Pomme, et a rajouté un message à son attention disant "Ma pomounette prend ce petit totem pour survivre", ainsi que les paroles de Guerrier de Doigby. Il est ensuite parti dans son usine pour créer une usine a potion d'invisibilité.
Tubbo a annoncé à Aypierre et Etoiles qu'il pense que BadBoy a kidnappé un travailleur de la fédération. Etoiles et Aypierre ont fortement douté de la véracité de cette information et Etoiles a défendu Bad en disant qu'il avait probablement fait ça pour les œufs et qu'il avait raison de faire ça. Lorsque Tubbo a dit que Baghera était probablement complice, ils ont eu encore plus de mal à le croire. En privé, Aypierre a cependant dit à Etoiles qu'il trouvait Bad suspect. Etoiles a envoyé un message à Bad pour lui dire qu'il connaissait son secret, mais qu'il ne le dirait à personne.
Le code a attaqué Aypierre dans son manoir et l'a tué ! Ils sont ensuite revenu chercher son corps avec Etoiles, et ils ont découvert un panneau disant "rendez-vous au colisée".
twitch_clip
Etoiles est donc allé là bas, en précisant à tout le monde qu'ils pouvaient venir regarder le combat dans les gradins. 3 codes sont apparus, 2 combattant Etoiles en même temps pendant que le 3eme regardait. Etoiles a réussi a tuer les deux premiers et a récupéré des images et un livre sur eux. Le 3eme code est descendu et a attaqué Etoiles. Au bout de plusieurs minutes de combat où la vie du code n'avait pas l'air de descendre, l'armure d'Etoiles a cassé, et le code l'a tué. Sa série d'invincibilité est finie, le code a gagné son premier match en 16 combats.
twitch_clip
Etoiles a récupéré son équipement, et s'est rendu compte que son épée et son bouclier ont disparus. Il a traduit le livre reçu : "Cette épée ne t'appartient pas encore". Il s'est déconnecté en disant que le code avait triché, et que ce match ne comptait pas.
Tumblr media
BadBoy a remarqué du béton noir chez lui. Il a trouvé un message de Dapper disant "Je ne pensais pas que vous alliez autant me manquer, même tonton Foolish". Il y avait aussi son casque ainsi que deux brownies, prouvant qu'il est bien l'auteur du message. BadBoy et Aypierre ont théorisé sur ces apparitions, notamment sur le fait qu'ils peuvent communiquer à très longue distance et donc probablement utiliser leurs waystone. Ils pensent que la fédération est au courant de tout, mais qu'ils ne sont peut-être pas impliqué dans leur disparition.
twitch_clip
BadBoy a ensuite expliqué à Aypierre qu'il avait testé Bagi en lui parlant de son fantôme "Boo" qui le suivait. Bagi a répété l'information à Forever mais l'a avoué par la suite, ce qui fait qu'il a plutôt confiance en elle, mais a prévenu Aypierre qu'il ne fallait peut-être pas lui confier trop de secrets car elle a tendance à les répéter. Ils ont aussi remarqué qu'ils n'avaient que très peu d'info sur Carre, et que Forever semblait toujours lié à la fédération. Aypierre a ensuite dit à Badboy qu'il savait pour le kidnapping de Ron. Bad a demandé à Aypierre ce qu'il serait prêt a faire pour sauver Pomme, Aypierre a répondu que cela dépendait, mais qu'il pourrait kidnapper Cucurucho dans ce but. Bad lui a dit qu'il aurait peut-être bientôt besoin de lui pour un projet.
33 notes · View notes
les-cris-des-fendues · 4 months ago
Text
Tumblr media
Ph. La bouquiniste
"Toute volonté d'introduire et de comprendre la femme dans la parole la plus constante de l'homme, et qui est celle du désir, est vouée à l'échec. Et quand je vois sous la plume d'un ami, un frère, un copain, soucieux de mettre lui aussi du cœur au ventre de nos luttes, quand je le vois se donner un mal fou, généreux qu'il est, pour nous assurer que nous aussi les femmes nous « bandons », que notre petit clitoris qui n'a l'air de rien se dresse lui aussi, tout comme un beau pénis, que le désir est donc pour nous aussi, que cette rage qui l'emporte est aussi la nôtre, je ris vraiment de tout mon cœur. D'abord parce que j'aime cette belle santé qui, pour évoquer le désir, laisse tomber « les ailes déployées », "l'arc tendu"  et autres « flèches dressées » et s'adresse crûment à ce qui le porte, l'érection. Ensuite parce que la courte vue d'une pensée toute entière née de la virilité, mais qui se veut asexuée à seule fin d'être approuvée de tous, s'étale ici de la façon la plus vive, la plus drôle… J'ai beau être touchée d'un tel parti pris de gentillesse, force m'est de reconnaître qu'un pénis bandé a tout de même plus d'allure, de conviction, de grandeur somme toute, que la secrète et confuse érection de mon petit clitoris… Eh non, mon clitoris n'est pas un pénis miniature, eh non je ne bande pas; pas plus que je n'éjacule… Et comme c'est drôle cette bonne volonté de me donner en propre ce qui ne me plaît pourtant que dans la mesure où ça ne m'appartient pas. C'est si mal deviner ce que j'aime. Est-ce à dire que je ne suis qu'une planche à pain, un réceptacle à désir, un trou à remplir, un manque à combler ? Est-ce à dire que je n'éprouve pas le désir ? Si vous vouliez entendre par désir autre chose aussi que la diurne fulgurance de votre érection, si vous pouviez pressentir un autre versant au désir, versant nocturne délié de contrainte ; appel, attente, attente ivre et gonflée d'attendre, élargissement, dilatation, , si vous pouviez un seul instant cesser d'associer désir à projet, émergence et jaillissement hors de soi, alors je pourrais aussi jouir de votre mot, en jouer avec ma langue, le cogner contre mes dents, m'en caresser les lèvres et le couler dans le creux de votre oreille… Mais si votre désir savait l'immensité de ce qu'il pénètre, la profonde matière de ce qu'il traverse, l'accueil déployé à sa parole, jamais il n'aurait la sotte impudence de me confondre à lui.
C'est que vous ne voyez jamais plus loin que le bout de votre queue, au point ultime et sans au-delà où s'achève votre désir. Jusque là vous êtes d'impénitents voyants ; au-delà aveugles même sur votre aveuglement. Ainsi je ne reproche pas à l'homme la virilité de sa pensée. Je lui reproche de ne pas compter avec elle. Je lui reproche de la dissimuler et, ce faisant, de l'imposer sous le vocable trompeur de l'Homme, où la féminité est réduite au silence."
P.122, 123.
Annie Leclerc « Parole de femme » Livre de poche
6 notes · View notes
moafloribunda · 7 months ago
Text
le voisin d'à côté ll ft. jake
Tumblr media Tumblr media Tumblr media
● jake sim - enhypen
● du doux, du moins doux, du sarcasme, de l'humour, du déni (beaucoup de déni), des papillons dans le ventre et de l'arrachage de cheveux de frustration, de la panique, du patpat, mention de certains membres d'enhypen (niki, sunghoon et heeseung à ce jour) + karina d'aespa – faites-moi signe si j'ai oublié quelque chose ♡
● résumé : quand jake sim est un voisin un peu trop agaçant, un peu trop envahissant mais qu'il est aussi un peu trop doué pour conquérir la coeur de sa voisine
♡ ♡ ♡ ♡ ♡ ♡ ♡
« C'est la surprise dont tu m'as parlé, Niki ? »
Je n'avais jamais songé au meurtre comme une fin en soi avant cet instant. Mais pour deux raisons très précises, celle-ci était devenue très alléchante.
De un, parce que choisir un dimanche pour organiser une fête et faire péter la musique à fond dans tout l'étage jusqu'à une heure indécente n'était pas ce que j'appelais du bon sens. Encore moins quand il y avait des gens (comme moi, pour prendre un exemple purement au hasard) qui cherchaient à réviser pour leurs examens.
De deux, parce que je n'appréciais pas du tout d'être regardée comme une pièce de bœuf sortie tout droit de l'étal du boucher.
Les yeux bruns du garçon qui me faisait face ne s'étaient pas détachés de mes jambes depuis une bonne minute, sa silhouette appuyée maladroitement dans l'encadrement de la porte. Ses pommettes étaient roses et son regard m'avait semblé vitreux avant qu'il ne reste scotché sur la partie inférieure de mon corps.
Ma robe de pyjama frôlait le milieu de mes genoux et je ne pouvais même pas dire qu'elle avait quoi que ce soit de séduisant. Mais elle avait le mérite d'être confortable et c'était tout ce dont j'avais besoin pour étudier pendant des heures.
Cependant, je n'avais pas eu le loisir d'en profiter longtemps, vu qu'une certaine personne avait décidé d'ouvrir une putain de boîte de nuit éphémère dans mon bâtiment.
« Ma tête est plus haut. » je siffle, les mâchoires serrées.
« Mmh...Définitivement pas la surprise. » rétorque celui-ci avec un rictus en relevant le nez dans ma direction, glissant une main dans ses mèches sombres pour les repousser en arrière.
Il aurait pu être beau si je n'avais pas été aussi irritée.
« De quoi tu p- Oh. » s'exclame un grand gaillard aux yeux eux aussi en amande. Ses cheveux étaient rasés courts sur les côtés, la partie longue retombant délicatement devant son visage. Il me regardait avec un mélange de curiosité mêlé à ce que je considérais comme de l'amusement. « Non. Du tout. Ma surprise est normalement plus grande et ne devrait pas chercher à t'arracher la gorge, Jaeyunie. » Je lui lance un regard noir, mes bras toujours croisés sur ma poitrine. « En tout cas, pas de la même manière. » rajoute-t-il avec un ricanement, celui de son ami résonnant aussitôt en écho.
Super. L'un de ces abrutis était certainement mon voisin, si ce n'était pas les deux.
« Qu'est-ce que je peux faire pour toi, joli coeur ? » ronronne-t-il en essayant vainement de se tenir contre le chambranle de sa porte d'entrée, la musique retentissant furieusement dans son dos. Je frémis au surnom, déroutée un instant par l'intonation qui s'en dégage avant de secouer la tête pour retrouver mes esprits. Je distinguais d'autres personnes au loin, derrière la barrière de ses larges épaules et le tintement caractéristique des verres qui se rencontraient perce le rythme infernal de la chanson qui passait au même instant. « Tu m'as l'air un peu tendue. Tu devrais décompresser un peu. Je peux t'offrir un verre ? » m'interroge-t-il, ses lèvres se retroussant sur des dents impeccablement blanches.
Mettre les paroles de son pote en action était devenu réellement tentant. Mais malheureusement illégal. À la place, je pouvais peut-être m'essayer au vaudou et le maudire sur plusieurs générations.
« Tu sais ce que tu pourrais faire pour moi, Jaeyunie ? » je réponds en avant d'un pas, usant délibérément du surnom employé par le garçon à ses côtés. Mon vis-à-vis se penche légèrement en avant, réduisant l'espace entre nous. Comme impatient d'entendre le secret que j'étais sur le point de lui confier. « Mmh ? » Ses iris balayaient mon visage sans s'arrêter, comme s'il n'arrivait pas à trouver un point particulier sur lequel s'arrêter. Et ça avait quelque chose de dérangeant. Dans quel sens ? Je n'arrivais pas à le définir. « Ce que je voudrais, c'est que tu baisses ta musique de dégénéré et que tu demandes à tout ton zoo de dégager de là pour me laisser réviser en paix. » je cingle enfin, en incluant son acolyte ainsi que le reste de sa troupe d'un geste agacé de la main.
Il hausse les deux sourcils de surprise, la bouche frémissante d'un rire à peine contenu et j'ai envie de le lui arracher avec les ongles.
« C'est qu'elle mordrait presque, Riki. » raille-t-il, en passant à nouveau sa main dans ses cheveux. Forçant mon regard à effleurer les longues mèches brunes qui encadraient son visage et retombaient souplement dans son nuque. « T'es vraiment sûr que ce n'est pas ma surprise ? » interroge-t-il son ami, avec un petit coup de coude dans les côtes. Celui-ci hoche la tête de gauche à droit comme toute réponse, ses mèches teintes d'un bleu sombre voltigeant devant ses yeux. Jaehyunie soupire, sa bouche plissée en une moue boudeuse. « Dommage. Je commençais à trouver ça intéressant. » commente-t-il en me glissant un regard amusé.
Et ça ne fait qu'approfondir mon irritation.
Il ne prenait pas du tout la situation au sérieux et ça me rendait folle. Principalement du aux verres qu'il devait avoir dans le nez. Mais il ne semblait pas du genre à respecter les règles dans tous les cas. Il suffisait de le regarder pour voir s'allumer « VAURIEN » en lettres capitales. Je pouvais le sentir à la lueur de malice dans ses yeux sombres ou au sourire provocant qui semblait résider perpétuellement sur ses lèvres.
« Écoute, tête de nœud. » je commence, perdant le peu de calme qu'il me restait. « Ce n'est peut-être pas ton cas mais moi je tiens à mon avenir. Alors si tu pouvais avoir au moins l'obligeance de baisser la musique pour me permettre de travailler, ça serait vraiment aimable. »Je tapote ma lèvre inférieure du bout de l'index, faisant mine de réfléchir un instant. Avant de me figer en apercevant la direction de son regard. Un frisson serpente le long de ma colonne vertébrale et je mords l'intérieur de ma joue. Je n'avais ni le temps, ni l'envie de me lancer dans des réflexions plus poussées. En plus, il était ivre. Ça ne voulait strictement rien dire. Surtout au vu de la surprise faite par ses amis, même si elle semblait se faire désirer. Alors je reprends le fil de mes pensées et je me donne une claque mentale afin de revenir à l'essentiel. « Je ne voudrais pas déranger les flics pour si peu, tu comprends...» je termine, avec un air faussement concerné.
Cependant, ça ne semble pas le faire flancher un seul instant. Pire, son sourire s'accentue davantage si c'est encore possible, remontant pleinement jusqu'à ses yeux. « Elle est impitoyable... » souffle-t-il au dénommé Riki. Ou Niki. Ou que sais-je ? Est-ce que ça m'importait ? Absolument pas. «  Tu es sûre de ne pas vouloir entrer ? » réitère-t-il avec ce même sourire enjôleur. Je pousse un soupir frustré, levant mon majeur dans sa direction tout en pivotant sur moi-même et son rire éclate aussitôt dans le couloir, semblable à un aboiement. Je préférais m'arrêter là sinon je ne répondais plus de rien. Et un casier judiciaire ne ferait pas très bonne figure pour ma future carrière d'avocate. Alors je fuis, avant de refermer mes mains autour de sa nuque pour faire disparaître ce stupide sourire suspendu à ses lèvres pleines. « Je vais voir ce que je peux faire, joli coeur ! » je l'entends s'exclamer dans mon dos. La porte de son appartement se referme sur l'écho de son rire et je me jette pratiquement dans le mien, m'adossant contre la paroi en bois brut, le cœur battant à tout rompre dans ma poitrine.
Personne ne n'avait jamais autant fait sortir de mes gonds.
Je me sentais électrisée, le bout de mes doigts parcourus de crépitements désagréables. Et je prends un long moment pour me calmer, pour apaiser les palpitations qui secouaient ma poitrine. Mon regard se pose sur mes fiches éparpillées en travers de la table basse, du thé désormais glacé abandonné dans un coin, sur les livres ouverts et étalés ici et là sur mon tapis. Quand je retrouve enfin un semblant de calme, je me rends compte que la musique à cessé.
Complètement.
Mon cœur voltige à nouveau, mes yeux s'écarquillent et je soupire d'aise devant le silence qui m'entoure. Il n'avait jamais été aussi agréable. J'aurais aimé pouvoir le matérialiser et l'envelopper d'une douce étreinte, le presser contre moi avec adoration.
Pendant un instant, mon opinion sur mon voisin s'émousse et je me dis qu'il n'est pas un parfait crétin.
Puis un bruit résonne sourdement, me faisant glapir comme une souris, suivi d'un flot de percussions qui menace de m'éclater les tympans. Encore plus fort qu'avant. Je finis par déverser toute ma frustration en hurlant dans le creux de mon oreiller. Puis mon bras se tend pour attraper mon téléphone, gisant dans un repli du canapé.
C'est à partir de ce moment précis que commence la guerre contre Sim Jaeyun.
Tumblr media
Je devais avouer que le garçon était un adversaire coriace.
Et omniprésent.
J'avais l'impression de le voir partout où j'allais. De sentir son regard fixé sur moi lorsque l'on se trouvait dans la même pièce. D'être perpétuellement hantée par son rictus moqueur et le pétillement incessant dans ses grands yeux bruns. Et il ne se gênait pas pour se rappeler à moi dès qu'il en avait l'occasion.
Il n'avait sûrement pas apprécié de voir les flics débarquer devant sa porte et réduire sa petite fête à néant. Je l'avais prévenu pourtant. Il n'y avait certainement pas cru, trop préoccupé à mater le peu de peau qu'il avait à disposition. Mais je mettais toujours mes menaces à exécution et il avait du s'en mordre les doigts. Néanmoins, ça ne l'avait pas refréné pour autant et à défaut de réitérer ses petites sauteries, il s'était fait le devoir d'envahir ma vie par tous les moyens possibles.
À mon plus grand dam, je remarquais seulement maintenant que nous fréquentions la même université. Pas le même bâtiment, dieu merci. Je crois que je n'aurais pas supporté de le croiser à toute heure de la journée. Cependant, il semblait apparaître bien trop régulièrement pour ma santé mentale et j'en arrivais à me demander si ça avait toujours été le cas.
Non. Ça ne pouvait pas. Je l'aurais remarqué si un grand gaillard avec un sourire horripilant se trouvait souvent dans mon champ de vision.
Dans tous les cas, il se faisait un malin plaisir d'empiéter sur mes plates-bandes et de m'arracher les uniques petites joies qui rythmaient mon quotidien. Comme déguster le dernier pain à la crème qu'il restait à la buvette avec satisfaction sous mes yeux alors que mon ventre réclamait vengeance. Me saluer gaiement de la main avant que les portes de l'ascenseur ne se referment, m'abandonnant volontairement au rez-de-chaussée alors qu'il aurait pu les garder ouvertes jusqu'à ce que j'arrive. Acheter littéralement tout les exemplaires de mon café préféré la veille d'un jour important, alors que c'était la seule unique chose qui me faisait tenir sur mes deux jambes avant un examen.
Sim Jaeyun faisait exprès de me rendre chèvre.
Tout ça parce que j'avais interrompu sa soirée pour réviser.
« Je vais le tuer. » je soupire en laissant tomber ma tête entre mes bras, à moitié étalée sur l'une des tables de pique-nique disposées dans le parc. Il m'épuisait. Et j'étais déjà suffisamment fatiguée par mon programme scolaire pour m'en rajouter avec mon insupportable voisin. « Déjà des envies de meurtre si tôt dans la journée, joli cœur ? » Une voix devenue beaucoup trop familière résonne dans mon dos, activant un mécanisme de défense et je me redresse aussitôt, les épaules rigides. Les yeux de Liz et Karina s'écarquillent un instant en apercevant la personne derrière moi avant de me jeter des regards curieux. « Quand ça te concerne, ça survient à n'importe quelle heure. » je siffle entre mes dents serrées, résistant à la tentation de me retourner pour lui jeter un regard noir. Son rire résonne pour toute réponse, si semblable à un aboiement et je me force à me tenir aussi droite que possible. Mais les lèvres de Liz s'entrouvrent de surprise d'un seul coup et quelque chose frôle mon épaule au même instant. « Alors ça veut dire que tu penses souvent à moi ? » murmure Jaeyun dans le creux de mon cou, son menton en équilibre contre mon épaule.
Des mèches de ses cheveux effleuraient ma joue et son parfum avait envahi l'espace tout autour de moi, distillant des notes d'agrumes qui chatouillaient agréablement mes narines. Je sentais sa silhouette dans mon dos, son souffle tiède qui s'échouait tranquillement contre ma peau. Je pouvais presque éprouver son sourire sans même le voir.
La seconde d'après, je réalise où se dirigent mes pensées et je lève intentionnellement mon épaule pour cogner son menton, le forçant à reculer avec un grognement. « Putain ! T'as failli me péter les dents ! » s'exclame-t-il, horrifié. Ce qui m'arrache un soupir dépité, mes yeux roulant dans leurs orbites. « Je pense même que ta mâchoire doit être fracturée. Tu devrais aller voir un médecin de toute urgence. » je raille, pivotant sur le banc pour finalement poser un regard sur lui.
Il était vêtu d'un épais blouson de football, l'écusson de l'université trônant sur le revers et ses cheveux semblaient toujours aussi désordonnés qu'auparavant. Et même si ses doigts cachaient la partie inférieure de son visage, ses yeux brillaient de cette malice qui lui était si propre et annonçait la présence inévitable d'un rictus sur sa bouche si insolente. « Consulter de toute urgence signifiant que c'est le moment de débarrasser le plancher, Sim, si tu n'avais pas encore saisi. » je rajoute à son intention, un sourcil haussé. Il jette un coup d'oeil à mes amies, de l'autre côté de la table de pique-nique. Avant de me pointer d'un doigt, glissant sa main devant sa bouche pour leur poser une question en toute discrétion. Enfin, c'est le genre qu'il cherchait à se donner alors qu'il savait pertinemment que je n'allais pas en rater une seule miette. Insupportable. « Est-ce qu'elle vous soudoie pour rester copines avec elle ? » J'écarquille les yeux à son interrogation, serrant les poings. « Ne lui répondez pas, pour l'amour de Dieu. » je fulmine, résistant à l'envie de lui donner un coup de poing dans l'estomac. « N- Non. » balbutie Karina, ses yeux voltigeant entre lui et moi. Il fait un pas en avant, glissant un doigt en travers de ses lèvres. « Tu peux parler en toute confiance. Je suis lié par le secret professionnel. Tout ça, tout ça. N'aies pas peur. Est-ce qu'elle vous fait du chantage ? » Je me relève du banc d'un bond, plantant un doigt en travers de son torse quand il pivote pour me faire face. « Si tu n'es pas hors de mon champ de vision d'ici les trente prochaines secondes je- » « Tu quoi, joli cœur ? » riposte-t-il aussi tôt, courbant l'échine pour rapprocher son visage du mien.
Ses iris me sondent impitoyablement, éclairés par une lueur qui fait naître un frisson à la base de mon dos. Il remonte le long de ma colonne vertébrale et je déglutis avant de me donner une claque mentale. Je ne devais pas le laisser prendre le dessus. Je prends une courte inspiration, appuyant davantage mon doigt dans les replis de sa veste. « Tu ne veux pas savoir ce qui pourrait se produire, Sim. » je gronde, les sourcils froncés. Il ne semblait toujours pas me prendre au sérieux et ça commençait vraiment à m'irriter. Mais si je pensais encore avoir un peu de crédit, celui-ci est balayé instantanément quand son bras s'enroule autour de ma taille pour me plaquer contre lui, m'arrachant un glapissement de surprise. Mes mains s'arriment à sa veste pour me stabiliser, froissant le tissu entre mes doigts. « Au contraire... » murmure-t-il à nouveau contre mon oreille. « Je suis impatient de savoir ce que tu as en réserve. » Son timbre de voix est plus bas, dénué de l'engouement qui le caractérise habituellement. Là, elle porte de nuances plus ombrageuses et mon cœur tressaute dans ma poitrine comme un oiseau affolé.
Danger.
Une sonnette d'alarme résonne dans le creux de ma tête et mes mains se crispent sur le coton épais. Il fallait que je sorte de là. Que j'éloigne. Maintenant. « Lâche-moi, Sim. » je murmure entre mes dents. « Mmh ? » lâche-t-il paresseusement, toujours immobile. Sa main reposait contre ma hanche, brûlante contre ma peau malgré les couches de tissu. J'avais l'impression que tout s'était arrêté autour de nous, plongeant la scène dans un profond silence. Silence seulement troublé par mon souffle agité et les bruyantes palpitations dans ma cage thoracique. Si bruyantes qu'elles me donnaient l'impression de pouvoir être audibles à des kilomètres à la ronde. Fuis. « Lâche-moi. » je reprends, malgré mon intonation bien moins assurée qu'une poignée de minutes plus tôt. « Lâche-moi, Sim où il n'y a pas que ton menton qui sera douloureux à la fin de la journée. » je finis par déclarer, en mouvant légèrement ma jambe pour lui décrire exactement ce que je comptais faire s'il ne relâchait pas son étreinte.
Ses lèvres s'entrouvrent un instant, s'arquant en un sourire moqueur puis sa main disparaît de ma taille. J'en profite pour mettre une bonne distance entre nous, mes mollets butant contre le banc où j'étais précédemment assise. Le prénom de Jaeyun est hélé au loin, la voix masculine rapidement rattachée à une crinière couleur cerise quand un autre garçon s'approche de notre table . Détournant son attention sur le côté et me laissant le loisir de respirer plus facilement. « Tu fais quoi, mec ? Tu viens ? On va être en retard ! » le presse-t-il en me jetant un regard curieux, mon voisin repoussant ses cheveux en arrière d'un geste hâtif avant de lui répondre. « J'arrive, Seungie. Je vous rejoins dans une seconde. » Son regard est à nouveau sur moi, sa bouche à nouveau ornée de cette expression si agaçante. « Ce n'est que partie remise, joli cœur. » susurre-t-il avec audace, avant de se pencher légèrement de côté de mes amies pour les saluer. « Au plaisir de vous revoir, mesdemoiselles. » Il pivote, me tournant le dos et je me retiens à peine de lui dresser mon majeur en toute impunité. Mais son profil m'apparaît et j'arrête mon mouvement en plein milieu, les joues soudainement brûlantes. « À ce soir, voisine. » lâche-t-il d'un ton nonchalant, ses lèvres pleines étirées en travers de son visage.
Et sur cette annonce aussi inattendue que mortifiante, il quitte les lieux d'un pas léger. Agrippant son comparse par les épaules quand il arrive à sa hauteur avant de disparaître à l'angle du bâtiment.
« Voisine ? » s'exclame Liz, sa voix montant dangereusement dans les aigus. Les regards de mes deux amis semblent chercher à percer des trous dans mon visage et je laisse échapper un geignement de dépit en me laissant tomber pour la deuxième fois sur le banc, puis la table.
Sim Jaeyun était devenu mon enfer personnel.
Tumblr media
« Chérie, est-ce que tu peux aller me chercher ce qu'il manque pour le repas de ce soir ? »
Mes yeux se décollent de mes fiches cartonnées pour lui lancer un regard. Étendue mollement en travers du canapé, j'avise la silhouette de ma mère penchée sur le plan de travail, griffonnant sur son bloc-notes.
Et s'il y avait bien une chose qu'elle m'avait transmise, c'était cette passion qu'elle avait pour les listes. À vrai dire, je la comprenais. Je trouvais ça rassurant de mettre des mots sur mes pensées, d'organiser mes réflexions et de les verbaliser sur le papier. Annoter les choses m'aidait à canaliser l'énergie grouillante dans mon cerveau et lui donner un sens clair. « Maintenant ? » je l'interroge, un sourcil haussé. Avant de lui désigner mon occupation du bout du nez, mes lunettes glissant dangereusement sur l'arête de celui-ci.
Parce que oui, j'étais encore en train de réviser. Le barreau n'attendait pas. Et il me laissait encore moins de répit qu'une certaine personne de ma connaissance. La seule raison de ma survie se résumait à de la caféine toutes les deux heures et le réconfort de la cuisine familiale après des semaines à me nourrir de manière discutable. « Oui, maintenant. Et je pense que ça ne te fera pas de mal de sortir de tes révisions pendant un moment. » Tout ça, avec un regard insistant glissé dans ma direction. Je soupire, me redressant dans le canapé. « Très bien, reine mère. Tout de suite, reine mère. Je m'exécute. » Je vois ses lèvres frémir depuis l'endroit où je me trouve, attisant un sourire sur mon propre visage. Ce qui ne l'empêche pas de pousser un soupir tout ce qu'il y a de plus dramatique. Parfois, elle devait se dire que je n'avais pas opté pour la bonne vocation. Mais si je ratais mes épreuves, je pouvais toujours considérer l'idée de devenir comédienne.
Je quitte enfin le moelleux des coussins, m'étirant comme un chat et rejoignant l'îlot où elle se trouve. La liste est habilement récupérée et je pose mon menton sur son épaule. « Si je rate l'examen, je dirais que c'est parce que ma propre mère m'a empêché de potasser. » je lui souffle, ses yeux s'écarquillant à sa remarque. Elle s'offusque aussitôt et je pouffe, réussissant cependant à lui planter un baiser sur la joue avant de me faire chasser de la cuisine. Et elle aurait pu être crédible si son rire n'avait pas résonné dans mon dos, pareil à un carillon.
C'est noyée dans un pull honteusement volé à mon père que je rejoins la petite supérette de notre quartier, mes écouteurs vissés dans les oreilles. Les courses sont faites plus vite que prévu, empilées proprement dans mon sac en toile. Et il se pouvait que j'eusse dissimulé quelques achats supplémentaires ici et là, destinés à combler mes petits creux nocturnes entre deux séances de révisions. Ce n'était qu'une juste rétribution pour m'avoir envoyée à sa place, de mon point de vue. Du sien, j'en étais un peu moins sûre. Dans tous les cas, il était trop tard et c'est en sifflotant un air de rock que je reprends ma route dans le sens inverse, bifurquant sur ma droite pour atteindre l'entrée du parc.
Il se situait entre le quartier où se trouvait la maison de mes parents et la partie plus animée de la ville, non loin du centre. Un petit coin de paradis au milieu du béton, un poumon verdoyant dans cette jungle où les arbres avaient été remplacés par de hauts immeubles. J'avais passé un nombre incalculable d'heures là-bas, tant à chasser les papillons qu'à lire au soleil, étalée sur une couverture. C'était le lieu de rencontre des voisins pour faire des compétitions sur les balançoires ou jouer à cache-cache jusqu'à ce que la nuit tombe, essayer d'attirer les écureuils avec des morceaux de pain avant de fuir en hurlant quand ils se décidaient enfin à approcher et partager des goûters après l'école. Il renfermait de doux souvenirs et restait immuable, inlassablement imprégné de cette aura chaleureuse et accueillante.
Je longe le petit étang en son centre, remarquant quelques secondes trop tard la forme qui fonce dans ma direction avant de se jeter littéralement contre mes jambes. La collision m'arrache un cri et je recule d'un pas en arrière, mon sac tombant au sol sous le coup de la surprise. Je retrouve très vite mon équilibre avant de baisser les yeux, avisant le chien au pelage crème qui avait déjà le nez glissé à l'intérieur. Il battait joyeusement de la queue en reniflant son contenu et ça me tire un sourire, la stupeur déjà envolée. Il était adorable. Je me baisse pour enrouler mes doigts autour des anses, tirant doucement pour le faire sortir de là et je me retrouve face à face à la créature la plus mignonne qu'il soit en ce monde.
Je n'étais pas très fan des êtres humains en règle générale parce qu'ils ne cessaient jamais de me décevoir mais les animaux étaient mon plus grand point faible.
Avec la nourriture.
« Qu'est-ce que tu fais tout seul ici, toi ? » je l'interroge doucement, ses grands yeux bruns scintillants de joie quand je viens flatter le haut de sa tête. Sa queue continuait de battre gaiement la mesure et il se rapproche pour se frotter contre ma jambe, son museau reniflant ma cuisse. Une laisse était reliée à son collier, pendant mollement le long de sa patte gauche. « Est-ce que tu as décidé de faire une petite escapade en solitaire ? » je poursuis, avec un petit rire. Réajustant mon sac sur mon épaule, j'attrape la poignée de la laisse. « Ton maître ou ta maîtresse doit sûrement s'inquiéter, à l'heure qu'il est. » Je n'étais pas des plus pressées et je préférais ramener l'animal à son propriétaire plutôt que de la laisser gambader dans la nature. « Tu viens avec moi ? » je souffle, donnant un léger à-coup pour l'inciter à me suivre.
Mais le chien n'oppose pas la moindre résistance et je reprends mon chemin, observant les alentours. Je décide de faire le tour complet de l'étang pour ratisser plus large, le canidé gambadant à mes côtés. Il s'arrêtait régulièrement pour sentir tout ce qui se trouvait à portée de truffe, grattant le sol avec des petits grognements avant de reprendre sa route l'air de rien. Et je l'observais avec un amusement évident. Son pelage était plus foncé près de la tête et le long de la colonne, épais et d'une douceur à toute épreuve. Ses yeux m'avaient tout de suite semblé expressifs, presque humains dans leur manière d'observer l'environnement. On voyait tout de suite qu'il était habitué à l'être humain parce qu'il n'avait pas été farouche, se laissant approcher et caresser sans la moindre crainte.
Il devait être chouchouté par sa famille et ça me rassurait, dans un sens.
« Layla ? Layla ? » Quelqu'un s'époumone dans mon dos et je fronce les sourcils à l'intonation étrangement familière. Le chien se met aussitôt à tirer frénétiquement sur sa laisse et je pivote, mes lèvres s'entrouvrant pour la seconde fois de surprise en apercevant Jake Sim foncer à toute allure dans ma direction. Je recule par instinct, soudainement prise de panique et je lâche l'emprise sur la corde, laissant le chien aller à sa rencontre.
Avant de me figer d'un seul coup à la vision qui s'impose devant moi.
Il venait de se laisser tomber à genoux sur les gravillons, écartant les bras pour accueillir l'animal contre lui. Celui-ci ne se fait pas prier pour se jeter contre lui, sautillant pour venir léchouiller son visage. « Ne me fais plus jamais ça, tu entends ? » laisse-t-il échapper en l'étreignant fermement, son visage fourré dans l'encolure du chien.
Il y avait quelque chose de profondément fragile dans sa manière d'enlacer l'animal. Un sentiment presque désespéré. Comme s'il avait peur qu'elle disparaisse d'un seul coup, qu'elle se volatilise entre ses bras. Plus rien du voisin qui m'avait ouvert la porte avec un sourire détestable sur les lèvres. Plus rien du garçon qui me semblait ne jamais se soucier vraiment de quoi que ce soit. Rien qu'un homme et le lien tenu qu'il entretenait avec son compagnon de vie.
Pour être honnête, j'aurais préféré ne jamais le voir comme ça.
Parce que c'était plus facile de croire que c'était un demeuré insensible.
Parce que ça me donnait encore une raison de le détester.
Immobile, j'observe l'échange en silence. Mes doigts s'étaient recroquevillés sur la anse de mon sac et je n'ose pas faire de mouvement pour éviter d'attirer son attention de mon côté. Au mieux, j'aurais préféré devenir invisible et pouvoir m'esquiver en toute tranquillité. Cependant, il finit par relever le nez vers moi, ses yeux s'écarquillant de surprise en prenant enfin le temps de voir la personne qui se trouvait en face de lui. L'instant d'après, son regard dévie sur le côté et il grattouille la tête de son chien avant de se redresser sur ses jambes.
Layla, vu que ça semblait être son petit nom, paraissait minuscule à côté de lui. Pourtant, Jaeyun Sim n'était pas non plus une échasse. Enfin, il paraissait forcément immense à côté de mon mètre soixante ridicule mais ses amis le dépassaient tous d'une tête. Mais il compensait très bien ce léger déficit avec de larges épaules et un attitude envahissante. Et sa compagne à poil l'observait avec une admiration sans bornes, se laissant tomber sur son arrière-train à ses côtés.
Nous nous observons sans un mot pendant une poignée de secondes qui me paraissent égales à des heures. Je ne savais pas quoi lui dire, encore chamboulée par les dernières minutes. Et surtout, par cette facette de lui que je n'avais jamais imaginé. De son côté, je pouvais sentir qu'il était gêné d'avoir été pris en flagrant délit de panique alors qu'il apparaissait toujours comme quelqu'un de profondément désinvolte. Néanmoins, ces non-dits menaçaient de me mettre profondément mal à l'aise à mon tour et je réfléchis à un moyen de désamorcer la situation.
« Elle est...gentille. » je finis par déclarer du bout des lèvres, en pointant la chienne d'un geste du menton. Il baisse les yeux sur elle, les siennes s'étirant en un sourire d'une telle douceur que j'ai l'impression de recevoir une nouvelle claque en pleine face. Ma gorge se serre et je secoue vivement la tête pour chasser cette sensation désagréable. « Et sensée. Elle a sûrement compris qu'il fallait s'éloigner d'un crétin quand on croise un sur sa route. » Je ne pouvais pas m'empêcher de répondre par le sarcasme, quand il s'agissait de lui. C'était familier. Confortable. Et ça me permettait de reprendre le contrôle de moi-même.
Son sourire s'est évaporé à mes paroles et ses yeux sombres m'observent en silence. Je prends un court instant pour le regarder, de ses cheveux mi-longs éternellement en bataille autour de son visage à sa tenue débraillée. Un short de sport, pratiquement identique à celui dans lequel je l'avais vu se pavaner sur le palier de notre étage et un pull épais qui semblait déjà avoir subi de nombreux lavages. En le voyant comme ça, je culpabilisais un peu moins sur mon propre manque d'effort vestimentaire. « Tu habites dans le coin ? » m'interroge-t-il d'un seul coup, sans se formaliser de ma réflexion. Son regard continuait de me sonder sans relâche, comme s'il cherchait des réponses à des questions qu'il n'avait même pas formulées. « Mmh. Possible. » je murmure, les lèvres pincées. « Le hasard fait bien les choses. » Un frisson remonte le long de mes bras. Mes dents triturent nerveusement l'intérieur de ma joue et ma prise se resserre encore un peu plus sur mon sac. « Pourquoi ? Tu comptes me faire une visite de courtoisie ? » je rétorque, un sourcil haussé. Un rire s'échappe de sa gorge comme toute réponse et Layla gigote sur place, sa truffe pressée contre les doigts de Jake. Il penche la tête sur le côté, glissant sa main libre dans la poche de son short. « Tu sais, des fois je me demande s'il existe vraiment un moment où tu n'es pas sur la défensive. » Je me raidis à ses paroles. Sa remarque me faisait grincer des dents mais c'était encore plus humiliant de constater qu'il n'avait pas tort. « Seulement avec toi, Sim. Tu es un privilégié. » je riposte, les joues roses.
C'était faux. Ça faisait longtemps que je n'avais pas réellement ouvert mon cœur à qui que ce soit. Sur tous les plans. Liz et Karina étaient des exceptions parce que notre rencontre avait déjà plusieurs années et qu'elles avaient toujours fait partie de ma vie. Mais j'avais appris à mes dépends qu'il n'était pas toujours bon d'être trop entière dans ses relations avec les autres. Parfois, ce qu'on recevait en retour était incroyablement douloureux. Alors je me protégeais, pour ne plus souffrir à nouveau.
Mes sentiments n'étaient jamais dans la demi-mesure. Avec moi, c'était tout ou rien.
Et je préférais ne rien offrir plutôt que d'être réduite en pièces pour avoir trop donné.
Ma boutade lui tire néanmoins un nouveau sourire et mon cœur tressaute à cette vision. « Merci d'avoir récupéré Layla. Elle est très importante pour moi. » souffle-t-il en passant une main dans sa nuque, décoiffant encore davantage ses mèches brunes. Je hausse les épaules, remontant mes lunettes sur l'arête de mon nez. « De rien ? Je suppose ? Il m'arrive de sauver les animaux errants quand je ne suis pas ta voisine désagréable. » je réponds, lui jetant un regard en prononçant les derniers mots. Il pouffe et mes lèvres frémissent à leur tour. « Désagréable n'est pas le terme que j'aurais choisi. Je dirais plutôt que tu es...fascinante, joli cœur.»
Je soupire. Encore et toujours ce surnom. Il avait au moins la décence de ne pas lâcher des « princesse » ou des « poupée » et je lui en étais presque reconnaissante.
Presque.
Il fait un pas en avant, se rapprochant davantage et je sens mon rythme cardiaque s'emballer tout à coup. Mon bras se lève entre nous pour faire barrière par réflexe et il s'arrête aussitôt, fronçant les sourcils. Je louche sur le plat de ma main dressé dans sa direction, les pommettes brûlantes. Il devait me prendre pour une folle furieuse. Est-ce que j'étais à ça près ? Pas vraiment. J'essaye quand même de conserver un air tout ce qu'il y a de plus respectable, histoire de ne pas mourir d'embarras devant mes propres réactions. Peut-être que j'étais vraiment en train de perdre la boule, tout compte fait. « Je trouve qu'on est subitement devenus trop cordiaux l'un avec l'autre, Sim. Il est temps de mettre fin à cette conversation. » je déclare, sur un ton des plus sérieux. Mais ça ne fait pas disparaître son rictus pour autant. Pire, il s'étire des deux côtés de son visage, faisant luire ses yeux d'un éclat malicieux. « Pourquoi ? Tu as peur de finir par m'apprécier ? » Bordel. Il trouvait toujours le moyen de faire une pirouette et de retourner les choses à son avantage. C'était tellement frustrant. Et il y avait cette chaleur qui ne voulait pas disparaître de mon visage. « Aucun risque. » je rétorque, un sourcil haussé.
Cependant, je réduis la distance avant de m'accroupir pour caresser Layla. Je grattouille le sommet de sa tête, gloussant à la vision de sa langue pendue sur le côté de son museau. Puis je passe derrière ses oreilles avant de me pencher, l'air de vouloir lui confier un secret. « Je crois que ton propriétaire prend ses désirs pour la réalité. » je murmure, jetant un rapide coup d'oeil à Jake. Couinant en découvrant qu'il s'était incliné dans notre direction, l'oreille tendue. Son souffle s'échoue contre ma joue, les notes acidulées et désormais familières de son parfum flottant autour de moi. « Tu n'as jamais été aussi proche de la vérité, joli cœur. » Mon cœur rate un nouveau battement, ma gorge s'assèche et je recule précipitamment, manquant de trébucher. Il rit et je marmonne des menaces entre mes dents avant d'écourter la conversation, utilisant les courses gisant dans mon sac pour m'esquiver au plus vite.
En plus, le croiser ici voulait dire qu'il habitait dans le coin et que j'avais donc des chances de le croiser quand je rentrais le week-end chez mes parents. Est-ce que j'avais torturé des bébés chats dans une autre vie ? Parce que ça commençait à faire une nette accumulation. J'avais plus de mal à trouver des moments où il n'était pas là que l'inverse et c'était assez ahurissant. « À bientôt, voisine ! » me salue-t-il quand je me détourne pour reprendre mon chemin. Avant de me crisper à la suite de ses paroles. « Tu sais, Layla serait ravie de faire une balade dans le quartier avec toi, un de ces jours. Je dis ça comme ça ! » Je presse le pas pour toute réponse, son rire résonnant encore plus fort dans mon dos.
Le trajet jusqu'à chez moi se fait en mode auto-pilotage et mon cœur bat encore follement dans ma poitrine quand je claque la porte d'entrée de la maison. Attirant inévitablement ma porte dans le couloir, ses sourcils se fronçant en m'apercevant. « Tout va bien ? Tu en as mis du temps à revenir... » Elle s'arrête, me jaugeant du regard avant d'approcher d'un pas vif, posant ses mains sur chacune de mes joues. « Tu es sûre que ça va ? Tu es toute rouge. Tu as couru pour rentrer ? »
Impossible de lui dire que mon coup de chaud était dû à mon voisin de palier.
Mon cerveau déraillait complètement quand Jaeyun Sim était dans les parages.
Tumblr media
Là où mon cerveau aurait du être rempli de textes de loi et d'alinéas juridiques, ne subsistait que des réflexions à propos de Jake Sim. À quel moment était-il devenu attendrissant ? Est-ce qu'il avait toujours été comme ça ? Il me semblait différent, depuis notre rencontre au parc. Ou est-ce que c'était moi qui l'était ? Je ne cessais de me poser des questions à son sujet. Et ça me rendait folle.
Parce qu'il n'était que mon voisin. Agaçant, en plus de ça.
Mais il avait réussi à se frayer une place dans mon quotidien et le moindre changement dans l'atmosphère me faisait cogiter à un point inimaginable.
Je me surprenais à l'observer. À retenir des choses stupides à son propos. Comme cette manie qu'il avait de repousser constamment ses cheveux en arrière au lieu de les attacher ou de mettre sa main devant sa bouche quand il riait aux éclats. Ou encore de cogner ses poings entre eux lorsqu'il était mal à l'aise. Comment je le savais ? J'étais, par le plus grand des hasards, dans la cafétéria lorsqu'il avait renversé son latte sur la table en cherchant à atteindre Heeseung pour lui passer un savon. Et j'avais eu tout le loisir de le voir s'excuser en mordillant sa lèvre inférieure, son visage adoptant une expression de petit chiot égaré pour amadouer la dame qui lui faisait face afin de s'en tirer à bon compte.
Parce que oui, j'en étais même arrivée au point de connaître le nom de ses amis.
Niki, le grand gaillard que j'avais rencontré lors de sa fête sauvage et qui se trouvait être beaucoup plus jeune qu'eux en dépit sa haute taille. Heeseung, le garçon enjoué aux yeux de biche et à la chevelure couleur cerise, qui faisait tomber les filles sur son passage d'un simple clin d'oeil. Et Sunghoon, pareil à un extraterrestre dans cette équipe de bras cassés. Grand, élégant, réservé. Un petit air de prince des glaces qui fondait comme glace au soleil lorsqu'il se trouvait à proximité de ses amis, pour ne laisser qu'un franc sourire sur son visage.
Ils me lançaient toujours des regards étranges lorsque j'avais le malheur de les croiser sur le palier, comme s'ils savaient des choses que j'ignorais. Et je crois que je préférais ne rien savoir, vu leurs sourires énigmatiques.
Je remarquais des détails sur Jake que dont j'aurais préféré ne pas avoir conscience, parce que ça le rendait plus aimable. Et donc, plus difficile à mépriser.
Lui n'avait pas changé d'un pouce, à mon plus grand dam.
Il continuait de se mettre sur mon chemin de toutes les façons inimaginables. De me tenir les portes avec un sourire enjôleur. De faire péter le son à des heures indues alors qu'il savait très bien que j'étais de l'autre côté du mur à essayer de relire mes notes pour le lendemain. À se demander s'il ne faisait pas exprès, pour le simple plaisir de me retrouver devant sa porte avec des lasers à la place des yeux. Parfois il poussait même le vice plus loin, venant toquer innocemment à ma porte pour me « demander du sucre », vêtu en tout et pour tout de son éternel short de sport.
J'ai failli faire une attaque, la première fois. Peut-être la deuxième aussi, pour être honnête.
Pourtant, je n'avais rien de particulier à lui reprocher, en dehors de son caractère horripilant. Parce qu'il n'avait jamais dépassé les limites. Et c'était frustrant, dans un sens. Il se fait un malin plaisir de rester dans le cadre et je ne m'étais jamais sentie mal à l'aise en sa présence.
Oui, il était constamment dans mon champ de vision et voir mes sourcils se froncer en l'apercevant semblait illuminer sa journée pour une raison qui m'échappait encore mais je n'avais jamais ressenti une once d'inquiétude à ses côtés ou quoi que ce soit de négatif. À part une profonde exaspération et une envie de refermer mes mains autour de sa gorge pour faire disparaître son rictus amusé. Nous étions simplement deux entités contraires, à l'opposé l'une de l'autre. Cependant, j'avais le sentiment de percevoir une nuance dans son comportement, depuis un certain temps. Et je n'arrivais pas à définir ce que ça provoquait à l'intérieur de moi.
Parfois, j'étais consciente de sa présence et je sentais une sonnette d'alarme résonner, me pousser à prendre de la distance.
Parce qu'il y avait quelque chose chez lui qui attirait naturellement les gens, qui poussait à vouloir se rapprocher et profiter de sa bonne humeur.
Et qu'il serait si facile de s'abandonner.
Je secoue la tête pour chasser Jake Sim de mon cerveau, mes doigts se resserrant autour de l'énorme carton pressé contre ma poitrine. Il pesait une tonne et je sentais mon dos protester face à la pression que je lui imposais pour rester droite. J'arrive devant l'escalier de mon immeuble, avisant la volée de marches devant moi et je déglutis. Je n'étais pas certaine d'atteindre le quatrième étage sans 1) faire tomber mon carton et potentiellement casser mon nouveau micro-ondes avant même de l'avoir installé et 2) me tuer à cause d'une chute causée par ledit carton.
Mais la simple idée de prendre l'ascenseur me donnait des frissons. J'avais toujours évité de me retrouver à l'intérieur, préférant nettement monter les étages à pied. Parce que je détestais cette cabine minuscule qui montait à une lenteur désespérante et le bruit des chaînes qui cliquetaient sur son passage. Le bâtiment était vieux et l'ascenseur n'avait pas été particulièrement rénové, simplement entretenu pour être fonctionnel. On tenait à peine dedans et ça me donnait des bouffées de chaleur rien que d'y penser.
Je détestais me retrouver dans des espaces confinés à un tel point que ça pouvait devenir problématique, selon la situation. Même chez moi. Toutes les portes de mon appartement restaient constamment ouvertes et les fenêtres subissaient le même sort lorsque je passais mes journées à l'intérieur. L'été, je vivais pratiquement sur mon balcon. Ou je passais le plus clair de mon temps sur le toit, avec le ciel comme unique plafond.
Mais il n'y avait pas la moindre âme charitable pour me faire cette faveur alors l'issue me semblait inévitable et j'en étais malade d'avance.
Jetant un regard mauvais à l'appareil, j'approche avec une lenteur délibérée. Et j'appuie sur le bouton d'un geste du coude, la gorge déjà nouée par l'anticipation. Louchant sur la flèche indiquant que la cabine redescendait vers moi, le cœur lourd. Il battait une mesure plus rapide et je prends une courte inspiration quand un bruit indique qu'il s'est stabilisé au rez-de-chaussée.
Il n'y avait donc personne pour me sauver de cet enfer ?
Un frisson remonte le long de ma colonne vertébrale et je regarde les portes s'ouvrir sur une cabine vide de tout occupant. Jetant un regard autour de moi en espérant encore croiser quelqu'un. Pourtant, personne ne vient à ma rescousse et je me résigne à entrer. Tout va bien se passer. Ce n'était pas la première fois. Je n'étais pas morte après les précédentes, aux dernières nouvelles. J'allais simplement fermer les yeux, penser à autre chose pour m'occuper l'esprit et prier pour ma vie.
Je me crispe en entendant les portes se refermer. Avant de sursauter, laissant échapper un cri de surprise à la main qui glisse soudainement entre les battants pour les forcer à se rouvrir. Une seconde plus tard, Jaeyun Sim investit la cabine, le souffle court. Et étrangement, je n'avais jamais été aussi heureuse de le voir qu'en cet instant.
Ses yeux s'agrandissent en m'apercevant avant de se radoucir, sa bouche ourlée d'un de ses éternels sourires. « Tiens tiens tiens...Ne serait-ce pas le destin ? » Je lève les yeux au ciel, resserrant brusquement mon emprise sur mon colis quand les portes cognent l'une contre l'autre et que la maudite traction commence, nous poussant vers le haut. « Moi j'appelle ça un cauchemar, mais nous n'avons jamais la même définition des choses, Sim. » je souffle entre mes dents serrées.
Je haïssais la sensation que le mouvement provoquait dans le creux de mon ventre.
Je remerciais le paquet de dissimuler la plus grande partie de mon visage aux yeux de Jake. Je refusais qu'il puisse lire la panique qui creusait mes traits et serpentait dans ma poitrine pour enserrer mon cœur. « On en est où, là ? » je demande, livide. « On vient de dépasser le premier étage. » me répond-il et j'aperçois tout juste son froncement de sourcils avant qu'une secousse ne vienne ébranler la cabine. Mon hurlement résonne dans l'habitacle et mon carton finit sa course sur le sol dans un bruit sourd. Mon dos rencontre l'une des parois de l'ascenseur, cherchant à s'y fondre et je serre les poings, la respiration chaotique. « Qu'est-ce qu'il se passe, Sim ? » je siffle, posant finalement une main contre ma poitrine. « C'était quoi ce bruit ? On est où ? Pourquoi est-ce qu'on ne monte plus ? » Les mots se succèdent à une vitesse effrayante et mes yeux ne quittent pas Jaeyun, suivant le moindre de ses mouvements. « Je crois qu'il a eu un problème technique. » soupire-t-il, en repoussant ses cheveux en arrière. « Avec un peu de chance on est bloqués au niveau du deuxième étage. »
J'avale difficilement ma salive. Une chaleur étouffante se répandait dans ma nuque, remontant en direction de mon visage. Et les parois de la cabine me donnaient l'impression de rétrécir centimètre par centimètre. « Comment ça 'bloqués' ? » je gémis, l'observant s'approcher du panneau de contrôle pour appuyer sur le gros bouton rouge qui s'y trouvait. Mais je ne l'entends déjà plus.
Tout devient flou seconde après seconde et j'ai de plus en plus chaud. Je me laisse tomber au sol, mes jambes ne supportant plus mon poids. Je replie mes jambes contre ma poitrine, mes bras entourant ceux-ci pour essayer de planquer mes tremblements.
Bloqués. Dans un ascenseur. Je crois qu'il n'y avait pas de pire enfer sur Terre.
Respirer devenait de plus en plus difficile, comme si tout l'air contenu dans mes poumons n'arrivait pas à passer la barrière de ma gorge. Ma poitrine était secouée de spasmes et j'enfouis ma tête entre mes genoux pour faire disparaître la vision de la cabine autour de moi. « Y/n ? » La voix de Jake résonne, tout proche. Mais elle me paraît comme étouffée, lointaine. Mon ventre était douloureusement noué et j'avais l'impression que mon cœur battait simultanément à plusieurs endroits en même temps. Je perdais pied avec la réalité, submergée par une peur si profonde qu'elle court-circuitait mes neurones et ne laissait qu'une créature tétanisée par une angoisse primitive.
J'étais persuadée que ma vie allait s'arrêter d'un instant à l'autre. Si ce n'était pas la pièce qui finissait par m'étouffer entre ses murs, qu'est-ce qui m'assurait que les fils qui retenaient la cabine en suspension n'allaient pas finir par lâcher ? Des scénarios plus terribles les uns que les autres continuaient de se jouer devant mes paupières closes et des larmes s'en échappent, mouillant mes joues brûlantes.
Des paumes calleuses se faufilent soudainement dans ma forteresse pour redresser ma tête vers le haut, me forçant à poser les yeux sur le visage de Jake. Ses cheveux m'avaient l'air encore plus ébouriffés que d'habitude mais la chose qui attire mon attention, c'est l'expression sur son visage.
Un sérieux que je n'avais jamais vu auparavant, une gravité qui semblait tellement décalée par rapport à son attitude quotidienne.
« Regarde-moi. » Ses lèvres bougent et je comprends à peine les mots qu'elles forment, suffoquée par la terreur. Les murs dans son dos continuaient d'avancer, pareils à des ombres menaçantes et mon regard n'arrive pas à s'en décrocher. J'étais consumée par quelque chose de beaucoup trop grand, de beaucoup trop intense et je me sentais comme emportée par cette violence, le cerveau électrocuté par le flot de sensations. « Je- Je- » je bafouille, transie de froid et pourtant sur le point d'entrer en combustion spontanée.
Les doigts de Jake se pressent davantage contre ma peau, imprimant une chaleur différente de celle qui ravageait l'intérieur de mon être. Ainsi qu'une pointe de douleur qui me fait grimacer, mais qui a le mérite de ramener mon attention sur lui. « T'occupe pas du reste, joli cœur. Regarde-moi. Seulement moi. » Le souffle court, j'effleure les lignes de son visage. Mes bras se resserrent contre mes jambes, endiguant à peine les tremblements qui me parcouraient.
Au moins, je n'allais pas mourir seule.
Son pouce va et vient contre l'arête de ma mâchoire, créant une friction qui endigue le torrent de réflexions et son autre main disparaît de mon visage, flottant le long de mon bras avant d'attraper l'une des miennes. De toute façon, je n'étais pas en état d'opposer la moindre résistance. Pas alors que j'avais le sentiment d'être aspirée dans un trou noir, de courir dans l'obscurité la plus totale sans trouver la moindre source de lumière. Il conduit ma paume jusqu'à sa poitrine avant de la poser à plat sur son pectoral. Et quand il pose la sienne par dessus, j'éprouve la pulsation de son cœur.
Tudum. Tudum. Tudum.
« Écoute. » souffle-t-il contre mon oreille, m'arrachant un frisson. « Concentre-toi sur ça. Rien d'autre. » Et je me démène contre l'effroi qui cherche à prendre le contrôle, focalisant mon attention sur le battement régulier que je sens résonner sous mes doigts. Les siens continuent d'imprimer un rythme sur ma peau, son souffle battant la mesure dans le creux de mon cou. À part de là, mon univers ne se résume plus qu'à ça. Aux sensations contraires qui se battent en duel à l'intérieur de moi. Au parfum d'agrumes qui flotte aux alentours et cherche à imprégner mon épiderme, au mouvement répétitif de sa main contre mon visage, aux aspérités de sa paume contre la mienne.
À son cœur qui bat sous moi, qui donne l'impression de battre pour moi.
Sans m'en rendre compte, ma respiration s'apaise peu à peu. Le nœud qui avait élu domicile dans ma gorge se desserre et le brasier s'amenuise, battant en retraite. Je ne saurais même pas dire combien de temps s'est écoulé, si ce ne sont que des minutes ou bien des heures mais je reprends seulement contact avec la réalité quand un bruit métallique tinte sur le côté, m'arrachant à ma transe.
Les portes s'ouvrent enfin, laissant apparaître la silhouette d'un technicien et ses yeux se posent, curieux, sur nos corps lovés l'un contre l'autre. Mon autre main avait également trouvé le chemin menant pull de Jake pour se raccrocher à quelque chose de tangible. Sa tempe effleurait toujours la mienne et je n'avais pas cessé d'éprouver les pulsations de son cœur sous le bout de mes doigts.
« Tout va bien ? » Au son de sa voix, mon cerveau reconnecte les derniers neurones qui lui restent et je me raidis. Avant de piquer un fard monumental devant l'image que l'on devait donner à ce pauvre bougre venu nous porter secours. « Sors moi de là, Sim. » je marmonne, en enfouissant ma tête dans son pull pour dissimuler mon visage cramoisi. Parce qu'il devait l'être, vu la chaleur qui crépitait sur mes pommettes et dans ma nuque. Un rire fait vibrer sa poitrine en guise de réponse. « Les désirs de la dame sont des ordres. » souffle-t-il dans mon oreille, son pouce glissant une dernière fois contre le dos de ma main avant de disparaître. « Tu crois que tu peux te relever ? » poursuit-il et je le sens remuer légèrement. « Si ce n'est pas le cas, je me ferai un plaisir de te port- » Mon corps se réveille à ses paroles et je prends subitement appui sur ses épaules pour me redresser sur mes jambes, comme traversée par un choc électrique.
L'instant d'après, je suis debout mais je sens mes genoux flageoler sans tarder et je me retiens à la paroi de la cabine pour ne pas m'effondrer à nouveau. Un bras s'enroule autour de ma taille, me soutirant un couinement de souris. Et je m'apprêtais à protester quand ses doigts pincent ma peau à travers le tissu de mon tee-shirt. Mon souffle s'étrangle dans ma gorge et j'écarquille les yeux, observant Jake avec effarement. « Arrête de râler, joli cœur. » répond-il, les yeux roulant dans leurs orbites. Mais son sourire habituel a retrouvé sa place sur son visage, me volant un battement de cœur au passage. « À moins tu veuilles t'étaler gracieusement sur la moquette en essayant de rejoindre ton appartement. C'est toi qui vois. » Son regard pétille de malice et mes lèvres frémissent. Puis je secoue la tête avant de désigner la sortie d'un mouvement sec du menton. « Sors. Moi. De. L Là. » je siffle entre mes dents serrées. Il pouffe et son emprise se resserre autour de moi, me permettant d'avancer avec plus de stabilité.
Je m'appuie sur lui pour évacuer la cabine et je respire instantanément mieux. Je ferme les yeux un instant, soupirant d'aise pendant qu'il demande au technicien s'il est possible d'apporter mon colis devant mon logement. « Je déteste vraiment les ascenseurs. » je finis par décréter quand nous nous éloignons. Un nouveau rire retentit sur le côté et il résonne à l'endroit où nos corps se touchent l'un et l'autre. « Je crois que j'ai plutôt bien saisi l'ampleur de ton aversion pour cette innovation technologique. » ne peut-il s'empêcher de commenter et je le foudroie du regard.
Néanmoins, une nouvelle question se pose lorsque nous arrivons à l'angle du couloir et que je me rappelle qu'il me reste encore un étage à monter avant d'atteindre celui où se trouvaient nos appartements. Enfin, elle ne reste pas longtemps sans réponse. En l'espace d'une seconde, je suis soulevée du sol et je hurle de surprise, crochetant mes bras autour de la nuque de Jake. Il fait fi de mes protestations, raffermissant sa prise sous mes jambes et je suis trimballée de marche en marche comme un sac de pommes de terre.
J'en profite bien entendu pour le maudire sur cinquante générations. Mais au vu de son air amusé, j'en venais à me demander s'il n'était pas versé dans le masochisme. Malgré tout, une partie de moi déborde de gratitude envers lui face à ce qu'il venait de se passer et je sens mes joues brûler à nouveau. Je saisis l'occasion pour me cacher contre son épaule, fermant les yeux en essayant d'apaiser ma respiration chaotique jusqu'à ce qu'il me repose au sol, retrouvant la même position pour servir de soutien tout au long du palier.
Difficile à dire quand il venait pratiquement de me sauver la vie et qu'il n'en avait pas une seule fois fait mention depuis que les portes s'étaient ouvertes. Jaeyun avait décidé de faire comme si de rien n'était, de poursuivre sur le même ton qu'il arborait habituellement. Et je lui en étais profondément reconnaissante. Je ne tenais pas à parler de ce qui s'était passé. Ni maintenant, ni jamais. Il avait déjà entrevu ma pire faiblesse et ça me coûtait de le reconnaître. Mais il avait agi avec calme et il m'avait aidé à traverser cette crise bien mieux que je ne l'avais espéré. Surtout, il n'en faisait pas étalage et il ne cherchait pas à l'utiliser comme prétexte pour me chercher des poux.
Il se contentait de m'escorter jusqu'à la porte de mon appartement comme un parfait gentleman et ça provoquait des sensations que je n'étais pas certaine d'accepter pour le moment, surtout quand il était celui qui les avait provoquées.
Nous atteignons notre destination et je me bats avec les clés perdues au fond de la poche de mon jogging. Je dois essayer bien trois fois avant de réussir à les rentrer dans la serrure, les doigts encore douloureux d'avoir serré si fort pendant si longtemps mais Jake ne fait pas le moindre commentaire à ce propos. Il attend simplement que j'ouvre la porte et il y a un moment de battement où nous nous regardons sans un mot. Je le vois jeter un coup d'oeil à l'entrée de chez moi avant de reposer ses yeux bruns sur moi. Et j'ai l'impression qu'on m'entend déglutir à l'autre bout de l'étage. « Je peux ? » finit-il par demander et je hoche silencieusement la tête.
Je ne savais pas pourquoi ça me semblait aussi intimidant de le laisser rentrer chez moi, mais je sentais une boule se loger dans le creux de mon ventre en le voyant se frayer un chemin dans mon appartement. Jusqu'à présent, ça avait toujours été mon recoin secret, mon havre de paix. Il y a peu de gens qui pouvaient se vanter d'avoir été invités ici. Parce que je ne laissais pas n'importe qui pénétrer dans mon espace vital.
Pourtant, mon ennuyant voisin me conduisait lentement en direction du salon et ça créait un désordre monstrueux tant dans ma tête que dans ma poitrine.
Il m'accompagne jusqu'au canapé et m'aidant à m'asseoir avant de se redresser. Observant la décoration sans la moindre pudeur. L'étalage de livres sur le tapis ainsi que la bibliothèque remplie à craquer, les plantes qui reposaient en équilibre précaire sur des étagères, le tableau peint par ma grand-mère qui représentait Venise et ses canaux. Le petit univers que j'avais construit mois après mois, pour me sentir en sécurité. Et je n'arrive pas à détacher mes yeux de son visage pendant qu'il inspecte ce qui se trouve autour de lui, les poings serrés sur mes cuisses. Il semble se rappeler d'où il est, passant une main sur sa nuque.
Un nouveau moment de silence où ni l'un ni l'autre ne sait quoi dire ou quoi faire. Il me donne l'impression de vouloir dire quelque chose avant de se raviser et je suis suspendue à ses lèvres. Bordel. J'allais m'interroger un certain moment sur ces mots qui n'avaient pas passé la barrière de sa bouche pour une obscure raison. À la place, il fait quelques pas sur le côté pour atteindre le bord du sofa. « Je suis de l'autre côté. Si jamais tu as besoin. » déclare-t-il, en pointant la paroi qui nous séparait d'un geste du pouce. Mon cœur tressaute à ses paroles. « Tu n'as qu'à cogner contre le mur. » Je lève les yeux vers lui, une boule dans la gorge. Mais les mots restent bloqués là, à quelques centimètres. Et il ne cherche pas à me les soutirer. Il contourne le canapé, quittant mon champ de vision et je sens mon corps s'enfoncer mollement entre les coussins. Pourtant, il n'a pas encore quitté la pièce et je sens l'urgence m'oppresser la cage thoracique.
« Merci. »
Merci d'avoir été là pour moi alors que nous n'étions que deux étrangers. Merci d'avoir gardé la tête froide quand j'étais en train de perdre la mienne. Merci d'avoir subi ma terreur sans broncher. Merci d'avoir été un roc immuable auquel me raccrocher pour ne pas perdre entièrement pied. Merci d'avoir respecté le peu d'amour-propre qu'il me restait et de ne pas poser de question.
Au fond, il y avait tellement de choses pour lesquelles je voulais le remercier.
Mais j'étais incapable de les verbaliser.
Alors elles tiennent en seul mot. J'espérais simplement qu'il saurait entrevoir toutes les choses qu'il pouvait contenir l'intérieur.
« De rien. Je ne résiste jamais à la tentation de sauver les demoiselles en détresse. »
Le silence suit cette remarque puis la porte claque dans mon dos, une poignée de secondes plus tard. Suivi par un rire. Le mien. Franc et libérateur, parsemé de restes de peur et d'une affection palpable.
Inconnue et terrifiante. Et pourtant si douce.
Tumblr media
Jake. Jake. Jake.
Son prénom persistait dans le creux de ma tête et ça menaçait de me rendre folle. Mais si ça s'était limité à ça, ça aurait presque pu être supportable. Mais j'éprouvais encore la sensation de son cœur pulsant sous mes doigts et le mouvement de son pouce contre l'arête de ma mâchoire, allant et venant inlassablement contre ma peau.
Regarde-moi. Seulement moi.
L'intensité de ses yeux plongés dans les miens. La fermeté de sa voix, de ses mains autour de moi. Pareil à un roc immuable au beau milieu de la tempête, seul élément auquel me raccrocher pour ne pas sombrer dans le néant le plus total.
Je suis de l'autre côté. Si jamais tu as besoin.
Je m'étais confrontée à une nouvelle facette de sa personnalité et je savais que je ne pourrais jamais revenir en arrière. À chaque fois que je me trouvais dans mon salon, je ne pouvais pas empêcher mes yeux de regarder la cloison qui séparait nos appartements respectifs. Dès que j'apercevais les portes de l'ascenseur, je visualisais à nouveau la scène.
Et tout recommençait, encore et encore.
Mon air absent n'était pas passé inaperçu auprès de mes amies. J'avais fini par leur confier ce qui me tracassait après un harcèlement en bonne et due forme de leur part. Sans trop rentrer dans les détails, mais ça avait été suffisant pour voir leurs yeux s'écarquiller.
« Qu'est-ce que tu ressens pour lui ? » m'avait demandé Karina, les lèvres plissées. Et je n'avais pas pu m'empêcher de rougir, mordillant l'intérieur de ma joue. « Je ne sais pas. » Parce que c'était le cas. Je n'en savais foutrement rien. Il faisait naître une multitudes d'émotions à l'intérieur de moi, dont je ne comprenais pas la moitié et j'étais complètement paumée. Un jour il était l'être le plus agaçant sur cette planète, l'autre il me semblait un humain plus que décent.
Pire même, il lui suffisait d'un geste ou d'une parole pour me faire basculer de l'autre côté.
Quand il se délestait de son air suffisant, il en devenait dangereusement attachant.
J'avais commencé à sentir mon cœur tressaillir en apercevant de petites attentions de sa part, aussi anodines soient-elles. Me tenir la porte d'entrée de l'immeuble lorsque l'on se croisait dans le hall. Accrocher un sachet du traiteur chinois du coin de la rue sur la poignée de ma porte, parce qu'il avait sûrement remarqué que j'oubliais pratiquement de me nourrir quand j'étais plongée dans mes révisions. Il avait même un putain d'élastique autour du poignet, qu'il m'avait déjà prêté en voyant mes cheveux retomber devant mon visage à cause du vent. Tout un tas de choses qui pouvaient passer inaperçues et qui n'auraient pas du avoir autant d'impact sur moi.Pourtant elles en avaient et c'était bien ça le fond du problème. Parce qu'il avait réussi à s'immiscer dans ma vie en quelques tours de main et que je savais qu'elle ne serait plus la même s'il venait à s'en aller un jour.
Et je ne voulais pas qu'il puisse avoir autant d'emprise sur moi, alors qu'il n'avait pas fait grand chose pour ça. Jaeyun Sim n'était pas quelqu'un avec de mauvaises intentions.
Un emmerdeur, oui. Pas un manipulateur. Ou alors j'étais simplement trop naïve.
Mais je n'arrivais pas à le concevoir.
« Tu crois qu'il ressent quelque chose pour toi ? » La question de Liz avait bloqué l'air dans mon poumons et j'avais senti mon cœur rater un battement. Jake, pour moi ? Impossible. En tout, cas, c'était ce que je préférais croire. Je n'avais, de toute façon, rien fait pour ça.
Après tout, je n'étais que sa voisine insupportable et rigide avec un supplément crise d'angoisse. Rien de bien charmant. Tout au plus, j'étais une distraction. « Je ne pense pas, Liz. » j'avais soufflé, en haussant les épaules. Néanmoins, j'avais aperçu le regard de Karina et le léger pli à la commissure de ses lèvres. Celui qui me faisait penser qu'elle en savait plus qu'elle ne le disait. Mais elle n'avait pas cherché à alimenter la discussion, restant volontairement silencieuse. Je l'avais observée pendant un court moment avant de changer de sujet pour ne pas ressasser les choses plus longtemps mais j'avais senti ses yeux se poser à intervalles réguliers sur mon profil, comme pour chercher des réponses à ses propres questions.
Même mes textes de loi n'avaient pas suffi à me changer les idées et j'avais repoussé mes cahiers au bout de la table basse dans un soupir exaspéré. Il fallait que je prenne l'air. Alors je m'étais redressée, enfilant des baskets avant de sortir de mon appartement. Et j'avais gravi les escaliers un à un en direction du toit de l'immeuble.
Il était accessible aux locataires et avait été aménagé joliment, pareil à un jardin suspendu au-dessus du vide. Les jardiniers les plus aguerris du bâtiment s'étaient attelé à construire un potager dans des bacs en bois et une pergola trônait en son centre, envahie par des plantes grimpantes aux fleurs d'un jaune vibrant. Des canapés en vieilles palettes, recouvertes de matelas moelleux et de coussins colorés avaient été disposés sur le côté, avec une vue imprenable sur le quartier. Il y faisait bon venir et j'y avais élu domicile à de nombreuses reprises lorsque j'avais besoin de respirer. Pour lire, recroquevillée sur l'un des sièges en regardant le soleil se coucher ou m'allonger pour observer les étoiles.
Je m'y sentais bien. En paix. Un peu coupée du monde et de son agitation permanente.
Lorsque j'ouvre la porte menant au toit, mes paupières se plissent à cause de la lumière du soleil. La main en visière sur mon front, je jette un coup d’œil aux alentours pour voir s'il y avait la moindre âme qui vive mais l'endroit semblait désert. Alors j'avance tranquillement, m'arrêtant pour humer le parfum du chèvrefeuille sur le chemin. Et lorsque je me rapproche de mon canapé préféré, j'aperçois une silhouette étendue en travers de celui-ci.
Très vite, je me fige en reconnaissant Jake. Allongé de tout son long sur le matelas, il avait passé un bras en travers de son visage pour se protéger du soleil. Il portait son éternel short de sport en coton gris et un tee-shirt qui avait connu une autre vie, délavé avec le temps. Ses cheveux bruns s'étalaient en corolle autour de sa tête et sa poitrine se soulevait doucement, signe qu'il était profondément endormi.
Mon corps tout entier me criait de faire marche arrière. Mais je me retrouve à contourner le divan d'extérieur pour me retrouver de l'autre côté, tout proche de lui. Mes yeux l'effleurent des pieds à la tête et je me surprends à regarder son torse s'élever puis s'abaisser au rythme de sa respiration.
Il me semblait si calme. Apaisé. Terriblement inoffensif, ainsi exposé.
Jake fronce les sourcils un instant, marmonnant quelque chose dans son sommeil avant de gigoter pour se caler plus confortablement sur le flanc, des mèches de cheveux retombant souplement sur son visage. Et je suis fascinée par les lignes de son visage, dénué de son expression habituelle. L'arête parfaitement droite de son nez, l'arc de ses sourcils, les courbes pleines de ses lèvres. Cette bouche insolente, capable du meilleur comme du pire. Parfois retroussée en une moue boudeuse, ou pleinement étirée pour laisser entrevoir son large sourire.
Cette même bouche qui me susurrait des encouragements au beau milieu du chaos, pareils à un fil d'Ariane pour trouver la sortie du labyrinthe.
Mes doigts s'arrêtent à quelques millimètres à peine de son visage, mon cœur s'emballant dans ma poitrine en comprenant ce que je m'apprêtais à faire. Et je retire mon bras avant de faire une bêtise mais des doigts s'agrippent au bas de mon tee-shirt, tirant assez fort pour me faire basculer en avant. Il m'entraîne avec lui, terminant sur le dos et je m'écrase de tout mon long sur son torse avec un glapissement de surprise. Avant de me raidir d'un seul coup, tétanisée par la situation. Je n'osais pas faire le moindre mouvement. Pas même émettre un son. Je ne savais pas si c'était volontaire de sa part ou s'il l'avait fait inconsciemment et j'attendais une réaction pour agir à mon tour.
Mais il ne bronche pas, pliant un bras sous sa tête avant de se renfoncer dans le canapé. Ce qui ne m'aidait pas le moins du monde. J'essaye de me redresser pour me sortir de là mais c'est à ce moment-là que je prends conscience du bras passé dans mon dos, me gardant prisonnière de son étreinte. Et celle-ci se resserre quand je tente de m'en échapper, me pressant davantage contre lui.
Est-ce qu'il était aussi tactile quand il dormait ?
Je soupire avant de laisser retomber ma tête contre mon torse. Les pulsations de son cœur battaient la mesure contre la paume de ma main et le chaleur du soleil réchauffait doucement ma peau. Ça, combiné au souffle régulier de Jake et au silence qui nous entourait, me pousse à ne pas me battre davantage et je me détends entre ses bras. De toute manière, ce n'était pas comme si je pouvais faire autre chose. Je n'avais pas vraiment envie de le réveiller. Pas quand il semblait si serein.
« Parfait. » Un mot, exhalé de manière presque inaudible. Je doute de l'avoir entendu, croyant avoir rêvé. Mais quand je lève la tête pour observer Jake, ses lèvres arboraient un sourire tout ce qu'il y a de plus satisfait. Même s'il gardait les yeux obstinément fermés, sa fréquence cardiaque avait pris un autre rythme, m'indiquant qu'il était bel et bien réveillé. Et ça fait naître un sourire sur mon visage, malgré moi. « Tu t'amuses bien ? » je demande, les sourcils froncés. « Comme un petit fou. » me répond-il d'une voix rendue râpeuse par sa sieste. Il n'avait toujours pas ouvert les paupières mais ses doigts pianotaient contre ma hanche, jouant un air connu de lui seul. « J'imagine que tu es réveillé depuis le début. » Un petit rire étouffé. « Depuis suffisamment longtemps pour savoir que tu as cherché à me molester. » J'écarquille les yeux, piquant un fard devant son insinuation. Il avait vu mon geste. Merde. Je détourne la tête, préférant cacher ma gêne contre son tee-shirt. « Je n'ai pas cherché à te molester. Ne te donne pas autant d'importance. » je grommelle contre son torse, les pommettes cuisantes. « Non mais je te comprends. Je sais que je suis séduisant même dans mon sommeil. Tu n'y peux rien, c'est une réaction tout à fait normale. » rétorque-t-il avec insolence et je donne une tape agacée contre son torse. Son hoquet se transforme en éclat de rire, me faisant relever la tête. Et son visage retrouve cette douceur inhabituelle, me laissant saisie par la teinte dorée de sa peau et l'éclat brillant dans ses yeux. Je me gorge de cette vision jusqu'à ce qu'il baisse les yeux sur moi, nos regards se croisant et je me fige.
D'un seul coup, je suis consciente de tout ce qui se trouve autour de moi.
De son souffle qui échoue contre ma joue, de son cœur battant sous ma main. Des paillettes dans ses iris et de l'intensité qu'ils dégagent, ainsi posés sur moi. De son bras chaud dans mon dos, du mouvement circulaire que son pouce avait entrepris contre ma hanche. De cette langueur qui m'avait envahie, lovée contre lui sous le soleil.
« Est-ce que je peux t'embrasser ? »
Mon cœur fait un looping dans ma poitrine et mon cerveau cesse de fonctionner pendant un moment. « Qu-Quoi ? » je bégaie, dans un état second. Je n'étais pas certaine d'avoir bien compris. Et j'avais l'impression d'avoir totalement perdu la maîtrise de mon propre corps. J'étais incapable de faire autre chose que le fixer, hébétée et il glousse avant de se redresser légèrement sur l'accoudoir du canapé. « Est-ce que je peux t'embrasser ? Genre...Là maintenant tout de suite ? » souffle-t-il et je suis le mouvement de ses lèvres pleines à mesure des mots qui s'en échappent. « S'il te plaît. »
Et en cet instant, il n'y a rien d'autre que lui dans ma tête. Jake. Jake. Jake. Comme si tout avait été balayé par sa simple présence, par la tendresse et le besoin à peine réprimés dans sa voix. Je me sens hocher la tête de manière infime, sans même réfléchir. L'instant d'après sa main libre est calleuse, brûlante contre ma joue. Et ses lèvres, pressées contre les miennes. Une pression infime, délicate. Hésitante. Retenue. Presque trop lointaine. Alors je prends appui contre son torse pour gagner les centimètres manquants, appuyant plus fermement ma bouche contre la sienne.
C'est le signal qu'il attendait parce qu'il approfondit le baiser, effleurant plus fermement mes lèvres. Ses doigts s'arriment à ma nuque, me faisant pencher la tête pour lui donner plus d'accès et je laisse échapper un soupir, cramponnée à son tee-shirt. J'étais court-circuitée, traversé une vague déchaînée, mise sens-dessus-dessous par la texture de sa bouche et son parfum flottant tout autour de moi.
Et cette chaleur. Presque insoutenable.
Je frissonne, laissant échapper une plainte qu'il étouffe d'un nouveau baiser, des mèches de cheveux effleurant mes pommettes au moindre mouvement. Ses doigts s'étaient glissés sous la lisière de mon haut, à même ma peau et la sensation de sa paume rêche dans le creux de mon dos répandait un brasier dans mon corps tout entier. Elle était là, parfaitement immobile mais la simple pensée qu'elle se balade ailleurs envoyait des décharges électriques le long de la colonne vertébrale.
Subitement, l'air vient à manquer. Il délaisse ma bouche, le souffle court avant de sourire, émerveillé. Moi, j'essayais de retrouver pied avec la réalité. Mais il ne m'en laisse pas la possibilité, enfouissant sa tête dans mon cou. Ses lèvres déposent une myriade de baisers contre la peau sensible, m'arrachant de nouveaux soupirs. Mes mains remontent pour se crocheter à sa nuque, enroulant mes doigts dans ses cheveux épais. Une canine érafle ma jugulaire et je me mords la langue pour ne laisser échapper un gémissement.
Cependant la douleur reconnecte le peu de neurones qui n'avaient pas été désintégrés et tout me revient d'un seul coup.
Où je me trouve. Avec qui. Et surtout à faire quoi.
Je me fige net, mes mains retrouvent leur appui contre son torse pour le repousser en arrière. J'aperçois l'air interdit sur son visage mais ça n'avait pas d'importance, à ce moment précis. La seule chose à laquelle je pensais, c'était de repousser cette attraction démentielle que je ressentais pour lui en cet instant. Cette douce folie qui anéantissait toute forme de rationalité. Une poignée de secondes plus tard, j'ai glissé hors de son étreinte, me jetant pratiquement hors du canapé. Un regard confus à son attention et je fais demi-tour, galopant vers la porte de sortie du toit. « Y/n ! » Mon prénom résonne dans mon dos et je n'ai jamais entendu Jake parler avec autant de détresse dans la voix. Mon cœur battait un rythme infernal dans ma poitrine et un nœud s'était logé dans mes entrailles. Un picotement résidait au bout de mes doigts et je repousse l'envie de secouer mes mains pour m'en débarrasser, filant à toute vitesse vers la cage d'escaliers. Je l'entends m'appeler à nouveau mais je résiste à la tentation de me retourner pour le regarder.
Parce que je savais que j'étais complètement fichue, si je le faisais.
Alors je refoule tout ce qui tempête à l'intérieur de moi. Cette impression de prendre la mauvaise direction. D'avoir fait une erreur monumentale. De partir à l'opposé du lieu où j'aurais toujours du me trouver. Parce que j'étais terrifiée de perdre le contrôle, de laisser quelqu'un d'autre avoir autant d'emprise sur moi.
Je ne voulais pas que Jake Sim puisse me briser le cœur d'un simple claquement de doigts alors je fuis. Je fuis aussi loin possible de lui. Et je me bouche les oreilles pour ne pas entendre le cri d'agonie de mon cœur face à cette décision.
8 notes · View notes
raphohwell · 4 months ago
Text
youtube
This song is one of the most influential songs about climate change in my home province of Quebec. I hope you will enjoy it, and take the opportunity to spend time thinking about the issues currently faced by our planet due to climate change.
Cette chanson est l'une des plus importantes dans le discours des changements climatiques dans ma province natale du Québec. J'espère en vous la montrant que vous l'apprécierez et prendrez du temps pour réfléchir aux bouleversements auxquels nous faisons face durant ces changements climatiques.
Lyrics - Paroles
[English]
There are only a few minutes left in my life At most a few hours, I feel myself weakening My brother died yesterday in the middle of the desert I am now the last human on Earth
They once described to me, when I was a child What the world looked like a very long time ago When my great-grandfather's parents were alive And snow still fell in winter
In those times, we lived according to the seasons And the end of summers brought the harvest Pure and limpid water flowed in the streams Where deer and moose came to drink
But I have only seen a desolate planet Lunar landscapes and suffocating heat And all my friends dying of thirst or hunger Like flies falling, until there was nothing left Nothing left Nothing left
There are only a few minutes left in my life At most a few hours, I feel myself weakening My brother died yesterday in the middle of the desert I am now the last human on Earth
It all started several years ago When my ancestors were obsessed By pieces of paper called money That made some men truly rich and powerful
And these new gods, stopping at nothing Were ready to do anything to achieve their goals To get even richer, they razed the earth Polluted the air and dried up the rivers
But after a hundred years, people rose up And warned them that everything had to stop But they did not understand this wise prophecy These men only spoke in terms of profits
It was years later that they saw the nonsense In panic, they declared a state of emergency When all the oceans swallowed the islands And floods hit the big cities
And then for a whole decade There were hurricanes and then fires Earthquakes and great drought Everywhere on faces, you could read distress
People had to fight against pandemics Decimated by millions by dreadful diseases Then others died of thirst or hunger Like flies falling, until there was nothing left Nothing left Nothing left
My brother died yesterday in the middle of the desert I am now the last human on Earth In the end, the intelligence we were given Will have been nothing but a beautiful, poisoned gift Because there are only a few minutes left in life At most a few hours, I feel myself weakening I can't walk anymore, I struggle to breathe Farewell humanity, Farewell humanity
[Français]
Il ne reste que quelques minutes à ma vie Tout au plus quelques heures, je sens que je faiblis Mon frère est mort hier au milieu du désert Je suis maintenant le dernier humain de la terre
On m'a décrit jadis, quand j'étais un enfant Ce qu'avait l'air le monde il y a très très longtemps Quand vivaient les parents de mon arrière-grand-père Et qu'il tombait encore de la neige en hiver
En ces temps, on vivait au rythme des saisons Et la fin des étés apportait la moisson Une eau pure et limpide coulait dans les ruisseaux Où venaient s'abreuver chevreuils et orignaux
Mais moi, je n'ai vu qu'une planète désolante Paysages lunaires et chaleur suffocante Et tous mes amis mourir par la soif ou la faim Comme tombent les mouches, jusqu'à ce qu'il n'y ait plus rien Plus rien Plus rien
Il ne reste que quelques minutes à ma vie Tout au plus quelques heures, je sens que je faiblis Mon frère est mort hier au milieu du désert Je suis maintenant le dernier humain de la terre
Tout ça a commencé il y a plusieurs années Alors que mes ancêtres étaient obnubilés Par des bouts de papier que l'on appelait argent Qui rendaient certains hommes vraiment riches et puissants
Et ces nouveaux dieux ne reculant devant rien Étaient prêts à tout pour arriver à leurs fins Pour s'enrichir encore, ils ont rasé la terre Pollué l'air ambiant et tari les rivières
Mais au bout de cent ans, des gens se sont levés Et les ont avertis qu'il fallait tout stopper Mais ils n'ont pas compris cette sage prophétie Ces hommes-là ne parlaient qu'en termes de profits
C'est des années plus tard qu'ils ont vu le non-sens Dans la panique ont déclaré l'état d'urgence Quand tous les océans ont englouti les îles Et que les inondations ont frappé les grandes villes
Et par la suite pendant toute une décennie Ce furent les ouragans et puis les incendies Les tremblements de terre et la grande sécheresse Partout sur les visages, on lisait la détresse
Les gens ont dû se battre contre les pandémies Décimés par millions par d'atroces maladies Puis les autres sont morts par la soif ou la faim Comme tombent les mouches, jusqu'à ce qu'il n'y ait plus rien Plus rien Plus rien
Mon frère est mort hier au milieu du désert Je suis maintenant le dernier humain de la terre Au fond, l'intelligence qu'on nous avait donnée N'aura été qu'un beau cadeau empoisonné Car il ne reste que quelques minutes à la vie Tout au plus quelques heures, je sens que je faiblis Je ne peux plus marcher, j'ai peine à respirer Adieu l'humanité, adieu l'humanité
4 notes · View notes
mrsines · 1 month ago
Text
Always And Forever
chapitre 7 -> Une nouvelle air
⚠️Cette histoire est la suite de Always And Forever, il vas y avoir Du Lilia X Reader pour les fan de Lilia X reader vous n’avez pas besoin d’avoir lue les premier chapitre pour comprendre il suffit de savoir que Wanda a jeter un sort bonne lecture ⚠️
♥*♡∞:。.。  。.。:∞♡*♥ ♥*♡∞:。.。  。.。:∞♡*♥
Malia, une jeune ado de 17 ans aux cheveux châtains, marchait vers l'entrée de son lycée. Elle n'avait pas encore mis le pied sur le campus que déjà, un gars s'approcha d'elle. Il se moquait bruyamment, la poussant un peu, cherchant à la déranger. Malia le fixa, prête à répliquer, son regard perçant et sa posture déterminée.
"Alors, tu veux jouer les dures, hein ?" lança le gars avec un sourire moqueur.
Mais avant qu'elle ne puisse répondre ou riposter, une voix familière se fit entendre derrière elle.
"Tu veux peut-être essayer quelqu'un d'autre ?" Billy Maximoff, l'air calme mais résolu, s'interposa entre elle et le gars. Il était bien plus grand que ce dernier, et son attitude dégageait une confiance qui ne laissait aucun doute.
Le gars, visiblement vexé, se tourna vers Billy, prêt à en découdre. En un clin d'œil, les deux garçons échangèrent des coups rapides, leurs corps s'entrechoquant dans une mini-bagarre. Malia, un peu surprise mais admirant la rapidité de Billy, observa le combat. Finalement, le gars, trop épuisé et pris au dépourvu, se releva et se jeta dans la foule, jurant sous son souffle.
Billy se tourna alors vers Malia, qui l'observait toujours, les bras croisés.
"J'aurais pu m'en sortir seule, tu sais," dit-elle, un léger sourire aux lèvres.
Billy haussait les épaules avec une expression impassible, avant de répondre d'une voix calme : "Un simple merci aurait suffi."
Malia et Billy marchaient côte à côte dans le couloir, la bagarre derrière eux maintenant un souvenir lointain. L'atmosphère autour d'eux semblait se détendre après l'incident. Malia jetait de temps à autre un regard à Billy, comme pour essayer de comprendre ce qui venait de se passer.
"Tu sais, je n'avais vraiment pas besoin de ton aide," dit-elle, brisant finalement le silence.
Billy sourit légèrement, ses mains dans les poches de son sweat. "Tu crois ça, mais regarde où ça t'a menée. Ça aurait été une belle scène si tu t'étais mise à lui répondre."
Malia roula des yeux mais ne put s'empêcher de sourire. "Je n'ai pas l'habitude de laisser quelqu'un intervenir pour moi," répondit-elle en haussant les épaules. "Je me défends seule."
"Je comprends," dit Billy, maintenant un ton plus sérieux. "Mais parfois, ça fait du bien de laisser quelqu'un d'autre prendre les devants, tu sais ? Surtout si ça t'évite de te retrouver dans une situation plus compliquée."
Malia réfléchit un instant à ses paroles. Elle savait qu'il avait raison, mais il y avait toujours cette part d'elle qui détestait l'idée de dépendre de quelqu'un d'autre.
 " Tu es toujours aussi impulsif comme ça ?" demanda-t-elle en ricanant légèrement.
Billy haussait les épaules. "C'est dans ma nature. J'aime bien m'assurer que les gens autour de moi vont bien, même si ça me coûte quelques coups de poing."
Ils arrivèrent devant la porte de la salle de cours. Billy s'arrêta un instant avant de tourner la poignée. "En tout cas, t'as de la chance que je sois là aujourd'hui," dit-il en la taquinant.
Malia sourit, l'air un peu plus détendu. "Ouais, ouais. C'est noté." Elle s'éloigna un peu, avant de se tourner à nouveau vers lui. "Merci, Billy."
"Pas de quoi," répondit-il, avec un clin d'œil, avant d'entrer dans la salle.
Ils s'assirent à des places séparées, mais Malia sentait qu'elle avait fait un pas de plus pour comprendre Billy. Peut-être qu'accepter un peu d'aide n'était pas aussi mauvais que ce qu'elle pensait.
༺♡༻
Le cours de Rosalia se déroulait calmement, avec les élèves concentrés, quand la porte s'ouvrit brusquement. La directrice Agatha Harkness se tenait sur le seuil, son regard perçant balayant la salle. Un silence immédiat s'installa.
"Rosalia, Billy, Malia, j'ai besoin de vous trois," annonça Agatha d'une voix autoritaire.
Rosalia leva un sourcil, un peu surprise par l'interruption, mais elle garda son calme. "Vraiment ? En plein cours, directrice ? Vous ne pouvez pas attendre ?"
Agatha esquissa un sourire malicieux. "Non, je ne peux pas. Il y a quelques affaires urgentes à régler, et je préfère les traiter tout de suite."
Rosalia la regarda avec un air amusé, croisant les bras. "Vous êtes bien insistante, mais vous savez, je comptais leur faire un examen aujourd'hui. Vous ne voulez quand même pas être celle qui leur fait rater ça, n'est-ce pas ?" Rosalia la taquina, mais ses yeux brillaient d'une lueur de défi.
Agatha, loin de se laisser impressionner, haussait les épaules en souriant. "Oh, vous avez bien du courage, Rosalia. Mais je pense qu'après ce petit entretien, vous pourrez toujours leur faire cet examen, et ce sera à vous de décider s'ils le réussissent ou non."
Rosalia émit un petit rire nerveux, réalisant que la situation allait sûrement être plus compliquée que prévu. Agatha s'approcha alors du bureau, son ton prenant une tournure plus formelle.
 "Après les cours, Billy, Malia, dans mon bureau. Et vous aussi, professeur," ajouta-t-elle en se dirigeant vers la porte.
Les élèves échangèrent des regards intrigués et légèrement inquiets. Rosalia se redressa dans son fauteuil, les bras croisés, et attendit qu'Agatha sorte de la salle. Une fois la porte refermée, elle se tourna vers ses élèves.
"Bon, mes chers élèves, vous avez entendu la directrice," dit-elle en feignant un air sérieux. "Rien de grave, je suppose, mais soyez sages pendant les cours. L'entretien après, je ne peux pas vous garantir qu'il soit aussi agréable."
Billy et Malia se lancèrent un regard, se demandant ce qui les attendait dans le bureau de la directrice. Lorsque la cloche annonça la fin des cours, Billy, Malia et Rosalia se rendirent, à contrecœur, au bureau de la directrice. Ils marchaient dans le couloir, chacun avec des pensées diverses, mais aucun d'eux ne pouvait échapper à l'évidence : la confrontation avec Agatha serait probablement sérieuse.
Ils arrivèrent devant la porte du bureau de la directrice. Agatha les attendait déjà, assise derrière son bureau, son regard à la fois autoritaire et perçant. Elle leva les yeux et les invita à entrer d'un geste.
"Bienvenue," dit-elle en fermant la porte derrière eux. "Asseyez-vous."
Rosalia prit place dans un fauteuil près de la fenêtre, tandis que Malia et Billy se firent face à Agatha, un peu mal à l'aise. La directrice les fixa un moment, les yeux plissés.
"Alors," commença Agatha, sa voix calme mais ferme. "Je suppose que vous êtes conscients que ce genre de comportement ne doit pas se reproduire. La bagarre dans le couloir. Vous avez attiré l'attention, et pas de la bonne manière."
Billy croisa les bras, prêt à répondre, mais Agatha l'arrêta d'un geste de la main.
"Je n'ai pas encore fini," dit-elle avant de se tourner vers Malia. "Malia, tu n'as pas l'habitude de te laisser faire, je le sais. Mais est-ce que tu crois que c'était la bonne façon de réagir ?"
Malia, un peu déstabilisée, chercha ses mots. "Je n'avais pas l'intention de me laisser faire, c'était juste qu'il m'énervait vraiment..." Elle s'arrêta, se rendant compte qu'elle avait un peu perdu sa crédibilité.
"Je comprends que ça puisse être frustrant," reprit Agatha d'un ton plus calme, "mais cela ne justifie pas l'usage de la violence. Billy, tu as bien voulu intervenir, mais as-tu réfléchi aux conséquences de ton geste ?"
Billy roula les yeux, agacé. "Il m'a cherché. Je pouvais pas juste le laisser faire." Il se tourna vers Malia, comme pour chercher du soutien.
"Peu importe la situation, Billy," répondit Agatha en le fixant. "Il y a des façons plus intelligentes de résoudre les conflits. Une bagarre dans les couloirs de l'école, ce n'est pas juste un problème de règles, c'est aussi une question de respect. Respect envers vous-mêmes et envers les autres. Vous êtes des jeunes adultes, vous devez apprendre à maîtriser vos impulsions."
Rosalia, qui jusque-là était restée silencieuse, intervint doucement. "Je pense que l'intention de Billy n'était pas mauvaise. Il voulait aider, mais il a agi sans réfléchir."
Agatha hocha la tête, prenant un moment pour digérer la remarque. "Je sais que Billy a agi de manière protectrice, mais il doit comprendre qu'il n'est pas là pour jouer les héros à chaque instant. Les bons gestes ne sont pas toujours ceux qui donnent la meilleure impression. Et Malia, tu dois apprendre à mieux gérer tes émotions, sinon tu risques de te retrouver dans des situations comme celle-ci trop souvent."
Les jeunes écoutaient attentivement, leurs visages sérieux. Agatha les observa un instant avant de conclure.
"Je ne vais pas vous punir pour cet incident, mais je veux que vous compreniez bien la leçon. Vous avez chacun un rôle à jouer dans cette école, et il n'est pas question de régler vos différends par la violence. Je m'attends à ce que cela ne se reproduise pas."
Elle marqua une pause et, avec un sourire presque imperceptible, ajouta : "Maintenant, filez. Et souvenez-vous : ce genre de conversation, on n'a pas à la répéter. Pour votre bien à tous les deux."
Billy et Malia quittèrent le bureau, jetant un dernier regard à Rosalia, qui, bras croisés, semblait peu ravie de la situation. Une fois la porte refermée derrière eux, Agatha prit place derrière son bureau, observant Rosalia avec un sourire en coin.
— Reste ici.
Rosalia arqua un sourcil mais ne bougea pas.
— Depuis quand tu n'obéis pas à mes ordres ? lança Agatha, son ton à la fois ferme et joueur.
— Depuis que ça te déplaît, répondit Rosalia sur un ton taquin, un léger sourire au coin des lèvres.
Agatha se lécha lentement les lèvres, son regard devenant plus intense.
— Hmm, je vois. Tu aimes donc tester mes limites.
Rosalia haussa les épaules, feignant l'innocence.
— Tester ? Non. Mais il n'y avait absolument aucune raison d'interrompre mon cours pour ça.
Agatha se pencha légèrement en avant, ses doigts entrelacés sur son bureau.
— Oh, je ne suis pas d'accord. Je pense que c'était une raison parfaite. Après tout, il fallait bien que je te voie, non ?
Rosalia roula des yeux, mais son sourire restait.
— Tu aurais pu attendre la fin de la journée, comme une directrice raisonnable.
Agatha se redressa, feignant l'offense.
— Raison... quoi ? Ce mot ne fait pas partie de mon vocabulaire. Et franchement, interrompre ton cours était bien plus amusant. Tu avais l'air tellement contrariée.
Rosalia croisa les bras, un sourcil levé.
— Amusant ? Tu trouves ça amusant de perturber mes élèves et de m'agacer ?
Agatha sourit, malicieusement.
— Enormément. Et avoue-le, toi aussi, tu as adoré.
Rosalia détourna le regard, un léger rouge montant à ses joues, mais elle ne répondit pas. Agatha, satisfaite, répondu: 
— Très bien, je te laisse retourner à tes précieux élèves... pour l'instant. Mais rappelle-toi, Rosalia, j'aime bien quand tu me donnes un peu de résistance. Ça rend les choses tellement plus intéressantes.
Dans un mouvement fluide, Rosalia s'assit sur le bord du bureau, croisant les jambes avec une élégance délibérée. Agatha la regarda, un sourire en coin étirant doucement ses lèvres.
— De la résistance ? demanda Rosalia avec un sourire taquin. Tu ne saurais pas y faire face.
Agatha inclina légèrement la tête, laissant échapper un léger rire. Son regard glissa brièvement vers les jambes croisées de Rosalia avant de remonter lentement, s'arrêtant sur ses yeux.
— Oh, vraiment ? murmura Agatha, son ton bas et chargé d'une malice douce.
Rosalia soutint son regard, un air de défi dans les yeux, avant de changer brusquement de sujet.
— Trêve de plaisanteries, je voulais te parler du budget pour le voyage scolaire.
Agatha ne répondit pas tout de suite. Son regard s'attardait, presque involontairement, sur la posture décontractée mais assurée de Rosalia. Ses pensées dérivaient, se perdant dans chaque détail — la façon dont la lumière caressait la silhouette de Rosalia, le ton légèrement provocant de sa voix.
— Agatha ? appela Rosalia, en arquant un sourcil, son sourire amusé trahissant qu'elle avait remarqué l'absence de réponse.
Agatha cligna des yeux, comme si elle venait de se réveiller d'un rêve.
— Oui, pardon... le budget, dis-tu ? répondit-elle, un peu trop vite, en se redressant pour reprendre contenance.
Rosalia la fixa, son sourire s'élargissant légèrement.
— Tu es sûre que tu m'écoutes ?
Agatha posa son coude sur le bureau, appuyant son menton sur sa main pour masquer son embarras.
— Continue. Je t'écoute... enfin, maintenant.
— Tu es incorrigible, murmura-t-elle, avant de croiser les bras. Mais je vais être claire : on ne part pas en voyage scolaire si tu ne débloques pas plus de fonds.
Agatha, toujours un peu distraite, esquissa un sourire malicieux.
— Je ne sais pas, peut-être que je préfère te voir négocier encore un peu.
Rosalia haussa un sourcil, feignant l'exaspération.
— Si tu penses que je vais m'éterniser sur ton bureau pour ça, tu te trompes.
Agatha rit doucement, un éclat de malice dans les yeux.
Rosalia lui lança un regard faussement sévère, mais son sourire trahissait son amusement.
— Tu sais, parfois, je me demande si tu prends ton rôle de directrice au sérieux.
Agatha arqua un sourcil, un sourire narquois toujours sur les lèvres.
— Oh, je le prends très au sérieux. Mais ça ne veut pas dire que je ne peux pas... m'accorder quelques distractions, dit-elle, laissant ses mots flotter dans l'air.
Rosalia croisa les jambes dans un mouvement fluide, faisant légèrement craquer le bureau sous son poids, ce qui attira encore une fois le regard d'Agatha.
— Des distractions, hein ? lança Rosalia, son ton mi-figue mi-raisin. Tu devrais peut-être te concentrer sur ce voyage, sauf si tu veux que les parents viennent frapper à ta porte pour te demander des comptes.
Agatha, les yeux toujours fixés sur elle, sembla réfléchir un instant.
— Très bien, soupira-t-elle finalement, feignant la résignation. Je vais voir ce que je peux faire pour ce budget. Mais, ajouta-t-elle en penchant légèrement la tête, si je fais cet effort, qu'est-ce que j'ai en échange ?
Rosalia lui lança un regard incrédule, bien que ses lèvres esquissaient un sourire amusé.
— En échange ? Sérieusement ? C'est pour les élèves, Agatha, pas pour moi.
— Oui, mais tu es la seule qui vient défendre cette cause avec autant de... ferveur, rétorqua Agatha, son regard redevenu joueur.
Rosalia soupira, faussement exaspérée, avant de se pencher légèrement vers Agatha.
— Tu as une idée bien étrange de ce qu'est une négociation, murmura-t-elle, son visage s'approchant suffisamment pour troubler la directrice.
Agatha resta silencieuse, le sourire sur ses lèvres vacillant légèrement. Elle sentait la chaleur de la présence de Rosalia, son parfum subtil, et pendant un instant, elle perdit à nouveau ses mots.
— Alors, on a un accord ou pas ? insista Rosalia, rompant le silence tout en gardant son ton doux mais ferme.
Agatha finit par sourire, levant les mains en signe de reddition.
— Très bien, très bien. Je débloquerai les fonds. Mais seulement parce que je ne veux pas te voir revenir, assise sur ce bureau, pour m'en reparler.
Rosalia rit doucement, se redressant enfin.
— Tu mens mal, Agatha. Je crois que tu as apprécié cette négociation bien plus que tu ne veux l'admettre.
Agatha se contenta de sourire en coin, l'air de quelqu'un qui gardait un secret.
— Tu es libre de penser ce que tu veux, répondit-elle en prenant un ton faussement détaché.
— De toute façon, si tu ne fais rien pour le budget, je parlerai directement au comptable, lança-t-elle, un sourire taquin se dessinant sur ses lèvres.
Agatha inspira profondément, ses yeux glissant une fois de plus sur la silhouette de Rosalia. Elle se mordit discrètement la lèvre, luttant pour garder son calme. Voir Rosalia aussi sûre d'elle, aussi provocante, faisait battre son cœur plus vite, même si elle refusait de le montrer.
— Très bien, dit-elle finalement, sa voix légèrement rauque. Mais, avant que tu partes jouer les héroïnes auprès du comptable...
Rosalia haussa un sourcil, curieuse de la suite.
— Nous avons une réunion ce soir, rappela Agatha en se redressant légèrement dans son fauteuil. Professeur, parents délégués... et moi, bien sûr. N'oublie pas de venir.
Rosalia croisa les bras, son sourire s'élargissant.
— Une réunion, hein ? Tu es sûre que ce n'est pas une excuse pour me faire rester plus tard au lycée ?
Agatha pencha la tête, feignant une expression innocente.
— Moi ? Te retenir ? Pourquoi ferais-je une chose pareille ?
— Parce que tu aimes ça, répondit Rosalia sans hésiter, s'appuyant légèrement sur le bureau, les yeux fixés dans ceux d'Agatha.
Agatha détourna brièvement le regard, tentant de cacher l'effet que cette proximité avait sur elle.
— Eh bien, si tu es aussi observatrice lors de la réunion, les parents délégués risquent de se sentir un peu intimidés, dit-elle, son ton redevenant taquin.
Rosalia rit doucement, appréciant leur échange.
— Ne t'inquiète pas, je serai très sage, répondit-elle en se redressant. Enfin, sauf si on reparle encore du budget. Là, je ne promets rien.
Agatha la fixa un instant, une lueur amusée dans le regard.
— Sage... toi ? Je n'y crois pas une seconde.
Le sourire de Rosalia s'élargit, mais elle ne répondit rien, se contentant de la fixer avec une intensité qui fit frissonner Agatha.
Le regard d'Agatha suivait chaque mouvement de Rosalia avec une intensité qu'elle ne pouvait plus dissimuler. Elle se rapprocha légèrement, comme attirée par une force invisible, ses yeux glissant sans vergogne sur ses jambes croisées, ses hanches, et l'ensemble de sa silhouette. Rosalia, en toute conscience de l'effet qu'elle produisait, savourait la tension qu'elle provoquait, un léger sourire effleurant ses lèvres. Elle savait qu'Agatha était sur le point de craquer.
Le silence entre elles était lourd, chargé d'une énergie palpable. Agatha se mordit la lèvre, se retenant de faire le geste qui lui brûlait les lèvres. Elle ferma les yeux un instant, comme pour se contrôler. C'était une lutte intérieure contre le désir, et pourtant, elle n'arrivait pas à détourner le regard. Cette proximité était insupportable, mais irrésistible.
Rosalia, consciente de ce qui se passait, se pencha légèrement en avant, comme pour défier Agatha encore un peu plus. Elle n'avait jamais vu Agatha aussi déstabilisée, et cela la fascinait.
Finalement, Agatha brisa le silence, sa voix rauque et hésitante, comme si elle revenait de loin.
— Tu devrais y aller, les cours vont reprendre, dit-elle d'une voix qui trahissait à peine son trouble.
Rosalia se redressa, d'abord un peu déçue de voir la tension s'apaiser, mais son sourire ne se dissipa pas. Elle tourna légèrement les talons, mais avant de partir, elle lança un dernier regard à Agatha, un regard chargé de sous-entendus.
— À ce soir, alors, Aniema mea, dit Agatha, son ton adouci par un étrange mélange de tendresse et de désir.
Rosalia se figea un instant à l'entente de ces mots. Elle savait qu'Agatha venait de prononcer quelque chose de plus que l'ordinaire. Ce surnom avait un goût particulier, une douceur qu'elle n'avait pas anticipée.
Elle se tourna lentement, un sourire en coin, avant de répondre, un éclat malicieux dans ses yeux.
— À ce soir, Agatha.
Puis, d'un pas léger, elle sortit de la pièce, laissant Agatha seule, profondément perturbée par la scène qui venait de se dérouler, tout en sachant qu'elle n'était pas prête d'oublier ce moment 
༺♡༻
Le cours d'histoire de Lilia Calderu se déroulait tranquillement, les élèves absorbés par les leçons du jour. Cependant, un accident inattendu survint. Un des élèves, distrait, se leva brusquement pour récupérer un livre sur l'étagère derrière lui, mais il perdit l'équilibre et s'écrasa contre le coin de la table en bois. Un cri perça l'air, suivi par un bruit de métal contre la peau, et l'élève se tordit de douleur, le sang commençant à s'écouler de sa tempe.
Instantanément, Lilia se précipita vers lui. "Reste calme, tu vas t'en sortir," dit-elle d'une voix rassurante, tout en cherchant du regard de quoi nettoyer la plaie. 
Les autres élèves étaient figés, certains essayant de comprendre la situation, d'autres déjà sortant leurs téléphones pour appeler à l'aide.
Mais à quelques mètres de là, Malia, qui observait la scène depuis son bureau, sentit son estomac se tordre. L'odeur du sang, chaude et métallique, lui parvint instantanément, s'insinuant dans ses narines avec une intensité dévastatrice. Ses yeux se firent plus sombres, une lueur rougeoyant dans ses pupilles. L'odeur du sang la perturbait, réveillant quelque chose en elle, quelque chose de primal et de puissant.
Le cœur de Malia se mit à battre plus vite, ses sens en alerte, et une vague de faim dévorante s'empara d'elle. Elle ferma les yeux un instant, se concentrant sur sa respiration pour essayer de rester calme, mais l'envie de céder à sa nature la rendait presque folle.
Elle sentit ses mains devenir froides, les doigts tremblants légèrement alors qu'elle luttait contre l'appel irrésistible de la tentation. Je ne peux pas, pas ici... Pas devant tout le monde, se répéta-t-elle intérieurement. Elle savait que personne, pas même Lilia, ne savait ce qu'elle était. Son secret devait rester intact.
Malia se leva brusquement de sa chaise, faisant semblant de s'éloigner pour aller chercher de l'aide ou de l'air frais. Elle traversa la salle d'un pas pressé, ses yeux rivés sur la porte, essayant de ne pas attirer l'attention. À l'extérieur de la salle, elle s'appuya contre le mur, les mains serrées sur ses tempes, respirant profondément pour calmer son corps en proie à une soif qu'elle devait absolument contenir.
À l'intérieur de la classe, Lilia s'agenouilla près de l'élève blessé, examinant la plaie. Elle ordonna aux autres de chercher des pansements et du désinfectant. Aucun d'eux ne remarqua la réaction de Malia, trop occupés à gérer la situation.
Lilia murmura à l'élève blessé pour le rassurer. "Ça va aller, on va te soigner." Puis elle leva les yeux et chercha Malia. 
Elle se demanda brièvement où elle était partie, mais elle n'eut pas le temps de se poser plus de questions, car elle était concentrée sur l'élève.
De son côté, Malia, hors de la vue de la classe, ferma les yeux un instant, se maudissant d'avoir presque cédé. Billy, inquiet, suivait discrètement Malia alors qu'elle s'éloignait des autres. Il avait remarqué que quelque chose n'allait pas avec elle depuis un moment. Lorsqu'elle se dirigea vers les toilettes, il hésita un instant, mais la curiosité et l'inquiétude l'emportèrent. Il décida de la suivre, se disant qu'il devait être là pour elle.
En arrivant près de la porte des toilettes, il l'entrouvrit doucement, et la scène qui se déroula devant lui le figea. Malia se tenait devant le miroir, les yeux rouges et brillants, presque comme ceux d'un vampire, remplis d'une tristesse et d'une douleur profondes. Elle était en train de se tenir la tête, comme si elle essayait de contenir quelque chose en elle-même.
Malia tourna soudainement son regard vers Billy, un mélange de surprise et de frustration dans ses yeux. Elle leva une main en signe de protestation et dit, d'une voix tremblante, presque brisée :
"Tu n'aurais pas dû me suivre... Il faut que je sois seule."
Billy, cependant, ne recula pas. Il s'avança lentement, ses yeux remplis de compassion.
"Non, Malia, je ne vais pas partir. Je suis là pour toi. Peu importe ce que tu ressens, tu n'as pas à le traverser seule."
Malia baissa la tête, mais ses yeux ne cessaient de briller, remplis de douleur, et ses poings se serrèrent sur ses bras.
"Tu ne comprends pas... C'est difficile de tout contrôler, de ne pas faire de mal aux gens autour de moi..." Elle prit une grande inspiration, mais cela ne sembla pas l'aider à se calmer. "Je suis effrayée, Billy. Je ne sais pas pourquoi mes yeux sont comme ça, et je ne sais pas ce que je ressens..."
Billy, restant à une distance respectueuse mais proche, s'approcha lentement d'elle. "Tu n'as pas à tout comprendre tout de suite. Mais tu n'as pas à affronter ça toute seule. Je suis là. On peut trouver une solution ensemble."
Malia leva les yeux vers lui, la honte et la peur se lisant sur son visage. Mais en voyant la sincérité dans les yeux de Billy, une petite lueur de réconfort sembla passer dans son cœur. Elle se laissa lentement glisser contre le mur, s'asseyant sur le sol, toujours visiblement secouée.
"Je ne veux pas faire de mal à qui que ce soit, mais je... je me sens... différente, Billy."
Billy se baissa à sa hauteur, posant une main sur son épaule avec douceur. "C'est normal d'avoir peur, Malia. Mais tu es forte. Et même si tu te sens différente, ça ne te définit pas. Ce n'est pas ce que tu ressens, c'est ce que tu fais qui compte."
Malia le regarda un instant, ses yeux encore brillants, mais cette fois avec un léger sourire de gratitude. "Tu sais vraiment quoi dire, hein?"
"Je fais de mon mieux", répondit-il avec un sourire timide. "
Malia, respirait profondément, chaque inspiration étant un petit pas vers la sérénité. La chaleur de la main de Billy sur son épaule semblait lui apporter une forme de calme qu'elle n'avait pas ressenti depuis un moment. Elle ferma les yeux un instant, essayant de contrôler la montée de ses instincts.
"Je... je crois que ça va", murmura-t-elle, la voix encore tremblante, mais plus calme. "C'est comme si tout en moi était en feu, Billy, mais quand tu es là, je me sens... plus légère."
Billy lui sourit, un sourire sincère et rassurant. "Tu es plus forte que tu ne le crois, Malia. Ce que tu ressens, ce n'est pas toi, ce sont juste des émotions incontrôlables. On peut y arriver, ensemble."
Elle ouvrit lentement les yeux, se sentant un peu plus elle-même. Ses yeux, qui étaient rouges et brillants il y a quelques minutes, retrouvaient peu à peu leur couleur normale, la lueur vampirique s'estompant. Malia se redressa lentement, son souffle se calmant, et la tension dans son corps commença à se dissiper.
"Merci, Billy", dit-elle d'une voix plus stable. "Je ne savais pas que je pouvais... contrôler ça. J'avais peur de ce que je pourrais devenir."
Billy s'agenouilla à sa hauteur, toujours avec un regard bienveillant. "Tu n'as pas à avoir peur de toi-même. On apprend à gérer ça. Et même quand ça semble difficile, tu peux compter sur moi."
Elle le regarda avec une gratitude profonde. "Je crois qu'il n'y a que toi qui aurait pu m'aider à me calmer... Je... je me sens comme si une partie de moi était... revenue."
Billy la regarda, ses yeux remplis de sincérité. "C'est ce que font les amis, non ? On s'entraide quand ça devient trop lourd."
Malia hocha la tête, un sourire timide s'étirant sur ses lèvres. "Tu es un véritable ami, Billy."
Ils restèrent là un moment, simplement dans une tranquillité apaisante. Malia savait qu'elle n'était pas guérie, mais elle se sentait prête à affronter la suite, plus forte et soutenue par quelqu'un qu'elle savait pouvoir compter sur lui. Grâce à lui, elle avait trouvé une stabilité qu'elle n'aurait jamais cru possible.
༺♡༻
Lors de la réunion du lycée, l'atmosphère était sérieuse et professionnelle, les discussions sur les événements à venir et les objectifs de l'année scolaire prenaient la majeure partie de l'attention. Agatha et Rosalia, bien qu'assises parmi les autres membres du comité, n'arrivaient pas à garder leur concentration. Leurs regards se croisaient parfois, un sourire échangé ici et là, tout en restant totalement discrètes, mais leur jeu sous la table commençait à devenir de plus en plus palpable.
Rosalia, avec un sourire espiègle, fit glisser lentement sa main sous la table, effleurant le doigt d'Agatha, comme une invitation silencieuse à l'intimité. Agatha, d'abord surprise, jeta un regard furtif à Rosalia avant de répondre par un léger frisson et une pression légère de ses doigts contre les siens. Le contact était subtil, mais assez pour qu'elles puissent en ressentir l'intensité.
Les conversations autour d'elles semblaient se perdre dans le bruit de l'atmosphère scolaire, mais Agatha et Rosalia étaient dans leur propre monde à ce moment-là, se cherchant discrètement sous la table. Agatha, un sourire malicieux aux lèvres, glissa sa main vers celle de Rosalia, entrelaçant doucement leurs doigts.
Rosalia, ravie de cette complicité, répondit en serrant légèrement sa main, avant de faire une petite taquinerie en lui pinçant doucement les doigts. Agatha sursauta légèrement mais en gardant une expression calme, comme si rien ne se passait. Elle se pencha alors vers Rosalia, à peine audible pour les autres, murmurant :
 "Tu ne peux pas résister, hein ?" avec une pointe de malice dans la voix.
Rosalia sourit, ses yeux pétillant de malice. "Je crois que tu n'es pas prête à me suivre dans ce jeu," répondit-elle, sa voix basse, comme un défi.
Leurs mains se touchaient à chaque occasion discrète, effleurant le poignet, se frôlant entre les doigts, et la tension s'intensifiait à chaque mouvement furtif, alors que la réunion se poursuivait sans qu'aucune personne autour d'elles ne se doute de ce qui se passait sous la surface. Agatha et Rosalia étaient complètement absorbées par leur petit jeu, se cherchant, se taquinant, mais toujours dans les limites de l'implicite, gardant leurs gestes dans l'ombre de la réunion.
Malgré la sérieuse discussion sur l'organisation de l'événement à venir, Agatha et Rosalia étaient perdues dans l'instant, savourant cette complicité silencieuse.
Rosalia, après avoir partagé ce moment taquin avec Agatha, se sentit revenir à la réalité en entendant le sujet de la réunion tourner autour du voyage scolaire en Italie . Elle se redressa légèrement sur sa chaise, essayant de se concentrer sur les discussions financières, mais une partie de son esprit restait légèrement perturbée par la proximité d'Agatha.
La comptable, une femme d'une trentaine d'années, avait un sourire charmeur qu'elle offrait à Rosalia chaque fois qu'elle prenait la parole. Ses yeux brillaient d'une lueur intéressée alors qu'elle lui posait des questions sur les budgets, une manière indirecte de montrer qu'elle s'intéressait aussi à elle. Rosalia, malgré sa discrétion et son professionnalisme, sentit une légère gêne monter en elle face à ces gestes insistants.
Alors qu'elle répondait calmement à la comptable, elle sentit soudainement une pression douce sur sa cuisse. C'était Agatha. Discrète, Agatha avait posé sa main sur la cuisse de Rosalia sous la table, la serrant doucement, comme pour marquer son territoire, ou peut-être simplement pour attirer l'attention de Rosalia. Le geste était subtil, mais il ne manquait pas de la faire frissonner.
Rosalia, tout en écoutant la comptable, sentit l'effet de la main d'Agatha, qui montait en chaleur et en intensité. Elle baissa légèrement la tête pour ne pas trahir l'émotion qui montait en elle. Agatha, elle, semblait sereine, bien qu'un léger sourire amusé flottait sur ses lèvres. Elle laissait sa main là, doucement appuyée, jouant avec l'instant et le pouvoir que cela lui donnait.
Rosalia jeta un coup d'œil furtif à Agatha, se surprenant à apprécier ce geste protecteur. Elle prit une grande inspiration, tentant de rester concentrée sur la réunion, mais chaque fois que la comptable lançait un sourire un peu trop prononcé dans sa direction, elle sentait la pression de la main d'Agatha augmenter. Cela la calmait, mais la troublait tout de même.
"Est-ce que ça va ?" murmura Agatha, à peine audible, ses doigts se resserrant un peu plus autour de sa cuisse, comme pour renforcer ce lien secret entre elles.
Rosalia hocha la tête, cachant une légère rougeur sur ses joues. "Oui, tout va bien", répondit-elle d'un ton neutre, mais son esprit était bien loin de la réunion
. La main d'Agatha était devenue un rappel constant de la proximité entre elles, et chaque geste de la comptable semblait rendre l'atmosphère un peu plus tendue.
La réunion continua, mais Rosalia sentait que l'équilibre entre rester professionnelle et gérer l'attention d'Agatha devenait de plus en plus délicat.
༺♡༻
La réunion était enfin terminée, et l'atmosphère s'était détendue avec l'arrivée de l'apéritif. Les gens discutaient tranquillement, sirotant leurs verres de vin, tandis que Rosalia et Lilia se retrouvaient ensemble près du buffet. Lilia tenait son verre de vin, l'air détendu, et discutait de la réunion qui venait de se terminer. Rosalia, toujours un peu plongée dans ses pensées, regardait autour d'elle avant de se tourner vers Lilia.
"Alors, ce voyage scolaire en Italie... Tu crois que ça pourrait t'intéresser ?" demanda Rosalia, en souriant légèrement. Elle était curieuse de savoir si Lilia serait partante pour cette aventure à l'étranger, même si elle savait que Lilia avait un emploi du temps chargé.
Lilia haussait les épaules en feignant l'indécision, un sourire espiègle aux lèvres. "L'Italie, hein ? Ce n'est pas ce à quoi je pensais, mais pourquoi pas ? Les paysages, la cuisine, la culture... Ça peut être intéressant. Tu veux vraiment que je vienne avec vous ?"
Rosalia rit légèrement, amusée par la réponse de Lilia. "Oui, je pense que ça serait sympa d'avoir une amie avec nous pour le voyage. Et tu sais, je me dis qu'on pourrait en profiter pour explorer un peu. Il y a tout un tas de choses à découvrir, et l'Italie, c'est toujours une bonne idée, non ?"
Lilia leva son verre en un toast léger, son regard espiègle posé sur Rosalia. "Ouais, je suppose que ça pourrait être sympa de découvrir un peu plus la dolce vita. Et, qui sait, on pourrait aussi se perdre dans les ruelles de Rome, découvrir des endroits secrets." Elle lui lança un clin d'œil. "Mais tu sais, tu comptes sur moi pour pimenter un peu l'aventure."
Rosalia sourit en retour, appréciant l'enthousiasme de Lilia. "Je me doute bien, c'est exactement ce qu'on a besoin pour ce genre de voyage." Elle ajouta, plus sérieusement cette fois : "Et puis, on pourra en profiter pour se détendre et prendre le temps de savourer l'instant, loin de tout ce stress quotidien."
Lilia prit une gorgée de vin, son regard se perdant dans la contemplation des autres invités, avant de revenir sur Rosalia. "Ouais, tu as raison. Ça pourrait vraiment être l'occasion de nous amuser. Bon, je vais réfléchir à tout ça, mais il est fort probable que je me laisse tenter. L'Italie, c'est difficile à refuser."
Rosalia lui sourit en retour, ravie de la réponse. "Alors c'est décidé, tu viens avec nous. Ça va être un super voyage."
Les deux femmes continuèrent à discuter de l'Italie, des lieux qu'elles aimeraient visiter, des moments qu'elles pourraient partager, tout en dégustant les petits amuse-bouches et en profitant de l'apéritif. L'enthousiasme de Lilia était communicatif, et Rosalia se réjouissait de l'idée de vivre cette aventure à ses côtés.
Alors que Rosalia et Lilia discutaient, Agatha s'approcha, un sourire malicieux aux lèvres. Elle s'arrêta à leur niveau, jetant un coup d'œil à Rosalia, puis à Lilia, avant de porter son verre à ses lèvres, un geste qui, même innocent à première vue, semblait chargé de sous-entendus. Elle lécha doucement ses lèvres, un regard espiègle posé sur Rosalia.
Lilia, qui était en train de regarder sa montre, leva finalement les yeux et remarqua Agatha. Elle leur adressa un sourire, comme si elle se doutait de l'intention d'Agatha, puis se leva en disant : "Bon, je pense que c'est le moment pour moi de rentrer. Je vais réfléchir à ton offre, Rosalia. On se parle bientôt, d'accord ?"
Rosalia lui sourit en retour, lui offrant un dernier petit toast. "À très bientôt, Lilia. Prends soin de toi."
Une fois que Lilia s'éloigna, Agatha ne perdit pas de temps pour se pencher légèrement vers Rosalia, son regard toujours aussi suggestif. Elle murmura d'une voix basse et teintée de taquinerie : "Alors, c'était quoi ce petit jeu avec la comptable, Rosalia ? Tu m'expliques ?"
Rosalia, sentant la tension dans l'air, tourna les yeux vers Agatha avec un petit sourire en coin. "Il n'y avait pas de jeu, Agatha," répondit-elle calmement, mais la lueur dans ses yeux trahissait sa volonté de ne pas se laisser intimider. "Juste des conversations professionnelles, tu sais bien... Si tu veux savoir ce qui se passe, tu n'as qu'à y participer."
Agatha haussait les sourcils, amusée. Elle se rapprocha un peu plus, son corps légèrement incliné vers Rosalia. "Vraiment ? Parce que j'ai l'impression que tu t'es bien amusée. Et cette comptable semble un peu trop... enthousiaste, non ?" Elle laissa un léger rire s'échapper, se délectant de la gêne palpable qui s'était installée entre elles.
Rosalia roula des yeux, se moquant gentiment. "Tu es incroyable. C'est un jeu de regard, Agatha, rien de plus. Tu sais très bien que ce n'est pas mon genre de flirter avec tout le monde."
Agatha sourit plus largement, sans se laisser démonter. Elle prit une nouvelle gorgée de son vin, fixant Rosalia de ses yeux brillants. "Peut-être que tu sous-estimes l'effet que tu as sur les gens, Rosalia," 
Les deux femmes continuèrent à discuter avec d'autres invités, mais l'atmosphère autour d'elles semblait différente. Chaque conversation semblait un prétexte pour se rapprocher un peu plus, pour échanger des regards furtifs, des sourires discrets. Agatha et Rosalia jouaient à un jeu silencieux, un jeu qui ne disait pas son nom mais qui était palpable dans l'air.
Agatha se dirigea vers un groupe, en parlant de façon animée avec un collègue, mais ses yeux revenaient toujours vers Rosalia, observant ses gestes, son sourire, chaque mouvement. Chaque fois que leurs regards se croisaient, un frisson parcourait leur peau, comme une décharge silencieuse.
Rosalia, tout en discutant avec quelqu'un d'autre, sentit la présence d'Agatha derrière elle. Subitement, une main légère effleura son bras, un contact à peine perceptible mais néanmoins intime. Elle tourna la tête et aperçut Agatha, qui lui souriait discrètement, comme si de rien n'était. Rosalia soutint son regard pendant une fraction de seconde avant de détourner les yeux, son cœur battant un peu plus fort.
Agatha se rapprocha davantage, un léger mouvement de sa main effleurant le dos de Rosalia, juste assez pour que personne ne le remarque. La chaleur de son contact la fit frissonner, mais Rosalia garda son calme, feignant de ne rien ressentir. Cependant, un léger sourire se dessina sur ses lèvres lorsqu'elle tourna les yeux pour croiser le regard espiègle d'Agatha.
"Tu sais que tu me rends folle, n'est-ce pas ?" dit Agatha à voix basse, son souffle effleurant l'oreille de Rosalia.
Rosalia répondit en murmurant, tout en continuant sa conversation avec un autre invité : "Tu as l'air de bien aimer jouer à ce jeu, Agatha."
Elle ne laissait pas Agatha prendre le dessus, mais la tension entre elles était plus palpable que jamais. Chaque moment passé ensemble semblait charger l'air d'une énergie intime, comme si elles étaient toujours sur le point de céder à l'attraction magnétique qui les unissait.
À un moment, Agatha se pencha légèrement en avant, effleurant le bras de Rosalia en l'attrapant brièvement, un geste qui était à la fois discret et significatif. Rosalia, surprenant Agatha, tourna lentement la tête pour lui sourire, un sourire qui disait tout sans avoir besoin de mots.
"Tu sais, tu n'arriveras pas à me garder sous contrôle éternellement," dit Agatha avec un air à la fois provocateur et taquin, tout en jouant avec la coupe de vin dans sa main.
Rosalia haussait un sourcil, comme si elle cherchait une réponse tout en continuant à discuter avec d'autres, mais un brin de malice dans son regard trahissait ses pensées. "On verra bien, Agatha. On verra bien."
༺♡༻
La nuit était tombée sur Westview, enveloppant la ville d'une douceur calme. Malia, assise sur un banc, regardait les lumières de la ville clignoter au loin. Le vent frais caressait ses cheveux, mais elle ne semblait pas y prêter attention. Son esprit était ailleurs, perdu dans ses pensées. Elle n'avait pas envie de rentrer chez elle, pas avec ses parents qui étaient encore en pleine dispute. Cela devenait trop pesant, trop épuisant à supporter.
C'est alors que Lilia passa par là, remarqua Malia seule et silencieuse sur le banc. Elle hésita un instant, mais quelque chose dans l'attitude de Malia la poussa à s'approcher.
"Hey," dit Lilia doucement, en s'asseyant à côté de Malia. "Tu veux parler de ce qui ne va pas ?"
Malia tourna la tête et la regarda brièvement, une expression fatiguée sur le visage. Elle n'était pas surprise de la voir. Lilia avait toujours été celle qui savait comment apporter un peu de réconfort, même sans dire grand-chose.
"Je ne veux pas rentrer chez moi," répondit Malia d'une voix basse. "C'est compliqué, et je n'arrive plus à supporter tout ça... Les disputes, les cris... Je veux juste un peu de calme."
Lilia la regarda, son regard adoucissant en entendant la détresse dans sa voix. Elle comprenait mieux que quiconque cette sensation d'être coincée dans un tourbillon de chaos familial.
"Je comprends... C'est jamais facile," répondit Lilia en posant une main réconfortante sur l'épaule de Malia. "Mais tu sais, tu n'es pas seule. Tu as des amis, des gens qui tiennent à toi, même quand tout semble aller dans tous les sens."
Malia resta silencieuse un moment, avant de soupirer doucement. "Je sais... Mais parfois, c'est comme si tout était trop lourd. Je veux juste m'échapper un peu."
"Tu as le droit," répondit Lilia, son ton rassurant. "Et tu sais, tu n'as pas à tout porter seule. On est là pour toi."
Les deux restèrent là, côte à côte, en silence, le temps s'étirant autour d'elles. Les bruits de la ville semblaient lointains, comme étouffés par la tranquillité de la nuit. Malia se sentait un peu plus légère, juste par la simple présence de Lilia à ses côtés. Il n'y avait pas besoin de grandes paroles, juste d'être là, ensemble, en silence.
Lilia sentit la tension se relâcher un peu, et elle esquissa un sourire en regardant Malia, qui semblait s'apaiser grâce à sa présence. Elle posa une main réconfortante sur son bras et lui dit, d'un ton plus léger, presque taquin :
"Tu sais, Bambina, tu ne dois pas porter tout ça toute seule. On va trouver une solution, t'inquiète."
Malia, qui n'avait pas l'habitude d'entendre ce surnom, se tourna vers elle, un petit sourire se formant malgré elle. "Bambina," répéta-t-elle doucement, se surprenant à aimer ce surnom affectueux. "J'aime bien, ça fait un peu... chaleureux."
Lilia haussait les épaules, son sourire toujours en place. "Tout ira bien, même si ça ne semble pas facile en ce moment."
Malia sentit son cœur se réchauffer un peu, la tendresse dans la voix de Lilia apaisant ses pensées troublées. "Je suppose que vous avez raison," répondit-elle, le sourire devenant plus large. "Je me sens déjà un peu mieux, juste de t'avoir ici."
"Je serai toujours là, Bambina," dit Lilia avec une certaine douceur. "Tant que tu en as besoin. d'accord ?"
Malia hocha la tête, le regard adouci par la promesse de soutien silencieux. "D'accord," murmura-t-elle.
Les deux restèrent là un moment, profitant de la tranquillité de la nuit, chacune trouvant un peu de réconfort dans la présence de l'autre. Malia ne savait pas ce que l'avenir réservait, mais pour l'instant, elle se sentait moins seule, portée par la bienveillance de Lilia et ce surnom inattendu, "Bambina", qui résonnait dans son esprit comme une douce promesse.
༺♡༻
Billy, assis sur son lit, feuilletait des vieux grimoires poussiéreux, un regard concentré sur les pages jaunies. Il avait déjà exploré plusieurs livres sur la magie, mais aucun ne mentionnait une solution pour rompre le sort qui pesait sur sa famille. Frustré, il tourna une nouvelle page d'un livre ancien qu'il avait trouvé dans un coin, espérant que quelque chose de nouveau apparaisse.
"Rien... toujours rien..." murmura-t-il pour lui-même, une pointe de désespoir dans la voix. 
Il savait que le sort lancé par Wanda avait des conséquences profondes et que la seule personne capable de l'enlever serait probablement celle qui l'avait créé. Mais Wanda semblait avoir ses propres raisons de garder ce sort intact.
Ses yeux se posèrent sur un autre grimoire plus fin qu'il n'avait pas encore ouvert. Il hésita un instant, puis l'ouvrit, espérant que ce livre plus ancien contiendrait des informations qu'il n'avait pas encore découvertes.
Alors qu'il parcourait les pages, il tomba sur un passage qui fit battre son cœur un peu plus fort. Il parlait d'un rituel pour briser un sortilège, mais les conditions étaient floues. Il devait trouver une personne en particulier, et cela dépendait des intentions du sort, des personnes concernées, et de leur lien.
"Mais comment je vais savoir si c'est vraiment ça ?" se demanda-t-il, se pinçant les lèvres.
Il prit une grande inspiration et regarda autour de lui. Si Wanda, même inconsciemment, avait lancé ce sort, alors peut-être que la solution résidait en lui-même, ou dans ses propres liens avec sa famille. Billy savait que briser ce sort ne serait pas simple, mais il était déterminé à essayer, pour sa famille et pour la vérité. Il décida qu'il devait trouver plus d'indices, même si cela signifiait demander de l'aide à quelqu'un qui en savait plus que lui.
Alors qu'il fermait le livre et se préparait à se lever, il sentait que sa quête n'était que sur le point de commencer, et qu'il n'était peut-être pas aussi seul dans cette recherche qu'il le pensait.
~~<><><><>~~ FIN~~<><><><>~~
@sayresse17
@theonefairygodmother
11 notes · View notes
sh0esuke · 18 days ago
Text
" Love For You "
𝗠𝗲𝘁 𝗲𝗻 𝘀𝗰𝗲̀𝗻𝗲 : Arthur Morgan.
𝗥𝗲́𝘀𝘂𝗺𝗲́ : Depuis les événements de Blackwater, les membres du gang sont tous à fleur de peau. Ils regardent par dessus leur épaule, discutent avec attention quand ils s'agit de civils qu'ils croisent et volent, tout ça dans l'espoir de discrètement se faire de l'argent et de disparaître des radars. Arthur n'y échappe pas. Ça fait longtemps que je ne l'ai pas vu aussi méticuleux et renfermé. Il ne parle pas, apparaît quelques heures au camp pour y déposer billets dans la caisse commune, nourriture pour Pearson et des vêtements à nettoyer avant de disparaître. Sauf que cette fois.. cette fois il ne partira pas seul. Je viens avec lui. Enfin.. ça il ne le sait pas encore.
𝗔𝘃𝗲𝗿𝘁𝗶𝘀𝘀𝗲𝗺𝗲𝗻𝘁 : référence à la fornication.
ENG : PLEASE DO NOT STEAL MY WORKS. If you want to translate it, ask me first then we can talk about it. If you want to find me on Wattpad, my account is in my bio, this is the ONLY ONE i have. FR : MERCI DE NE PAS VOLER MES OS. Si vous avez envie de les traduire, merci de me demander la permission avant. Si vous voulez me retrouver sur Wattpad, j'ai un lien dans ma bio, c'est mon SEUL compte.
𝙽𝚘𝚖𝚋𝚛𝚎 𝚍𝚎 𝚖𝚘𝚝𝚜 : 𝟕,𝟓𝟓𝟕.
Commentaires, likes et reblogues super appréciés. Tout type de soutien l'est, merci beaucoup !! <33
Tumblr media Tumblr media
Chaque secousse enfonce ma cage thoracique un peu plus profondément dans mes poumons, toutes plus dures les unes que les autres, je perds ma respiration, couine dès que les sabots du cheval touchent la terre ferme, c'est-à-dire assez souvent. Il m'est impossible de m'agripper, j'ai les mains ligotées dans le dos et je suis allongée sur le ventre. L'animal est entre le trot et le galop, c'est compliqué de faire quoi que ce soit de ce fait. J'aimerais dire que je suis en position de force, que j'ai la situation sous le contrôle, mais j'ai bien peur que l'évident de la situation puisse difficilement être caché derrière mes belles paroles. D'ailleurs, j'ai d'autres chats à fouetter. Qui pourrais-je bien convaincre ? Nous sommes seuls dans cette forêt et j'ai déjà du mal à respirer, ce serait audacieux de croire qu'il me reste de la force pour faire autre chose que geindre. Je souffre.
Balançant mes jambes liées dans les airs, j'essaie de me libérer.
Cela me vaut une tape sur le front.
« Arrête de te débattre, ça t'aidera pas. »
Je peste dans ma barbe. Quelle enflure.
Vu son cet angle, son dos est encore plus imposant, il est immense. Sa voix ne tremble pas, j'aimerais presque qu'il se morde la langue, mais je suis mal placée pour le maudire, je ne peux que le faire dans ma tête en priant pour qu'il ne se rende compte de rien. J'ai envie d'appeler à l'aide, quémander des secours auprès du premier fermier venu dans le coin, mais je manque d'air, j'ai la tête qui tourne.
Je me suis toujours demandée pourquoi les hors la lois ne se libéraient pas une fois ligotés et mis sur le derrière de chevaux. Ça paraît si simple : on gigote, tombe à terre et se libère... Maintenant je sais; le manque d'air, la confusion liée aux secousses, c'est dépaysant. D'une violence inconcevable. Il faut être redoutable pour passer outre.
« Arthur, relâche moi ! »
Mes poignets se frottent l'un contre l'autre, désespérément, je tente de créer un petit espace qui me permettrait de tirer sur mes liens, en vain.
Il ne répond pas.
Son silence m'enrage, alors je cherche la petite bête, ne tarde pas à la trouver.
« Quand John apprendra comment tu me traites il va te mettre une raclée ! »
Il rit.
« C'est osé de ta part de penser qu'il voudrait pas te tuer. »
« Eh, c'est pas gentil. »
« Sois contente que je te ramène pas à ton frangin là tout de suite. » insiste Arthur. « Non mais qu'est-ce qui t'a pris, bon sang... »
Consciente que sa question est rhétorique, je ne peux quand même pas m'empêcher de paniquer. Il a marmonné, un bonbon mentholé dans la bouche ⸺une odeur similaire flotte dans l'air, et sa bouche est pleine, c'est ma conclusion⸺ et ralentissant le rythme, son cheval trotte désormais. Ma réponse se fait hâtive, je balbutie. L'adrénaline me monte à la tête et je dois dire qu'elle fait des ravages.
« Ça te concerne pas ! »
« Ah bon, t'es certaine de ça ? »
Il tourne la tête et croise mon regard.
« Parfaitement. Je suis une femme indépendante, j'ai tué plus d'hommes que tu ne le crois. Je paie ma part au gang, donc j'ai le droit de sortir, moi aussi. »
« Et c'est comme ça que tu la paies aujourd'hui ? En volant le cheval de Javier ? »
« Ah ! Tu dis ça mais je te signale que tu l'as effrayé et qu'il s'est enfuit. C'est certainement pas moi qui vais annoncer la nouvelle. »
« Il saura trouver son chemin.. » il murmure, incertain.
« Bien, parce que moi aussi. Détache moi ! » je m'indigne.
« Tu vas plutôt rester sagement en ma compagnie. Ça calmera peut-être tes ardeurs. »
« Mes- Excuse-moi ?! »
« Excusée. »
« Arthur ! »
J'ai le visage en feu. Si je continue de grincer des dents de cette manière, c'est plus d'une que je vais perdre, et je n'ose pas imaginer le résultat.. mais que c'est agaçant ! Je pensais être passée inaperçue. Habituellement c'est la monture de Lenny que je chaparde. Il a tendance à dormir un peu plus que les autres, il n'en a pas tant besoin, et n'a jamais vraiment su résister aux yeux doux d'une jeune femme, Hosea m'a nombre de fois mise en garde, se jouer d'un homme c'est un peu comme une bombe à retardement, mais je ne m'en suis jamais fais. Enfin, ça c'est avant qu'Arthur Morgan ne me tombe dessus. Fichue brute...
La corde autour de mes poignets commence à me tailler la chair, ça devient difficilement supportable, plus le cheval bouge et plus les secousses la font pénetrer mes plaies.
« Je voulais juste me balader... » pesté-je.
« Bien sûr. »
« Je connais ce ton, ça ne m'amuse pas, Arthur. »
« Je le suis encore moins, je te le garantis. On a une différente définition de balades, si toi tu penses que m'espionner pendant des heures c'est une partie de plaisir. »
Comme pour appuyer mes propos, je gigote. Arthur me frappe donc le front.
« Je te suivais pas ! »
Il me semble avoir oublié de le mentionner; le soleil se couche. Ses reflets enflammés dorent le ciel et obscurcissent notre la route. Nous sommes partis tous les deux ce matin, mais nous sommes encore loin d'être rentrés au camp, je ne connais pas bien ces bois. Je me doute que nous allons devoir dormir dehors. Ou alors Arthur va nous faire faire le trajet même de nuit ? Ça ne me surprendrait pas sachant qu'il aime vivre dangereusement, mais je n'espère pas. Je suis terrifiée à l'idée de croiser des bandits.
Ce monde n'est plus aussi sûr qu'avant.
« Arthur, on va continuer jusqu'à quand ? » j'halète.
« Tu fatigues déjà ? »
« Ça fait des heures que je suis attachée, j'en peux plus ! »
« Parce que si je te détache tu vas rester tranquille ? »
Il ricane; mon silence en dit long.
« C'est pour ton bien, et le mien. » avoue-t-il. « Je te courrai pas après une seconde fois, tu peux rêver. »
« C'était rien... » je marmonne.
« Qu'est-ce que t'as dit ? »
« Rien ! »
Le derrière de son cheval est rigide, des mouches volent tout autour de moi.
Je contemple le paysage qui nous entoure et en viens à me demander comment j'ai pu tenir tout ce temps ici, geindre et lui taper sur les nerfs a dû me faire gagner quelques heures, mais c'est plus pour mon corps que je m'inquiète. Aurais-je perdu la faculté de marcher ? C'est fort possible. Abigail m'a parlé d'une femme qui, alitée, n'aurait pas pu marcher pendant plusieurs jours, et résultat un médecin l'a amputée. Combien d'heures me restent-ils ? Combien de maladies ai-je attrapée, si proche de l'anus de cette fichue monture ? Je n'en peux plus. Ces mouches bourdonnent et les sentir m'effleurer la peau me rend folle. Au possible, je suis irritée, et je m'en fiche de l'avoir cherché, je ne pensais pas Arthur si cruel avec les femmes. Jamais il n'aurait traité Mary-Beth de cette manière ! Suis-je donc de la même espèce de Karen à ses yeux ? Je n'y crois pas un seul instant.
Lorsque Arthur s'arrête, le ciel est noir. Où que je tourne la tête, il est parsemé de pierres précieuses comme l'on en voit dans les journaux, j'aurais pu être émerveillée, si seulement le sang ne me montait pas à la tête.
« Tiens bon, on fais une pause. »
Il descend de son cheval, m'attrape par le derrière et j'en profite pour le mordre tandis qu'il me pose au sol.
« Aïe ! Arrête de te débattre, bon sang. »
La lame qui se glisse entre mes mains et qui me libère de ma prison m'arrache un frisson de par sa froideur. Je sursaute et manque de me couper, mais Arthur la manipule avec aise. Elle ne fait que me toucher. Elle me frôle, me caresse presque. Arthur s'abaisse, il me fait signe de lever le bas de ma robe et tranche les liens autour de mes chevilles. Je suis enfin libre, mais à quel prix... J'ai mal partout !
« Tu vas t'enfuir maintenant ? »
« Peuh. À une heure pareille ? C'est bien la dernière chose qu'on apprend à une femme. » je m'esclaffe.
Arthur arque un sourcil.
Il se redresse, me questionne.
« Et la première ? »
« Toujours se trouver un homme fort et bon pour se protéger. »
Je réponds avec une pointe de malice, confortée dans l'idée qu'il sera embarrassé et que j'aurais ma revanche ⸺Arthur n'a jamais été doué quand il s'agit d'amour⸺ mais la manière dont il se contente de ricaner me contrarie. Il range sa lame et sort ses affaires, non sans continuer de se moquer.
« Quoi ? » je demande finalement, une fois la tente levée, agacée par ses gloussements.
Arthur, faussement apeuré, lève les mains en l'air. Il s'accroupit.
« Je voulais pas te contrarier. »
« Pourquoi ça te fait rire, hein ? Tu sais pourtant pas que c'est pas comme ça qu'on traite une dame ? »
« Toi, une dame ? Me fais pas rire, t'égorge un homme comme dans du beurre. T'es loin d'avoir besoin de protection. »
Jetant une bûche dans le feu, il détourne le regard.
« Surtout celle d'un homme dans mon genre. »
« On fait la paire je trouve. »
« Non. »
« Oh, Arthur ! »
Son cheval est attaché près de moi, il broute comme un simple animal sauvage, ignorant nos chamailleries. Ses oreilles ne tressaillent même pas, je le zieute avec rancœur avant d'avancer. M'éloignant de l'obscurité qui a avalé le reste de la forêt, je rejoins Arthur auprès du feu de camp, cette source de chaleur est la bienvenue, je mets mes mains devant et m'asseois sur la peau d'animal qu'il a dépliée pour moi. La terre est sèche, elle s'effrite comme du sable sous mes souliers. Arthur est assis sans rien en dessous, il ne me regarde toujours pas, plutôt; il trifouille la bûche qu'il vient de jeter comme si sa position améliorerait notre condition. J'ai envie de lui demander pour l'embêter, mais l'expression pensive sur son visage suffit amplement à me dissuader.
Ses traits tombent, son visage est couvert d'une fiche couche de sueur luisante et le reflet brillant dans ses yeux, révélé par les flammes, s'éteint sous la fatigue. Arthur passe sa main sur son visage. Il soupire.
« Tu veux manger ? »
« Je t'ai contrarié ? »
Nous avons parlé en même temps.
« Quoi ? » dit-il.
« J'ai rien dit.. toi d'abord. »
« J'ai demandé si tu veux manger. »
Arthur sort de la viande de sa sacoche, la faisant cuire minutieusement pendant quelques secondes sur le pic de sa lame, il me le tend ensuite.
« Je suppose. »
Ma main englobe son poignet, j'attire la chair à mes lèvres avant de croquer un bout. C'est bon. Épicé à souhait ⸺l'odeur d'herbes mélangé à la viande me fait saliver, suffisamment cuit pour ne pas coller entre les dents et fond dans la bouche. J'ai rarement connu mieux. Qu'est-ce que je dis, je connais rarement mieux. Arthur est attentif, il me laisse manger sans me salir et sans commenter, j'apprécie le geste. Au final, ça n'est pas si mal de camper ici, surtout si je peux éviter la cuisine de Pearson, pas qu'il soit un pitoyable cuisiner, mais il pourrait apprendre une ou deux choses sur l'assaisonnement. Et je suis certaine que le reste du camp est d'accord avec moi. Je termine le morceau de viande sans savoir si Arthur en aura assez pour lui, lorsque j'ai le ventre rempli je le relâche et m'essuie les lèvres. Arthur ne detourne pas le regard.
Le feu crépitant fait du bruit, il claque, brûle le bois avec ardeur; ses flammes dansent sur le côté de son visage, il rend en quelque sorte la forêt encore plus sombre qu'elle ne l'est déjà, dû au contraste entre pénombre et lumière. Ça m'effraie, pourtant je suis tout autant rassurée. Sa présence est un oxymore. Elle me procure un sentiment de sécurité parce que je ne suis plus dans le noir; mais en même temps n'illumine pas tout, alors ce qui nous entoure reste un mystère.
Des animaux passent en coup de vent, je les entends parcourir les arbres, déranger les buissons, faire frétiller l'herbe en parcourant la forêt. Je me demande combien sont attirés par l'odeur de nourriture. Bien sûr, ils n'osent pas s'approcher.
« T'en as assez ? »
Arthur a sorti un autre morceau qu'il dore auprès du feu. J'acquiesce.
« Te plains pas après si t'as faim. » il réplique.
« J'ai déjà fait ça ? » m'offusqué-je.
« Non, je te préviens. Tu m'as l'air d'humeur à te plaindre aujourd'hui, alors j'anticipe. »
« Ça te fait rire de me chercher, Morgan ? »
Fronçant les sourcils, je le pointe du doigt.
« Dors avec un œil fermé ce soir, on va rire. »
« C'est une menace ? » il ricane. « Attention, je pourrais te prendre au sérieux. »
« Pff. »
Je croise mes bras contre ma poitrine. Qu'est-ce qu'il peut m'énerver... L'indifférence d'Arthur est redoutable, surtout quand il s'agit de discuter avec lui, peu importe ce que je lui dis : il se moque. Même des larmes de crocodile ne sauraient le peiner. Je le contemple donc manger en silence, il se rempli la panse avec trois épais morceaux de viande précédemment enroulés dans des bouts de tissus. Le tout est encore accompagné d'herbes. J'en viens à me demander si sa sacoche a un fond, comment fait-il pour y ranger autant d'objets ? Arthur me remarque le fixer et me questionne du regard.
Je colle mes paumes et enfonce mes mains entre mes jambes, gênée d'avoir été prise sur le fait. Je faire bouger mes pieds devant le feu, espérant me changer les idées.
« Tu vas me ramener au camp, demain ? » je l'interroge.
« Mhh. »
« Est-ce que... Hum. Est-ce que tu vas dire à John ce que je faisais ? »
« Qu'est-ce que ça change ? » il s'étonne.
« Tu sais comment il est, Arthur. Si il apprend que je me suis partie pour te suivre il va me tuer. J'ai franchement pas envie qu'il me gronde devant tout le monde. »
« C'est la conséquence de tes actions, je vais pas lui mentir quand même. »
« Arthur ! »
« Bon d'accord. » il soupire. « Mais tu veux que je lui dise quoi ? Que je t'ai mise en danger pour rapporter de l'argent ? Là c'est moi qu'il va tuer. » rit-il.
« Je sais pas... »
Mes pieds jouent avec la terre. C'est difficile de garder un contact visuel avec lui, il me rend nerveuse, donc j'ai tourné la tête et je parle d'une petite voix. J'ai peur que si je m'exprime trop, il va finir par comprendre mon petit jeu, et loin de moi l'envie d'être à nouveau la cible de ses moqueries.. Arthur peut être cruel.
« Je vous comprends pas, vous, les femmes. »
Il sort une cigarette, l'allume, tirant une taffe, il lève la tête en direction du ciel. Je fais pareil. Il est joli.
« Tu sais que c'est dangereux de sortir alors qu'on est recherchés, tu t'attendais à quoi en me suivant ? »
« Rien.. »
« Je te savais rebelle, mais pas à ce point. T'es déjà une hors la lois, pousse pas ta chance. »
« C'est osé de ta part de me sermonner, je te signale que j'ai été utile au gang plus d'une fois. »
« Oh, mais je remets pas en cause tes talents. » dit-il, amusé. « T'aurais juste pu choisir un moment où on est pas recherchés par les Pinkertons pour le faire. »
« On est recherchés par tout le monde. » je peste. « Avec vous y'a jamais de bon moment... »
« De bon moment ? Pour voler ? Me fait pas croire que tu connais pas Dutch depuis le temps. »
« Tu te moques de moi ? Il nous a élevés tous les trois ensemble, bien sûr que je le connais. Ça justifie pas que je sois traitée différemment. »
« Si. »
« Tu rigoles ? »
Arthur secoue la tête. Il écrase sa cigarette auprès des cendres du feu, penché, elle se tord, se plie, avant de céder et de s'embraser soudainement. Arthur se redresse ensuite et il attrape sa tasse de café. Il agit quelques instants sans parler, profitant du silence qui nous entoure.
« C'est parce que je suis une femme ? » je demande finalement, rongée par cette pensée.
« Tu sais bien que non. » il réplique, agacé. « Dutch fait des exceptions quand il s'agit de toi. C'est juste que t'es... toi. »
« Moi ? »
Arthur retient un rire.
« Une tête de mule. T'écoute rien. »
« Je te demande pardon ? »
« Te vexe pas, ça fait partie de ton charme. Tout le monde le sait. » il se rattrape.
« Je suis pas une tête de mule, déjà. Et ça justifie pas que j'aie pas le droit moi aussi de travailler, pendant que Micah croupie à Valentine, moi, je remplie la caisse commune, d'accord ? »
« Oh, mais j'en doute pas. »
« Mhh.. »
Arthur pose sa tasse, il fait une pause, hésitant, comme si il choisissait ses prochaines paroles avec attention. J'essaie de garder mon calme mais je n'apprécie pas vraiment la tournure de cette discussion, j'avoue être vexée. Je savais que l'on me pensait sang chaud, mais pas à ce point. Il y a pire entre nous, du style Bill ou Micah lui-même !
« Y'aura toujours mieux que ce gros empoté, mais va dire ça à John. C'est lui qui insiste pour que tu restes tranquille. »
« Si il savait ! »
« Il sait justement. »
« Quoi ? »
« Il te connaît, il sait avec qui tu batifoles, les conneries que tu fais en ville. Les gens parlent, tu passes pas inaperçue. »
« Moi, batifoler ? La belle blague. »
« Les jumeaux à Blackwater c'était du vent, alors ? »
Immédiatement, mes joues s'embrasent.
J'aimerais croire que c'est dû au feu qui nous réchauffe, mais les souvenirs de cette nuit ardente qui me reviennent en mémoire en sont la seule raison. Je ne peux pas y échapper. Arthur rigole. C'est doux, il se moque sans arrière pensée.
« C'était... C'est pas ses affaires ! »
« Ça l'est quand ça attire l'attention sur nous. » réplique-t-il cette fois-ci avec sérieux. « Il m'a dit de pas t'en parler, mais il est allé leur péter la poire pour qu'ils la ferment. »
« Pourquoi ? »
« Pourquoi il les a tabassé ? »
« Non, » je secoue la tête. « pourquoi il ne m'a rien dit ? »
Le soupire qui s'échappe de ses lèvres me pèse sur le cœur. Arthur persiste à éviter mon regard en contant son histoire.
« Il sait comment tu es. T'engueuler ça fera que t'énerver, il a abandonné ce combat y'a longtemps. Tu comprends pas pourquoi Abigail et Grimshaw insistent autant pour que tu les aides au camp ? »
« C'est John ? » m'écrié-je.
Arthur acquiesce.
« En partie. »
« Oh mon Dieu. »
Plaquant mes mains sur mes joues, je sens mon être tout entier fondre d'embarras. Qu'Arthur sache à propos de mes aventures charnelles ça n'est rien à côté de John forcé de nettoyer derrière moi. Comment j'ai pu ne rien voir ? Les rumeurs se répandent vite et j'étais souvent à Blackwater pour des vols de bas étage... J'aurais été à ce point aveugle ?
« J'espère au moins que tu t'es bien amusée. » il me taquine, ce qui m'arrache un rictus.
« Tais toi. »
« Ça a pas plu à John. » poursuit-il. « T'aurait dû voir sa tête quand il les a entendu, c'est une image que je suis pas près d'oublier. »
« C'est de sa faute alors. J'y crois pas ! Il pensait vraiment que me forcer à rester au camp marcherait ? »
« Il a fait ce qu'il a pu. »
« Mais il dira rien si il sait que je suis avec toi, Arthur. Il a confiance. » j'affirme.
« J'ai pas dit le contraire. C'est parce que tu recommences à sortir en douce qu'il va paniquer, si tu fais parler de nous là Dutch va pas juste nous remonter les bretelles. Pas en ce moment. »
« J'y avais pas pensé... »
« On s'en doute. »
« Alors ne dis rien. »
« Mmh ? »
Je pose mes mains par terre et avance jusqu'à lui, Arthur sursaute.
« Tu me couvres ? »
« On verra. »
J'attrape son menton entre mes doigts. Nos visages se rapprochent, je force jusqu'à frôler son nez du mien.
« Arthur. »
« Quoi ? » il grogne. « Tu penses que ça m'arrange moi aussi que tu foutes le bordel partout où on passe ? »
Il se saisit de mon poignet mais je ne bouge pas.
« Je suis pas une femme de ménage, d'accord ? Tu me verras pas laver vos caleçons sales ou nettoyer le camp. J'y resterai pas. »
« Pour que tu retournes te faire un nom dans toutes les villes où on passe ? C'est nous tirer une balle dans le pied. »
« Tu dis ça comme si t'étais tout blanc. »
« Non, mais moi j'agis quand c'est nécessaire. Pas quand mon entrejambe en a envie. »
« C'était une fois ! Enfin deux, si on compte le frangin. »
« Tu vois ? T'es intenable. »
« C'est pas me laisser au camp qui va arranger les choses. Et puis.. je voulais juste être avec toi aujourd'hui. »
Je m'asseois par terre, sans couverture pour sauver ma robe, cette fois-ci. Arthur est de profil mais me regarde dans les yeux. Son regard est perçant; deux perles à l'allure océanique me sondent de l'extérieur à l'intérieur, ça a beau être perturbant, je tiens bon, je ne m'effondre pas.
Ma main continue de toucher son visage, pareille sur la sienne sur mon poignet qui ne bouge pas. J'oserais presque croire qu'elle m'empêche de partir. Je suis en position de force comme ça, j'en suis persuadée, je sais donc que si je le lâche c'est lui qui prendra ma place. Ça fait longtemps que je n'ai pas été aussi proche de lui. Nous le sommes tellement que je sens de là son haleine, elle est lourde, parfumée au café et à la nicotine. Toute trace de menthe a disparu. Chez n'importe quel autre homme ça me dégoûterait, mais alors qu'elle s'infiltre dans mes narines cette odeur m'arrache un frisson, je ne peux pas m'empêcher de zieuter ses lèvres et de me mordre l'intérieur des joues. Ma poitrine palpite. Je sens la prise de mon pouce et index sur son menton s'affaiblir.
Arthur ne dit rien.
Est-ce qu'il se rend compte de ce qui se passe entre nous ? Est-ce qu'il comprend enfin pourquoi je l'ai suivi ? Ça ne remonte pas à hier.
« Je voulais- »
Il me coupe, raffermissant sa prise sur mon poignet au point de me couper la circulation. Arthur paraît contrarié. J'ignore la douleur que ça me provoque. Entre mes plaies et sa force brute, je suis servie.
« Tais toi. »
« Quoi ? »
De ma main libre, je place une mèche de mes cheveux derrière mon oreille. Je bats des cils. Est-ce qu'il comprend..?
« Je vais te ramener à John et tu vas te tenir tranquille, fin de l'histoire. »
Il me lâche et se lève. Je suis prise de court. Ce qu'il fait reste un mystère pour moi, avant de le voir prendre une bûche et la jeter au feu, il s'en va ensuite retrouver sa monture. Il m'évite.
« Arthur... »
« Tu vas dormir là-dedans, moi je vais monter la garde. Demain à l'aube on repart. »
« Arthur ? »
Il monte la tente avec une expertise déconcertante, sans me regarder une seule fois. J'essaie de l'appeler, d'attirer son attention, mais il parvient à faire comme si je n'étais pas là tout le long. C'est humiliant. Il a saisi et il me repousse, bien joué, maintenant j'ai ruiné toute chance de me rapprocher de lui.. Mon comportement est si détestable ?
J'essaie de remettre de l'ordre sur mon visage, je réarrange ma chevelure, passe ma langue sur mes dents et lui vole une gorgée d'eau dans sa sacoche qu'il a laissé. Je réajuste même mon corset et les manches de ma tenue, j'ai besoin de me rassurer; il n'y a qu'en touchant à mon apparence que j'y parviens. Je ne suis pas à son goût ? Non, c'est impossible. Ou alors peut-être qu'il ne m'apprécie juste pas, il ne me voit pas comme une vraie femme. Nous avons grandit ensemble dans la violence et la mort, c'est vrai que j'ai du mal à imaginer qu'il puisse avoir des sentiments pour moi dans ces circonstances. Mais moi.. moi j'en ai. Alors qu'est-ce qu'on fait ?
Moi, je l'aime.
« Va te coucher. »
Arthur garde ouverte une partie de la tente avec sa main, m'invitant ainsi à m'y installer. Elle est luxueuse, le tissu est robuste et même ce qui se trouve à l'intérieur me laisse penser qu'Arthur a dû redoubler d'effort pour se le procurer. Je me demande comment il y est parvenu dans de tels temps.. Nous sommes tous recherchés, encore plus lui, et la plupart des métiers paient mal. Sur le moment j'y pense mais, effrayée par la réponse, je choisis d'oublier.
« Je.. Arthur, je- »
Je n'ai pas envie de l'écouter. Il faut que je sache.
« Tu.. tu sais ce que je pense ? »
Pas de réponse.
« Tu sais pourquoi je te suis ? Pourquoi je veux à tout prix être avec toi ? Tu le sais, hein. C'est évident. »
« Je t'ai dit de te taire. »
« Mais pourquoi ? » je m'impatiente. « Ça fait depuis qu'on est gamins que j'ai des sentiments pour toi, j'ai pas le droit de tenter ma chance ? Foutaises. »
Je me lève.
Arthur pense sûrement que j'abandonne lorsque je m'approche de lui, il doit se dire que je vais sagement rentrer dans sa tente et ne plus jamais parler de cet incident. Nous avons tout les deux mérités du repos. Non... Non, il sait que je ne vais pas en rester là. C'est comme il l'a dit. Je suis incontrôlable, imprévisible, et m'empêcher de faire ce que je veux est à l'instar d'une bombe à retardement. C'est mon moment, j'explose.
Il baisse la tête.
« Regarde moi. »
Je pose mon index sous son chapeau et le soulève. Nos regards se rencontrent.
« Je t'aime, Arthur. »
« Tu sais pas ce que tu dis.. »
« Aux dernières nouvelles, si. J'ai des sentiments pour toi, et je veux plus me cacher. » confessé-je. « J'en ai marre de faire comme si je ne suis pas jalouse à chaque fois que tu parles à une autre femme, je veux plus aller voir ailleurs en espérant qu'un jour tu prennes leur place. »
Son chapeau tient en place un peu plus haut, alors je passe ma main sur le côté de sa joue, et je la caresse. J'ai envie de le toucher. Il est figé alors j'en profite, je savoure ce contact, j'apporte ma seconde main à son visage et je me mets sur la pointe des pieds, tout le long, je prie pour qu'il ne me repousse pas. Je prie pour qu'il ne me dise pas non, les espoirs de la moi de dix-sept ans reposent sur mes épaules, je ne veux pas la décevoir parce que j'ai agi comme une abrutie depuis que je le connais. Je reste une femme, non ? Les hommes n'ont jamais pu nous résister, et, aussi fou Arthur est-il, il en reste un. Je veux qu'il me dise qu'il m'aime. Qu'il me caresse en retour. J'en ai besoin. Je le touche, je sens son odeur, sa chaleur, et mon cœur tombe un peu plus pour lui à chaque seconde qui passe. Même de près il reste beau. J'en ai des papillons dans le ventre.
Il grogne, l'expression tiraillée.
« T'es complètement folle. »
« Ah, bah merci. »
« Un type comme moi ? » il insiste en saisissant mes poignets. « Tu sais pas ce que tu fais, tu mérites mieux qu'un hors la lois. »
Je ris.
« Ça, c'est à moi de décider. »
« Depuis quand est-ce que.. »
« Mhh ? Depuis quand est-ce que j'ai des sentiments pour toi ? »
Il acquiesce. Je souris.
« Tu te souviens quand Dutch nous a demandé de voler le couple de vieux et que tu as attrapé ma main ? »
« Là ? » s'étonne-t-il, bouche bée.
« J'ai jamais voulu te lâcher après. »
« Putain, ça fait un long moment. Merde. »
On était tout petits, ça marchait bien à l'époque; les gens ont le cœur fragile quand il s'agit d'enfants dans le besoin. Arthur et moi on jouait ce rôle à merveille, Dutch aimait pas violenter les personnes âgées et c'était drôle de faire ce genre de mascarades, on s'amusait bien. Il y avait moins de violence de ce temps-là. Même John rigolait. Avec une telle ambiance, ça a été facile de tomber amoureuse, surtout de lui, au départ ces sentiments étaient petits, puis ils ont grandi, et je les ai cachés. J'ai vécu avec. Ils font autant partie de moi que tout le reste. Aujourd'hui.. aujourd'hui ils explosent. Ça fait plusieurs mois que je ne me cache plus, je le suis, je fais des allusions, beaucoup ont compris, notamment Hosea, c'était qu'une question de temps avant que Arthur lui-même ne percute. Maintenant... Bien, maintenant j'espère juste ne pas tout avoir ruiné. C'est le plus probable, mais si il y a une fine chance qu'il m'aime en retour alors je veux la saisir.
Il secoue la tête.
Arthur tire sur mes poignets, me forçant à le lâcher.
« C'est pas une bonne idée. Je peux pas, désolée. »
Oh.
« Tu- »
Oh.
« Tu as quelqu'un d'autre ? »
Il se fige.
« C'est cette fille, n'est-ce pas ? »
« Quoi ? Non. »
Je l'ai contrarié.
« Ça fait longtemps que j'ai tourné la page, je ressens plus rien pour elle. »
« Alors quoi ? »
« Quoi ? »
« Arthur, ne joue pas l'ignorant. »
J'essaie de m'approcher mais il m'évite.
« Pourquoi est-ce que tu ne veux pas de moi ? Tu m'aimes pas, pourquoi tu le dis pas ? Tu te rends pas compte à quel point c'est dur à avouer.. »
« Fais moi confiance, je sais. »
« Mais.. je... »
Il pose sa main sur le côté de mon épaule. Il me fait face, et mon être tout entier s'effondre. Il me déteste à ce point..?
« Et tu dois aussi me faire confiance quand je te dis que je suis pas le bon pour toi. Qu'importe ce qu'on- ce que tu ressens. Je suis pas un homme bien. »
« Parce que ça m'a arrêtée avant ? » je ris amèrement.
« Non. » il concède. « Mais je sais que tu cherches quelque chose de sérieux cette fois, et cette vie je peux pas te l'offrir. »
« Mais je m'en fiche ! Je te veux juste toi. »
J'agrippe son col et le secoue. C'est enrageant de discuter avec lui, comment est-ce qu'il ose parler de raison et de bien alors qu'il tue et vole des gens pour vivre ? Comment il ose me briser le cœur alors qu'il n'a même pas le crant de me dire non ? Tout ce que j'entends ce sont des excuses. Arthur essaie de me calmer en attrapant mes deux épaules, mais j'ai mal. J'ai les larmes aux yeux et je suis épuisée. Toute la journée à cheval, le ventre creux et ainsi mise à nue devant le garçon que j'aime depuis toujours, la dernière chose dont j'ai envie c'est que des préjugés ou son opinion viennent dicter ce à quoi j'ai droit.
Arthur n'est personne pour me dire quoi faire. Je refuse. Pas avec la vie qu'on mène. Il n'est pas bon ? Tant mieux.
Moi non plus.
« T'es un idiot fini, Morgan. » je crache. « Aie au moins le courage de dire ce que tu ressens. »
« Tu le sais déjà. »
« Dis-le moi. »
Il secoue la tête.
« Je serais toujours là, si je partageais pas tes sentiments ? Ça fait longtemps que je t'aurais flanqué un coup au cul, et que tu serais allée dormir. »
Il déglutit. Arthur ferme les yeux.
« C'est pas que je veux pas. »
Ma prise se referme. Je suis à deux doigts de déchirer sa chemise.
« Je m'en voudrais toute ma vie, si j'accepte, c'est tout. Tu peux encore trouver quelqu'un d'autre, si le gang se sépare, tu seras en sécurité. Trouve toi un homme meilleur. »
« Mais t'es pas mon père, merde. »
Je rapproche nos visages jusqu'à toucher ses lèvres. C'est assez charmant de voir ses pupilles se dilater et de sentir ses mains m'empoigner, je l'ai rarement vu aussi déstabilisé. Arthur est habituellement inébranlable.
« Qui t'a permis de choisir à ma place ? »
« Je suppose que t'as raison... mais un vieux type vilain comme moi ? Tu pourrais faire mieux. »
« Je suis parfaitement satisfaite de ce que j'ai en face de moi, je te ferais dire. » je réplique.
Déposant un baiser sur sa joue, il n'a pas le temps de me repousser que je m'empare amoureusement de ses lèvres.
Je l'embrasse avec toute la conviction de la moi d'il y a seize ans, et lorsqu'il empoigne ma taille, je retrouve le Arthur du même âge, fougueux, moqueur et séducteur. C'est exactement l'image que j'avais de lui à l'époque. J'ai tant envie de croire que c'est réel. Il ne me trimballe plus comme une vulgaire bonne à rien, il me touche comme une femme, répond à mes caresses comme une amante, me traite comme j'ai toujours rêvé de l'être. Je goûte à ses lèvres sans jamais vouloir m'en séparer, de son haleine à sa salive, j'accepte son être tout entier. La façon dont il attrape le derrière de ma tête, me rapprochant ainsi davantage de lui jusqu'à ce que nos dents s'entrechoquent, et passe son bras autour de ma taille, celle dont ma poitrine déborde contre torse et celle dont ma jambe se plie contre son flanc droit, tout ça me chamboule. C'est exactement ce que je voulais. Je ne peux pas penser à quelque chose qui ne me rappelle pas Arthur, de mon cœur à mon cerveau, tout n'est plus que lui.
Ses lèvres sont exactement comme je les avais imaginées; gercées, rugueuses, et déterminées alors qu'elles rencontrent les miennes. Je ne compte plus les soirées que j'ai passé à les observer, me demandant quel goût elles ont, ou quelle serait la réaction d'Arthur si je me jetais sur lui, là en pleine conversation. Des bruits humides s'échappent de notre échange, je l'embrasse à en perde la raison. Il est dans le même état, si je le voulais, je ne pourrais pas me séparer de lui, pas avec la manière dont il m'emprisonne dans son étreinte.
Je défais mes mains de son visage pour passer mes bras autour de sa nuque, ainsi, nous sommes collés l'un contre l'autre, que dis-je, nous fusionnons. Son corps robuste me maintient en place, j'halète contre lui. Mes doigts se perdent dans sa chevelure, son chapeau manque de se renverser.
Ma respiration saccadée l'est encore plus lorsque nous nous séparons. J'en ai mal aux poumons. Ils brûlent.
Arthur me regarde déjà. Ses yeux me sondent avec attention, et, pour la première fois depuis longtemps, je n'ai aucune idée de ce qu'il pense, je sais encore moins ce qu'il s'apprête à dire. Arthur replace une mèche de mes cheveux derrière mon oreille, il le fait avec attention, sans un mot, puis il caresse ma pommette du dos de ses doigts.
Il me frôle comme si j'étais fragile, un objet coûteux facilement cassé sans manipulation soignée. Et je dois dire que ça fait son effet. J'aime la manière dont il me regarde. Je ne vois qu'adoration et désire.
« C'est ça que t'espérais en me suivant ? » il halète.
Entre deux respirations je glousse.
« Si je dis oui, qu'est-ce que tu vas penser ? »
« Que, décidément, je comprends rien aux femmes. » rit-il en réponse.
« À vrai dire.. j'espérais rien. » je confesse.
« Tiens donc ? »
« Promis. »
Il hausse un sourcil.
« Juré. » j'insiste. « Tu passes peu de temps au camp depuis Blackwater, et Dutch n'aide pas avec ses crises. Je voulais.. je voulais juste être avec toi. »
« Dutch t'embête ? »
« C'est rien. Ils me tapent tous sur les nerfs. »
« Même John ? »
« Oh, me lance pas sur le sujet. Abigail me demande de faire de lui un homme, qu'il s'occupe du petit, mais je crois que c'est une cause perdue. »
« Ça m'étonne pas. Quel bon à rien.. même pas fichu d'être un bon père. »
Je souris.
« Tu vois.. je savais que tu me comprendrais. »
« Même si tu m'as fait passer toute l'après-midi sur le derrière de ton cheval. » reprends-je. « Je suis heureuse d'être là. »
« Moi aussi. » il murmure. « Je suis content que tu sois là. »
Nous échangeons un baiser.
Arthur dépose son pouce sur ma joue et se recule. Il me touche un peu partout une dernière fois, sur mon visage, mes cheveux, mes épaules, et je savoure chacun d'entre eux, je le touche en retour, notamment sur son torse et ses avant-bras. Nous nous sourions. C'est timide, sachant que c'est bien la première fois que nous nous voyons sous cet angle. J'ai l'impression d'avoir sauté au dessus d'un ravin, mon bas ventre est retourné, sans parler de mon cœur qui tambourine violemment dans ma poitrine. À chaque palpitation je souffre.
C'est bien aussi la première fois que je ressens ça en embrassant quelqu'un...
« Tu passeras plus souvent au camp, alors ? »
Arthur acquiesce.
« Si ça t'empêche de refaire des conneries, bien sûr. Tu vas tenir en place, hein ? »
« Je peux encore rien t'assurer... »
« T'es intenable.. »
J'attrape sa main, en caresse le dos de mon pouce. Arthur me questionne du regard.
« Qui sait.. je suis ouverte à une petite leçon. » je sous-entend avec un clin d'œil.
« Qu'est-ce que tu.. »
« Tu veux me remonter les bretelles dans la tente ? »
Je parle tout en m'approchant de lui, bombant le torse et battant vigoureusement des cils. C'est impossible qu'il ne morde pas à l'hameçon. Soyons fous.. Je veux lui appartenir dès ce soir. Je veux qu'il m'embrasse, encore et encore.
« Écoute.. non pas que la proposition me plaise pas, mais on est recherchés. On peux pas se permettre de faire ça, surtout ici. »
Ma mine s'effondre.
Quoi ?
« Arthur, y'a personne dans ces bois ! Tu veux vraiment passer à côté de ça pour monter la garde ? » je m'écrie avec stupéfaction.
« Ouais. Et toi tu vas en profiter pour dormir. »
Il tire sur la main et me pousse dans la tente. J'essaie de lui résister mais la prise que j'ai sur sa main se retourne contre moi, Arthur l'utilise et lorsque je suis piégée il bloque la sortie avec son corps. Il a les épaules larges, le corps grand, c'est à peine si je vois de feu de camp derrière lui. Il pose ses mains sur ses hanches et me fait signe de me poser sur la couche ce que, bien évidement, je ne fais pas. À la place, je tape du pied et pousse ma lèvre inférieure en avant.
« Arthur ! »
« Tu me feras pas changer d'avis. » il affirme.
C'est peine perdue..
« Mhh. Tu sais pas ce que tu rates.. » je geins.
Je n'ai pas de quoi me changer alors je suppose que je vais dormir comme ça. J'ai envie de protester encore, mais l'expression d'Arthur me certifie que ça ne servirait à rien, j'ai assez profité de sa gentillesse comme ça. La seule chose qu'il me reste à faire c'est le dévisager et attendre qu'il s'en aille, je ne serais certainement pas la première à détourner le regard, à vrai dire, je pourrais rester là toute la nuit. Je crois qu'il le sait parce qu'il ne tarde pas à souffler et commencer à fermer le devant de la tente. Mes bras se croisent, je l'observe faire avec une pointe d'amertume dans le regard, sachant que c'est bien la première fois qu'un homme repousse mes avances... Je sais pas comment il fait, peut-être qu'il voit clair dans mon jeu puisqu'on se connaît depuis gamins, mais il n'empêche, ça me frustre. Ça me frustre parce que maintenant je le désire encore plus.
Arthur tient les deux bouts de tissu de la tente, en guise de dernier au revoir, il parle :
« Bonne nuit. À demain. Et sors pas de là sinon je vais me fâcher. »
« Mais- »
« Bonne. Nuit. »
« C'est pas très gentil... »
Puis il s'en va. Il me laisse.
Je touche ma nuque bouillante du bout de mes doigts, m'assois sur la couche et contemple les reflets orangés du feu qui traversent la tente, j'y aperçois la silhouette d'Arthur. Il fait bon ici avec son odeur qui infiltre mes poumons et l'air frais qui me refroidit, même le tissu de la couche est agréable. Je le trifouille de mes ongles. Arthur retire son chapeau, il revient s'installer auprès du brasier et s'allonge à côté. Je me demande bien quels dangers rôdent pour qu'il soit aussi vigilant.. Malgré moi, je l'observe. Mes yeux sont scotchés sur lui, je me mets à genoux et rampe jusqu'à ouvrir la tente pour le regarder au travers de la fente.
Il lâche un long soupir.
Sa main libre est posée sur son revolver tandis que l'autre se charge d'apporter son couvre chef sur ses yeux. Il ne risque pas de dormir beaucoup dans une telle position.. ça doit être inconfortable pour lui. Il ne me voit pas. J'espère qu'il ne m'entend pas. La sacoche qu'il a laissé lui sert d'oreiller, sa tête repose dessus.
Je peine à croire qu'après tout ce qu'il s'est passé entre nous, il agisse comme si de rien n'était. Est-ce qu'il est aussi indifférent qu'il le laisse paraître ? Non.. pas avec la manière dont il m'a embrassée. Oh... Cette pensée éveille quelque chose en moi. Je ne peux pas m'empêcher de glousser. Je me souviens encore de comment ses doigts ont parcouru mon visage, ou la rugosité de ses lèvres sur les miennes, le goût de chacun de ses baisers, je me souviens de tout si vivement, comme si il ne m'avait jamais lâchée. Il est loin d'être indifférent mais je suppose que nous sommes deux personnes opposées quand il s'agit de dévoiler nos sentiments. Je n'ai aucun problème à m'exprimer, mais lui.. c'est un homme. Un homme ne pleure pas, il ne faiblit pas, Arthur se dit qu'il doit se montrer fort et me protéger. J'ai beau aimer ce côté chez lui, je regrette ne pas l'avoir forcé à me suivre ici. Il me manque.
Mes doigts s'agrippent au tissu.
Puis une poignée de minutes passent.
Le feu crépite, il s'essouffle, bientôt il n'aura plus rien à brûler. J'admire les flammes d'un œil attentif, elles dansent, s'élèvent dans les airs puis redescendent dans un rythme hypnotiseur. Leur reflet s'étend jusqu'au visage d'Arthur. Son visage se colore. Il est magnifique.
Est-ce qu'il dort ?
Je n'arrive pas à croire que nous passons la nuit ensemble, enfin.. en quelque sorte.
Si j'avais su que le pourchasser suffirait je l'aurais fait depuis Blackwater, c'est peu croyable. J'espère au moins que mon escapade ne créera pas de conflits une fois de retour au camp, notamment avec Dutch et Javier, sachant que j'ai volé une monture ⸺que Arthur l'a potentiellement perdue⸺ sans contribuer en plus à la cagnotte d'une quelconque manière. Quoique, maintenant que j'ai Arthur dans la poche je doute que les autres ouvrent leur bouche, surtout Grimshall. Tant mieux pour moi ! Je ne mérite pas d'être traitée comme une simple femme de ménage, je suis bien plus que ce rôle qu'on essaie de m'attribuer, moi aussi je suis une hors la loi. Je prie pour qu'ils passent tous bientôt à autre chose.
Lorsque je m'échappe de la tente, j'ai consciente de mon immaturité. Mes pieds se fondent parmi les brindilles d'herbe, ma robe me glisse le long de mes chevilles. Je suis paniquée, mais j'ose.
Arthur ne se doute de rien.
Je m'agenouille auprès de lui et pose ma tête sur son torse. Le toucher me redonne vie. Dans mon esprit, suffisamment de temps s'est écoulé pour qu'il ne remarque pas ma présence, sa fatigue est un plus pour moi lorsque je pose mes mains sur son corps et que j'enfonce mon nez entre ses pectoraux, il ne me sermonne pas, ne me repousse pas. Inspirant son odeur, je sens une flopée de papillons bondir dans mon estomac et, d'instinct, je noue mes jambes aux siennes, remontant ainsi les bords de ma robe jusqu'à mes chevilles et me frottant contre son jean délavé, abîmé par le temps. Je jette un coup d'œil à son visage, apercevant les poils de sa barbe et la démarcation de sa mâchoire finement taillée, j'entends sa respiration calme passer au travers du couvre-chef. Elle m'apaise.
Je pourrais dormir au chaud, au calme, ainsi j'éviterais les insectes ou même le risque d'être découverte, c'est vrai que le confort de sa tente est charmant, mais je préfère largement dormir ici. Je m'en voudrais à jamais si je venais à résister à la tentation.
Mes paupières se ferment. Les battements de son cœur me bercent.
« Tu dors, n'est-ce pas ? » parlé-je d'une voix douce.
J'attends une réponse. Rien.
Quelque chose se pose sur ma tête, je fronce les sourcils, confuse. Je ne peux pas me lever, quand j'essaie, je suis retenue par cette force familière, même lorsqu'elle se retire je sens encore la présence de cet objet sur ma tête.
Le chapeau d'Arthur.
« Tu dors pas, mhh.. »
« Tais toi. »
La dernière chose dont je me souviens avant de sombrer dans un profond sommeil, n'est pas seulement sa présence qui m'intoxique, passionnée, mais aussi le sourire qui fend mes lèvres.
6 notes · View notes